|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Les ravages
causés chaque saison par l'utilisation abusive et inconséquente des pétards à
l'occasion de la fête du Mouloud ont constitué, jeudi, le thème de l'émission
hebdomadaire «Préoccupations» de la radio régionale.
Etablissant un bilan de «l'après bataille», le responsable de la communication du centre hospitalo-universitaire de Constantine (CHUC) a indiqué qu'une cinquantaine de personnes, dont l'âge se situe entre 5 et 30 ans, ont été blessées, dont trois grièvement, et ont été prises en charge dans ses services. Son collègue de l'hôpital Mohamed-Boudiaf du Khroub a signalé 8 blessés qui ont reçu des soins dans son établissement. Faisant un parallèle avec le bilan enregistré l'année passée, le représentant de la protection civile a jugé que, cette fois, «la situation est plutôt «acceptable sur le plan des dégâts matériels et humains». Au niveau national, a-t-il signalé, la protection civile a effectué 1503 sorties dans ce seul cadre et les jets de pétards qui ont provoqué des incendies en plusieurs endroits du territoire national, notamment à Aïn Defla. Peut-on éradiquer totalement la vente des pétards et autres produits pyrotechniques ? s'est interrogé un auditeur en se demandant par quels voies et moyens ces produits pénètrent sur le sol national. Le représentant des services des douanes intervient alors pour expliquer que ce phénomène a existé de tout temps et qu'il est pratiquement impossible d'y mettre fin, et ce, pour plusieurs raisons. Il y a, d'une part, le fait que les douanes ne jouent qu'un rôle dissuasif dans ce domaine. Il fait savoir ensuite que la contrebande du produit emprunte des chemins divers et détournés, que la couverture de l'immense territoire algérien dans son ensemble relève de la gageure au vu des effectifs humains dont disposent actuellement les douanes algériennes (17.000 agents). «Ajoutons à cela le fait que les trafiquants sont équipés de matériel moderne, notamment des avions qu'ils utilisent pour parachuter leurs marchandises de contrebande dans les zones désertiques». Les participants aux débats ont admis enfin l'existence de complicités dans les structures de l'Etat. Pour les quantités saisies dans les barrages et contrôles terrestres, elle sont insignifiantes, admet ce douanier : 1000 pétards saisis à El-Harrouch, dans la wilaya de Skikda, et les 2 containers contenant 4250 colis découverts dernièrement au port d'Alger, sont les seuls faits saillants enregistrés cette année «alors que l'année passée, a-t-il poursuivi, c'est 2 millions de pétards d'une valeur de 7 millions de dinars qui ont été saisis». Pour sa part, le représentant de la direction du commerce a affirmé que la vente de pétards, qui se fait souvent sur le trottoir, n'entre pas dans le domaine de ses compétences, mais relève plutot de celle de la police. Le représentant de la sûreté de wilaya est alors intervenu pour indiquer que ses services sont aussi débordés et se livrent au jeu constant du chat et de la souris avec les vendeurs, mais les résultats ne sont pas probants, vu l'ampleur de la tâche et aussi du fait que « tout ce qui est prohibé est prisé par les citoyens». Pourtant, rétorque la représentante de l'association de protection des consommateurs, le citoyen doit être protégé. Mme Kellil s'est indignée que des gens cultivés, des universitaires de surcroît, se laissent entraîner dans ce jeu malsain. Elle cite l'exemple, qu'elle a remarqué ces derniers jours, de ce cadre universitaire qui n'a pas hésité à dépenser une somme faramineuse dans l'achat de pétards pour ses enfants qui s'amusent à les jeter de son balcon sur les passants. « Nous manquons cruellement d'une culture de la fête collective et de la culture citoyenne tout court !», a déploré cette dame. Pour atténuer le mal, a-t-elle proposé, et prévenir le pire, il faut des campagnes de sensibilisation à l'approche de la fête. Signalons pour terminer que le sujet a provoqué de nombreux appels des auditeurs qui ont tous dénoncé cette pratique « dangereuse et contraire à nos traditions», ont-ils dit. Néanmoins, ils reconnaîtront tous, sans exception, avoir acheté des pétards et les avoir fait exploser. |
|