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Les animateurs de la coordination nationale pour le changement
démocratique, ont fixé hier, presque à l'unanimité, la date de leur marche
populaire, dans la capitale, au 12 février, sous un seul mot d'ordre : «le
départ du système». La date de la manifestation n'a été arrêtée définitivement
qu'au terme d'âpres discussions entre les différents représentants des partis
politiques, de syndicats et d'associations.
Alors que certains, à leur tête l'avocat et président d'honneur de la Ligue algérienne de défense les droits de l'Homme (LADDH), Ali Yahia Abdenour, ont soutenu mordicus l'idée de l'organisation d'une marche dans la capitale, d'autres ont défendu une autre idée, à savoir l'organisation d'une «action nationale», à travers des marches et des manifestations populaires dans les wilayas. Les débats ont duré presque quatre heures, à l'occasion de cette deuxième réunion de la coordination nationale pour le changement démocratique; une organisation dont l'idée et la création sont l'œuvre de la LADDH, version Bouchachi, mais aussi le SNAPAP, le SATEF, le CNES et le CLA. Bouchachi, en tant que président de séance, est intervenu hier, à plusieurs reprises, pour remettre de l'ordre dans une salle transformée en «maison des syndicats» à Dar El Beida, à l'est d'Alger. En effet des clivages sont apparus, dès les premières interventions des différents animateurs de cette coordination. Il y avait hier une sorte de méfiance dans l'air puisque certains n'ont pas hésité à critiquer ouvertement des représentants de partis politiques notamment. C'est le cas du député RCD, Tahar Besbes qui a été chahuté par une partie de l'assistance qui lui demandait de démissionner d'abord de son poste au parlement, avant de prendre la parole. Même si le climat n'était pas électrique, il n'en demeure pas moins que la tension a plané durant cette réunion. Même Belaid Abrika, le représentant des Arouchs de Tizi Ouzou, a eu des difficultés quand son tour de parole est arrivé. La réunion qui devait être consacrée à la mise en place des «modalités techniques» de la marche a débordé, à plusieurs reprises. Chaque intervenant avait, en effet, sa propre vision de la lutte pour «démanteler le système» et cela a créé parfois une véritable cohue à l'intérieur de la salle. Il a fallu, encore une fois, l'intervention, à plusieurs reprises, de maître Bouchachi pour essayer de remettre les choses dans leur contexte et souligner que ce qui unit les participants à la réunion c'est «le départ du système». Il faut savoir que près d'une trentaine de personnes, représentant chacun un parti politique, un syndicat, une association ou un mouvement citoyen sont intervenues hier, à cette réunion. Ce n'est que vers la fin, excédé semble t-il par la tournure des choses, que le président de la LADDH, a demandé à l'assistance de voter à main levée, la date fixée pour la marche. Même si des voix étaient contre l'organisation de la marche dans la capitale, l'unanimité dans la salle a voté pour la marche à Alger, le 12 février. Concernant l'itinéraire que devrait prendre la procession, les organisateurs ont décidé, hier, de laisser ce détail pour l'annoncer trois jours avant la marche. La coordination a décidé d'installer, dès aujourd'hui, un comité qui sera chargé de la logistique et du suivi. Enfin, la coordination nationale pour le changement démocratique a décidé hier, de ne pas faire de demande d'autorisation pour la marche du 12 février. «L'objectif de la marche est de casser le mur de la peur en Algérie», a déclaré, hier, Bouchachi, en soulignant que «les conditions mondiales sont aujourd'hui réunies». |
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