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Des étudiantes belges en stage à l'ENSET

par El Kébir A.

Les accords bilatéraux signés entre l'E.N.S.E.T et l'H.E.L.Mo (Haute école libre Mosane), dont le siège est à Liège, ne se contentent pas de l'être par écrit.  

Samedi dernier, sept étudiantes de cette école belge, encadrées par leur enseignant, le Pr Jean Kattus, sont arrivées à Oran, le temps d'un séjour qui se veut riche en échange fructueux avec les étudiantes du département des langues de l'Ecole normale supérieure d'Oran.

 Cet échange universitaire a pour originalité de plonger ces futures enseignantes dans le moule du quotidien des étudiantes algériennes. Aussi, ce n'est pas à l'hôtel que les hôtes de l'ENSET sont hébergées, mais bien précisément à la cité universitaire, là où habitent leurs homologues algériennes. Pendant quinze jours, ces étudiantes vont donc avoir exactement le même mode de vie que les étudiantes de l'ENSET. Là est effectivement la grande originalité : ce n'est plus l'administration universitaire de se charger du bon déroulement du séjour, mais la tâche incombe aux étudiantes, qui se retrouvent alors propulsées au rang de responsables. Donc, pendant une quinzaine de jours, ces étudiantes feront leur stage à Oran, qui consistera à assister aux cours du département des langues, et cela afin d'avoir une idée certaine de ce qui se fait en Algérie en matière de formation de futurs enseignants. Car, en vérité, c'est de cela dont il s'agit : ces étudiantes belges, tout comme les algériennes, ambitionnent de devenir des enseignants et cet échange universitaire vise à s'ouvrir, dans la réciprocité, aux méthodes pédagogiques des deux cultures. Seulement, il y a un hic : la responsable du département des langues nous a fait remarquer que le ministère de l'Education interdit formellement aux enseignants étrangers, fussent-ils encore stagiaires, d'avoir accès à une classe de l'école primaire, du collège ou encore du lycée. De ce fait, cet échange ne peut être qu'incomplet, regrette la chef du département, car les hôtes de l'E.N.S.E.T ne pourront pas suivre leurs homologues sur le terrain, quand ces dernières devront aller faire leur stage. «Le problème, c'est que nos étudiantes, quand elles vont faire leur stage là-bas, on leur ouvre les portes des écoles primaires, alors dans ce cas, pourquoi pas nous ?»

 Leur encadreur, le Pr Jean Kattus, ne restera pas tout le long de leur stage, mais devra retourner en Belgique vendredi prochain. Du coup, profitant de sa présence à Oran, on l'a sollicité pour donner trois conférences à l'ENSET, celle qui a eu lieu hier, a porté sur : «la correction phonétique selon la méthodologie verbo-tonale» ; la seconde, qui aura lieu demain, a pour thème : «le travail de la composante culturelle dans le cadre du FLE» ; et enfin, jeudi prochain, il donnera sa dernière conférence, qui tournera autour : «l'exploitation des supports vidéo (émissions télévisées)»

 Il faut aussi savoir que cet échange se fait dans le cadre de la réciprocité ; aussi, les étudiantes algériennes, celles qui ont hébergé leurs homologues belges, iront à leur tour, le mois d'avril prochain, effectuer un stage similaire. Et pour l'anecdote : pour ne dépendre d'aucun organisme, ni d'aucune administration universitaire quant à la prise en charge des billets d'avion, les étudiantes belges ont organisé, en Belgique, ce qu'elles appellent : «un souper algérien», par lequel elles ont récolté l'argent nécessaire pour payer non seulement les frais de leurs billets d'avion, mais en plus, les billets de leurs hôtes algériens. Enfin, il faut savoir aussi que cet échange, qui se veut fructueux, ne se déroule nullement dans un climat austère, mais au contraire, dans une ambiance de détente ; aussi, tous les jours, après le travail, des promenades sont organisées au centre-ville d'Oran ; et en cet après-midi, une excursion doit être organisée, avec pour itinéraire Santa Cruz, Palais du Bey et la corniche oranaise. Les invités de l'ENSET joindront alors l'utile à l'agréable !