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EDUQUER LA MENTALITE SCIENTIFIQUE,
C'EST DEVELOPPER LA PEDAGOGIE DE L'APPRENTISSAGE PAR LA REDECOUVERTE
La pédagogie de l'apprentissage par le redécouverte se destine à apprendre à l'élève à prospecter, à explorer, à sélectionner les hypothèses, à les classer, à les associer, à les vérifier au moyen de l'expérimentation. Elle lui apprend donc à mettre en place une panoplie de conditions et de limites à l'effet escompté (redécouvrir). Appelée à renforcer son autonomie intellectuelle, elle recommande de l'observer avec attention, tout au long des investigations qu'il entreprendra, d'écouter ses réflexions avant d'intervenir pour l'orienter en vue de l'aider à les préciser. Recourir à l'apprentissage par le redécouverte ne signifie pas s'imposer une pédagogie dûment structurée, mais laisser l'élève relativement libre dans ses entreprises de prospection et d'exploration. Cependant, tout en le laissant découvrir au gré de ses tâtonnements, de ses erreurs et de ses essais, on l'aidera à sélectionner et à utiliser les données scientifiques (hypothèses et conséquences) dûment acquises. Lui permettre d'introduire sa propre stratégie de recherche, c'est donc lui permettre de s'engager dans des impasses et même de fournir des réponses inexactes, sans pour autant lui permettre de les sacraliser. Autrement dit, l'apprentissage par la redécouverte étant par essence inductif, vouloir, à la fois promouvoir la redécouverte et minimiser, voire réprimander les «bienfaits» de l'erreur sont deux buts fondamentalement incompatibles. Cependant, la pédagogie par le redécouverte ne doit pas se focaliser uniquement sur la réponse juste. La réponse erronée n'est pas pour autant à diaboliser parce que tout en révélant ce qu'il ignore, elle renseigne l'enseignant sur la ou les lacunes qu'il comptabilise. L'utilité de l'erreur est dans le profit qu'on peut en tirer. Autrement dit, si la réponse est inexacte, cela signifie que l'aptitude du sujet au raisonnement inductif est mutilée. Cela signifie aussi que son capital cognitif est carencé, d'où des réajustements aux plans psycho-intellectuel, cognitif et comportemental sont nécessaires. Développer la pédagogie de l'apprentissage, c'est donc : *aborder l'élève avec optimisme et lui apprendre à apprécier son aptitude à découvrir pour mieux comprendre ; *motiver sa curiosité de réflexion et l'inciter à être plus actif, à vaincre l'inertie, à s'élever du général vers le spécifique ; *l'entraîner à juger et à raisonner pour qu'il soit apte à découvrir aisément les relations qui charpentent les situations abstraites ; *lui apprendre à reconnaître les solutions potentiellement justes, en établissant le lien entre la problématique et la réponse escomptée ; *l'initier à conquérir des notions et à les intégrer à son cadre de références ; *le former aux techniques de l'investigation, entre autres à la rigueur et à la méthode ; *rendre les recherches impartiales et les orienter pour une meilleure délimitation du contenu de la réponse ; *traditionnaliser l'habitude de rechercher pour découvrir, ce qui suppose un réarmement cognitif systématique de l'esprit ; *stimuler une coopération saine, une atmosphère favorable à l'épanouissement de l'esprit critique et de son autonomie intellectuelle ; *déployer une didactique qui favorise la flexibilité de la démarche intellectuelle tout en tonifiant sa pertinence. Promouvoir le passage d'un enseignement déductif à un apprentissage inductif, actif, différencié, participatif et stimulant l'intérêt, orienté vers des objectifs, centré sur la formation des aptitudes et sur l'acquisition des connaissances, c'est développer des programmes et des contenus d'étude qui : *cultiveront la confiance de l'élève en lui-même et l'inciteront à réaliser de meilleures aptitudes donc, de meilleures performances ; *l'aideront à orienter sa démarche intellectuelle pour identifier l'essentiel et authentifier le secondaire, de généraliser avec circonspection, de cerner le but et les moyens à mettre en œuvre pour l'atteindre, d'articuler la cause à l'effet et l'effet à la conséquence ; *l'initieront à évaluer son effort intellectuel et à l'orienter pour une meilleure efficacité ; *favoriseront le travail en équipe et la coopération. Ils ne s'astreindront pas à encourager la compétition. Ils mobiliseront le pouvoir créatif de tout un chacun tout en vitalisant la dynamique du groupe au sein duquel il évolue ; *ne se limiteront pas à un montage d'attitudes passives et routinières, ils éduqueront la mentalité scientifique ce vecteur incontestable de l'épanouissement social. Désormais, les objectifs de l'apprentissage se verront hiérarchisés. (Une hiérarchisation des objectifs priorisant la structuration des aptitudes sur l'acquisition des connaissances, le passage des contenus d'étude centrés sur les préoccupations de l'élève sera alors assuré). Désormais, leur actualisation et leur aménagement en fonction des préoccupations de l'élève et partant, de celles de la société, seront la voie à explorer. Désormais, l'effort consenti pour leur perfectionnement et pour l'amélioration des méthodes et des moyens didactiques à mettre en œuvre à cet effet, favorisera les chances de succès de tous. Désormais, l'école ne s'enfermant plus sur elle-même en se contentant de nourrir une culture scolaire décousue et inadaptée aux exigences du développement national durable, les contenus d'étude dans les divers programmes d'enseignement s'énonceront comme suit : L'enseignement de la langue arabe La langue arabe est et demeure la langue d'enseignement conformément au programme de la plateforme de Novembre 1954 ; «La Constitution stipule que la langue arabe est la langue officielle. Cela est vérifiable dans les faits» -Président Abdelaziz Bouteflika - - Objectif *Apprendre, dans un premier temps, (cycle primaire), à communiquer en maitrisant la compréhension du langage d'abord et son utilisation ensuite (la lecture et l'écriture). Apprendre dans un deuxième temps, (cycle moyen), à maitriser les concepts et leur utilisation. Notons que le cycle primaire est l'étape décisive dans l'apprentissage de la langue maternelle. Le bain langage reste le meilleur moyen didactique pour ce faire. Le cycle moyen sera l'étape où on embrayera sur le perfectionnement de cet apprentissage ; *développer, impulser et orienter les facultés de réflexion et de création de l'élève ; *favoriser chez l'élève sa capacité d'utiliser la langue arabe, non seulement comme outil didactique, mais aussi comme outil de raisonnement logique et de jugement méthodique ; *éviter d'en faire l'outil de stéréotype discriminatoire à l'égard des autres langues, mais un vecteur de promotion des valeurs de la civilisation universelle contemporaine et des innovations innovantes ; *orienter la maitrise de la langue arable vers la cristallisation de la sensibilité et de l'éveil du sens esthétique. L'enseignement des langues étrangères «La maitrise des langues étrangères est devenue incontournable. Apprendre aux élèves, dès leur plus jeune âge, une ou deux autres langues étrangères de grande diffusion, c'est les doter des atouts indispensables pour réussir dans le monde de demain. Cette action passe, comme chacun peut le comprendre, aisément par l'intégration des langues étrangères dans les différents cycles du système éducatif pour, d'une part permettre l'accès direct aux connaissances universelles et favoriser l'ouverture sur d'autres cultures et d'autre part, assurer les articulations nécessaires entre les différents paliers et filières du secondaire, de la formation professionnelle et du supérieur. C'est à cette condition que notre pays pourra, à travers son système éducatif et ses institutions de formation et de recherche et grâce à ses élites, accéder rapidement aux nouvelles technologies notamment dans les domaines de l'informatique, de la communication qui sont en train de révolutionner le monde et d'y créer de nouveaux rapports de force» -Président Abdelaziz Bouteflika- - Objectifs Les langues étrangères représentent une ouverture sur le monde ainsi qu'un moyen de communication entre les peuples. Elles constituent également un instrument efficace dans l'exploitation des innovations scientifiques. Les contenus de l'enseignement des langues étrangères devant contribuer à l'enrichissement de la culture nationale, ils ne doivent pas se limiter à promouvoir un apprentissage phonétique ou un simple classement fonctionnel des unités linguistiques. Ils assureront, plutôt, la promotion de ses dimensions lexicologique, sémantique et grammaticale. Le citoyen algérien maitrisant désormais plusieurs langues à large diffusion, affrontera sans gêne et sans complexe les défis futurs. Il conviendra donc de : *définir une politique de l'enseignement des langues étrangères en fonction des intérêts sociaux, culturels, scientifiques, économiques et géostratégiques du pays ; *privilégier l'enseignement des langues étrangères qui ont une dimension stratégique pour le pays en l'occurrence l'enseignement de la langue française vu son statut de «butin de guerre» -Kateb Yacine- largement exploité par toutes les couches sociales et celui de la langue anglaise parce qu'elle assure un plus indispensable à notre amarrage au nouvel ordre civilisationnel qui est en train de faire le sort des nations. En conséquence et convenablement outillé en matière de langues, l'étudiant du supérieur maitrisera alors aisément et au même titre que le cours des sciences humaines qui est dispensé en langue arabe, celui des sciences exactes qui lui sera enseigné en français ou en anglais. Moralité à l'issue de sa formation, il deviendra ce citoyen capable d'évoluer, sans inquiétude et sans trouble, au rythme de l'international et gérer le tumulte de la modernité, sans erreurs et sans illusions. Quel statut pour les langues ? Depuis 1976 et avec l'avènement de «L'école fondamentale», l'école algérienne n'a cessé de balancer entre opportunisme et euphorie pour, enfin, sombrer dans la mort lente. Mise au pas par un dirigisme pur et dur jusqu'à devenir un espace politico-idéologique obtus et xénophobe, prohibant universalisme, progrès, modernité, liberté et démocratie, elle n'a pu former cet esprit critique qui structure la conscience nationale bousculée alors par des fanatismes acerbes et exaspérants. Les décideurs qui se sont succédé, enjoignant le pas à ces fanatismes, se sont effrontément évertués à faire de cette école-là une contingence à des programmes militants. Le résultat, nous le connaissons et d'une manière ou d'une autre, nous l'avons admis. Pis encore, nous l'avons cautionné. Il est, cependant, de la toute première importance que l'école algérienne rompe avec les luttes d'attention générées par l'affrontement des subdivisions linguistiques et culturelles développées et promues par ceux qui se croient incarner l'intelligentsia algérienne alors que leur projet est que l'Algérie n'ait jamais de projet. Il est, de toutes les façons, clair que la définition d'un environnement socioéducatif et socioculturel propice à la réalisation d'un projet de société moderne reste conditionné par une cohabitation mieux, par une interaction linguistique et culturelle plurielle, réfléchie. Cessons alors de nous complaire dans le discours nostalgique et à sens unique, dans cette torpeur-démission, dans ce mutisme complice. Les décideurs, les gestionnaires de la mission éducative et de celle de l'acte pédagogique et les enseignants ont trop longtemps sombré dans une mégalomanie aux effets ravageurs. Conséquence, des populations entières d'élèves ne finissent pas d'errer dans les labyrintes de la confusion et dans ceux du désespoir qui ont hypothéqué leur avenir. Il est plus que temps que l'école brise les contraintes extra-muros qui lui ont été imposées et ne se consacre plus qu'à la mise en œuvre d'une stratégie éducative qui ne fera plus dans le leurre. Saurions-nous jamais mesurer l'ampleur de la défaite des politiques éducatives fondées sur une logique d'affrontement d'intérêts ? Saurions-nous avoir l'audace de mettre à nu les limitations que nous avions d'emblée imposées à notre champ culturel ? Saurions-nous avoir le courage de reconnaître que l'école a été le lieu du conflit entre élite arabophone et élite francophone et où les élèves font encore les frais ? Cette guerre des «tranchées» qui a été d'une influence néfaste sur notre comportement social et culturel, a été carrément légalisée par le jeu politicien, par ceux qui «tiraient les ficelles» de manière à ce que «la mise» soit, à tous les coups, à leur profit exclusif. «Le problème qui était posé et qui le demeure, consistait en un conflit entre arabisants et francisants. Ce conflit n'était en rien linguistique ou civilisationnel, nous devons le dire en toute franchise devant le peuple algérien. Il s'agissait en fait d'un conflit pour le pouvoir entre cadres formés en français et occupants des postes clés et ceux (arabisants) qui voulaient accéder aux mêmes postes. La confrontation n'est donc ni civilisationnelle ni culturelle. Elle est politique» -Président Abdelaziz Bouteflika- Toutes désignées, dès l'indépendance, pour faire aboutir une œuvre commune, ces deux élites se sont vite jetées dans ce qui ne devrait pas être la bataille de l'école. Comment se neutraliser ? Comment arracher de la mission et du pouvoir de l'autre ? Le bloc arabophone s'accapara les champs symboliques (école, médias, justice) quand le bloc francophone investit l'administration et le secteur économique. Plutôt que veiller à mener l'embarcation à bon port, chaque bloc s'est, depuis lors, évertué à initier et à approfondir une scission essentiellement idéologique clamant à qui «mieux» «mieux» la faisabilité de son projet. C'était alors la guerre discriminatoire et ostraciste, au détriment de la mission nationale. L'essentiel pour «les uns», privatisant effrontément l'arabité et l'islamité, ainsi que les autres repères et symboles de la nation, étant d'abord de pourfendre les francophones consacrés promoteurs d'une culture importée. Pour «les autres», l'essentiel a consisté à s'agripper farouchement à une illusion de pouvoir et de domination au non de la détention d'un savoir-faire technique et de l'efficacité qu'ils considéraient leur propre exclusif. Prise en étau entre les concepts «échappatoires» des «uns», leur sentimentalisme populiste et les tentatives de combinaison pour lesquelles ils étaient passés pour maîtres en la matière et entre spécificité mal comprise et universalisme mal maturé ou, les deux à la fois, des «autres», l'école précocement et inutilement dans une dialectique de l'absurde. Plutôt qu'instruire, éduquer, former, qualifier et développer en la jeunesse ce qu'elle porte en elle de meilleur, l'école algérienne n'a fait que brouter dans des maquis desséchés, au point de devenir l'enjeu et le support de calculs politiciens et idéologiques sans issue. La dégradation scandaleuse de ses objectifs et le détournement inéluctable de sa mission ne pouvaient qu'être l'issue fatale. Ce conflit, subissant les injures du temps, a fini par ne s'intéresser qu'à lui-même. Cependant, les conséquences qui s'en sont décousues sont lourdes de conséquences. En tout état de cause, faire étalage du discours apologétique et de l'option monolithique, c'est indubitablement faire fausse route. Moralité, il est plus impératif que jamais que l'école algérienne cesse de se suffire à gérer une transition vers l'inconnu en s'enfermant dans un monolinguisme non seulement, réducteur mais autant dangereux, parce que promoteur d'une introversion endémique (cette tendance à donner plus d'importance à la subjectivité qu'au monde extérieur) ? Dict Hachette- A ce propos, le débat devrait, nécessairement, évacuer tout chauvinisme hypocrite. Tout en réaffirmant la langue arabe, «langue d'enseignement», il encouragera à la promotion des langues étrangères à larges diffusion et incitera à développer des niveaux et des réseaux de formation qui allieront méthodologie scientifique, idées universalistes et actions novatrices et réformatrices. Il prédisposera, de la sorte, le citoyen à conquérir le savoir et à l'organiser afin qu'il lui soit utile et surtout à s'émanciper de toute tutelle d'obédience charlatanèsque. L'arabe «langue d'enseignement» ne peut être exclusif d'approches et de pratiques de sciences modernes, de philosophie universelle, d'apprentissage d'autres langues Soit dit en passant qu'un bilan contradictoire d'une arabisation menée à coup d'injonctions et d'une «francisation» sectaire et méprisante, reste à dresser impartialement pour que soient mis à nu les aspects inefficaces, inutilement encombrants, xénophobes, porteurs de tous les intégrismes, qu'elles risquent de développer. Cela dit, l'apprentissage d'autres langues étrangères, dès le cycle primaire, ne signifie pas s'emprisonner dans une logique de bricolage. Que dire alors de la sournoiserie de vouloir substituer l'enseignement de l'anglais à celui du français dès ce cycle ? Des esprits retors ne cessent de nous inviter à abandonner un «butin de guerre» et par conséquent à détruire un potentiel existant pour revenir à une sorte de case départ, à une autre ère expérimentale. Il y va sans dire que les différents ordres de l'environnement éducationnel (programmes, méthodes, moyens, objectifs) se figeront une fois de plus et les élèves continueront à être victimes du même encombrement. L'anglais, comme le français, comme d'autres langues étrangères, intéressent les Algériens. L'essentiel est dans l'approche globale de la mission de l'école qui consiste, rappelons-le, à former le citoyen capable d'évoluer au rythme de l'international. Des sournoiseries comme celle suscitée n' auraient apporté aucune solution au problème de la déliquescence qui ronge, à ce jour, le système éducatif algérien et qui reste entier, quand elles ne sont pas des raccourcis pour fausser, une énième fois, le débat et différer aux calendes grecques, encore une fois, les mesures de restauration qu'exige l'état de délabrement de notre champ éducatif et culturel. Remarquons à ce propos qu'aujourd'hui encore, des milliers d'Algériennes et d'Algériens qui s'inscrivent à l'université arrivent difficilement à suivre leurs cours de médecine, de technologie, de biologie, en particulier dispensée en français. L'enseignement du tamazight L'enseignement de tamazight est une mission nationale. L'objectif étant la perpétuation d'une culture nationale dans toutes ses dimensions (Kabyle, Mozabite, Chaoui, Tergui). Cet enseignement devra cesser de relever du bricolage. Il ne sera plus une réponse évasive à une revendication populaire encore moins à celle d'un conglomérat de politiciens déphasés. Il s'inscrira, désormais, au même titre que l'enseignement des autres langues, dans une logique pédagogique bien pensée et bien comprise. Il sera l'œuvre de pédagogues avertis. L'enseignement de l'histoire Les contenus du cours d'histoire doivent enseigner aux jeunes, tant le passé lointain que le passé immédiat de l'Algérie d'abord et du monde ensuite. Il n'est plus admissible qu'ils continuent à ignorer les évènements importants qui se sont dans leur pays et les noms des grands hommes qui les ont animés. Est-il une science humaine qui puisse être pour eux d'un intérêt plus profond ? Véhiculant un important gisement d'instruction civique et morale, ils doivent développer le sentiment du patriotisme et du respect pour l'humanité. Investissant l'histoire de son statut naturel d'auxiliaire de la morale, ils contribueront à l'éducation de l'intelligence et partant, du comportement. Ils constitueront un puissant facteur de mobilisation de la conscience citoyenne et partant, celle de la conscience collective. L'histoire et le patriotisme S'agissant de patrie. L'élève doit, en prenant acte du chemin parcouru par ses aînés pour la défendre, en comprendre de mieux en mieux la signification. Il en fera un «saint héritage». C'est cette solidarité entre le passé et le présent que l'histoire illustre, qui fait le vrai fond du patriotisme. L'histoire et le civisme Devant être enseignés dans un esprit d'impartialité, les contenus du cours d'histoire ne se limiteront pas à la simple exposition des faits. Ils n'interdiront pas le jugement, l'appréciation (à titre d'exemple, ils n'omettront pas de signaler qu'une nation divisée est vouée à la disparition, que les luttes fratricides affaiblissent et ruinent un pays). Bien pensés, bien conçus et bien élaborés, ils augmenteront l'audience de l'éducation civique. Leçon du passé, elle devra être au service de l'avenir. L'histoire et la morale «Elle est une école de la morale» -Fénélon. Enseignant les grands exemples, elle recouvre, elle recouvre la dynamique qui est la sienne. A chaque fois qu'un grand nom sera cité, les élèves devront être amenés à manifester l'admiration que ses vertus leur font éprouver. Il importe donc que l'enseignement de l'histoire fasse naître de saines émotions, réchauffe le cœur et affermisse la volonté. L'histoire et l'éducation intellectuelle Le cours d'histoire devant contribuer à l'enrichissement de l'esprit, il exercera la mémoire et développera l'imagination et le raisonnement en incitant à discerner, à rechercher les causes des évènements, à analyser leurs conséquences et à porter un jugement, une appréciation. Etant une science fondamentalement humaine et tout en éclairant l'esprit et la conscience sur le passé, il forge le sens du patriotisme. Tout en les initiant à comprendre le présent, il les invite à comprendre le mode d'évolution des civilisations. Tout en offrant des critères de comparaison, il développe l'esprit critique. Appelé à former la conscience citoyenne et partant, la conscience nationale et à affermir la mémoire collective, il dispensera une culture portant sur les tenants et les aboutissants des mouvements réformateurs dans le monde. L'enseignement de la géographie Les contenus du cours de géographie doivent revêtir un caractère d'utilité publique. Il est impérieux que le citoyen algérien termine sa scolarité fondamentale et secondaire, muni de connaissances précise sur l'Algérie, ses montagnes, ses cours d'eau, ses plaines, ses villes, ses ports, ses richesses, ses ressources. Ils lui fourniront les repères spatiaux qui lui permettront de connaître son territoire, de l'apprivoiser, de mieux l'exploiter au plan du tourisme et de l'économie et de le situer physiquement par rapport aux autres régions du globe. Lui enseignant la géographie de l'Algérie, du Maghreb et du monde, ils : *lui feront prendre conscience de la position de l'Algérie dans les espaces géopolitiques et des relations diversifiées qu'elle y entretient ; *le conduiront à saisir les problèmes du développement national dans leur dimension sociale et économique ainsi que dans leurs rapports avec les sources de richesses représentées par la production agricole, industrielle et pétrolière et par les énérgies nouvelles et à appréhender cela dans le contexte de la mondialisation des échanges ; *lui permettront de cerner le caractère intégrateur de la géographie à travers les questions complexes posées par les activités humaines, dans leurs interactions avec le milieu naturel. Ce cours doit, en outre, contribuer au développement du raisonnement, de l'observation, de la mémoire, de l'imagination par l'assimilation de deux concepts, celui du «temps» et celui de «l'espace». Il assurera ainsi à l'individu des connaissances tout en structurant sa démarche intellectuelle exploratrice. Il favorisera de la sorte son goût pour l'éducation permanente. La géographie et l'observation L'élève doit être initié à évoluer du connu vers l'inconnu. La géographie et le raisonnement L'enseignement de la géographie doit laisser des traces durables dans l'esprit auquel il s'adresse en l'incitant à se représenter, sous une forme imagée, les composantes d'un site donné. La géographie et la mémoire La mémoire fixant dans l'esprit la nomenclature des sites touristiques, économiques, hydrauliques, agricoles, industrielle, etc., elle est une faculté intellectuelle au développement de laquelle, le cours de géographie, bien pensé et bien compris, contribuera activement. Scientifique, il se propose d'initier l'élève à : -être capable de se représenter des sites géographiques, de les localiser dans l'espace planétaire ; -construire ce qu'il doit connaître à partir de l'observation directe des réalités, ou à défaut de leurs représentations figurées ; -saisir les rapports entre les faits géographiques et l'évolution de ces faits, sans simplification excessive, sans déduction trop rigoureuse ; -éclairer le présent par le passé (par l'étude de stratifications du sol par exemple). L'enseignement de l'éducation civique Il est communément admis que dans une République démocratique, tous les citoyens doivent exercer une action positive sur ce que devra être le développement du pays. N'est-il donc pas impérieux que les citoyens de demain (les élèves) soient préparés à accomplir leurs devoirs civiques ? N'est-il pas absurde qu'ils soient, de nos jours, tenus dans l'ignorance de leurs droits et des obligations qu'ils auront à exercer ? A haute valeur éducative, elle enseigne aux élèves l'organisation sociale et politique de leur pays. Elle les prépare à l'insertion dans la vie sociale et à devenir de bons et loyaux citoyens animés du sens de la responsabilité partagée et aimant leur patrie. Utilité de l'éducation civique *Au plan national -faire comprendre les composantes fondamentales de la société algérienne, percevoir l'importance des institutions de l'Etat et éduquer à la préservation des biens publics ; -inculquer le sentiment d'appartenance à la commune humanité ; -fossiliser la nécessité et la volonté de défendre la souveraineté nationale, de préserver son unité et de respecter ses constantes. *Au plan international -faire comprendre la relation qu'entretient l'Algérie avec les autres pays et les organisations internationales ; -renseigner sur les problèmes mondiaux de l'heure et sur le point de vue de l'Algérie à ce sujet ; *informer sur les questions d'ordre universel relatives à la paix dans le monde et à la préservation de l'environnement et de la santé publique. *Au plan économique Faire comprendre le régime économique du pays et revigorer la volonté de participer à son développement. L'enseignement de la morale C'est à l'école que revient la charge d'initier les futurs citoyens aux principes essentiels de la morale et de la vie en société. Une démocratie ne peut vivre et grandir que si elle pratique une haute moralité. Il faut que tous ses membres jouissent d'une conscience éclairée, d'une volonté forte et tournée vers le bien et sachent s'autogérer. Il faut que tous, ayant un sentiment profond de leur dignité et de leur responsabilité citoyenne, fassent par raison ce qu'ils risqueraient de faire par contrainte. ?uvre complexe et difficile qu'ébauchera l'école nationale et que chacun aura à achever en lui-même pour gérer sa vie et de laquelle devra dépendre l'avenir de la nation. Au cycle primaire, l'éducation morale doit faire l'objet d'un enseignement permanent et programmé. Se ressourçant fondamentalement dans la religion musulmane, cet enseignement formera la personnalité humaine, l'âme musulmane et l'esprit citoyen conformément aux valeurs morales universelles définies par les Commandements du Saint Coran et par les principes que distillent les Hadiths du Prophète Mohamed QLSDDSSL L'enseignement des activités d'éveil Représentée par les travaux manuels, l'éducation artistique et l'éducation physique, les activités d'éveil devront constituer un aspect important du curriculum. Elles soutiendront et compléteront les autres enseignements. Amener tous les élèves à s'y intéresser et à y participer, c'est adopter une pédagogie appropriée à cet effet. Les objectifs escomptés sont multiples : -réaliser, au plan collectif, l'équilibre psycho-mental et émotionnel de tout un chacun, c'est-à-dire structurer et développer l'équilibre entre les facultés mentales, sensorielles et motrices ; -développer, au plan intellectuel, la capacité de compréhension, de rétention, d'assimilation et d'exploitation de l'information en usant du jugement méthodique et du raisonnement logique ; -renforcer, au plan social, la capacité d'adaptation et d'intégration à la société. * Directeur départemental de l'éducation - Ancien Professeur INRE - Auteur : Dernier ouvrage paru aux Editions El Maârifa : «Comment mettre en état un Etat qui était dans tous ses états» |
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