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L'Algérie veut produire 2600 MW à partir des
énergies renouvelables dans une première étape, dans un contexte d'aisance
financière et de surliquidités bancaires. Pas trop ambitieux contrairement aux
annonces, estiment des experts.
Pour certains experts, la montagne aura accouché d'une souris. Le nouveau programme de développement des énergies renouvelables esquissé à plusieurs reprises par le ministre de l'Energie et dont le contenu global n'est pas encore connu devrait produire 2600 MW à partir des énergies renouvelables dans une première phase. A un horizon plus lointain, vraisemblablement 2030, l'objectif est de produire 40% de l'électricité à partir des énergies renouvelables. En supposant que les capacités nationales évoluent au rythme des besoins actuels (800 MW/an) ce sont 10.000 MW qui devraient être produits à partir des énergies renouvelables à cette échéance. Une ancienne mouture du programme de développement des énergies renouvelables se donnait l'objectif de produire 17.000 MW à partir des énergies renouvelables à l'horizon 2030. La feuille de route, il est vrai à peine esquissée, ne donne pas d'indications sur la part du renouvelable dans le bilan énergétique du pays aux horizons 2020-2030. Cela aurait permis, si c'était le cas, de mesurer l'effort entrepris en matière de développement des énergies renouvelables. «On peut en deux ans accélérer le développement de l'énergie solaire en Algérie.», observe un expert international spécialiste des questions énergétiques. D'autant que le coût des panneaux photovoltaïques est en train de baisser avec l'émergence de la Chine comme puissant acteur de l'industrie du solaire dans le monde. Le processus de développement des énergies renouvelables en Algérie parait trop long aux experts. Dans sa feuille de route, le projet est scindé en trois étapes d'une durée de trois ans chacune. Au cours de la première phase seront testées les technologies en matière de renouvelable et donc de vérifier leur fiabilité et leur adaptation aux conditions climatiques du pays. La seconde étape sera consacrée à la fabrication en Algérie des pièces et des équipements nécessaires au fonctionnement de l'industrie du renouvelable. Dans une troisième étape, il s'agira de booster la production et l'exportation d'électricité à partir des énergies renouvelables. Fera-t-on pour cela appel à toutes les capacités nationales ? Sur ce point, l'esquisse de plan révèle une certaine frilosité. La contribution du privé pas évoquée La contribution du privé algérien dans le développement du solaire n'est guère évoquée alors que des entreprises algériennes comme Sim et Cevital s'y intéressent. Cevital, qui fait partie du projet Desertec, compte même réaliser une usine de panneaux photovoltaïques en Algérie. L'engagement d'une entreprise algérienne avec un groupe de grands énergéticiens et d'équipementiers européens dans le projet Desertec se heurte à la réserve des pouvoirs publics. Youcef Yousfi a posé des préalables aux discussions avec les projets qui viennent d'Europe. «Ayons notre feuille de route avant de négocier avec nos partenaires» a-t-il affirmé. Cette timidité de la démarche ne permet pas d'envisager d'éventuelles prises de participations algériennes dans des sociétés internationales spécialisées dans le solaire, l'éolien ou le géothermique, ce qui aurait permis, selon des experts algériens, l'acquisition de savoir-faire. Les autorités algériennes ont à plusieurs reprises exclu l'idée de constituer des fonds souverains. Quant à la règlementation de la Banque d'Algérie, elle est dissuasive aux investissements algériens à l'étranger. En attendant de connaître le détail du programme qui devait être présenté le 5 janvier dernier mais qui a été ajourné pour cause d'émeute, les premiers éléments livrés au public donnent bien une impression de timidité. |
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