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Le gouvernement algérien semble s'orienter vers l'exercice de son droit de
préemption sur le projet de cession des actifs de BP et pour lesquels le
joint-venture russo-britannique TNP-BP était en lice.
C'est ce qui ressort d'un article publié, hier, par le Financial Times,en se basant sur des «sources proches» des discussions en cours. Selon le journal, l'Algérie s'est abstenue, jusqu'à présent, de répondre à une demande BP qui souhaite communiquer des données à TNK-BP sur les champs de gaz d'Aïn Salah et Aïn Amenas. Selon le Financial Times, BP a confirmé que le droit de consulter les données n'a pas été accordé à TNK-BP. D'après le journal, la vente des actifs proposés tournerait autour de 3 milliards de dollars (1,9 milliard d'euros). L'opération entre dans le cadre d'une politique de cession d'actifs de British Petroleum qui a besoin de liquidités pour faire face aux dépenses astronomiques générées par la prise en charge des conséquences de la catastrophe de la plateforme DeepWater dans le Golfe du Mexique. Un minimum de 30 milliards de dollars doit être levé pour faire face aux dépenses et aux sanctions qui s'annoncent particulièrement lourdes. La compagnie a déjà collecté plus de 20 milliards de dollars. La multinationale britannique est le premier investisseur étranger en Algérie. Les champs d'Aïn Amenas et Aïn Salah ont chacun une capacité de production pouvant aller jusqu'à 9 milliards de mètres cubes par an et représentent près d'un quart de la production de gaz de l'Algérie. Un droit de préemption déjà exercé en? 2000 Les deux partenaires de BP sur ce périmètre, Sonatrach, la société énergétique publique et le norvégien Statoil, ont opposé un refus pour l'achat de la part de BP. Il est clair qu'au regard de la législation en vigueur, l'approbation du gouvernement algérien est nécessaire à toute transaction. Or, tout indique qu'il va exercer son droit de préemption. Le Financial Times cite des «sources bancaires» qui vont dans ce sens. Une source bancaire a d'ailleurs indiqué que Ain Salah pourrait devenir une plaque tournante stratégique de gaz à travers laquelle de nouvelles ressources en cours de développement dans le Sud-Ouest, et peut-être même le gaz en provenance du Nigeria, pourraient éventuellement être canalisées. Dans le cas de BP, l'Algérie a déjà exercé en 2000, son droit de préemption en bloquant la cession de 40% de parts de BP dans le champ de Rhourde El Baguel à Elf-France. Le Financial Times estime qu'un déblocage de la situation dépendra de considérations politiques. Selon le journal financier, un «lobby» en Algérie cherche à contenir le rôle des entreprises étrangères dans l'économie. Sans surprise, le journal cite comme preuve le veto du gouvernement algérien à la transaction entre Orascom et MTN pour ce qui se rapporte à Djezzy. Le journal estime que les relations, en général bonnes, entre Alger et Moscou pourraient jouer un rôle. Il n'en a pas moins rappelé que le gouvernement algérien a rejeté l'offre du russe Vimpelcom pour acheter la branche locale de télécommunications Orascom dans le cadre du projet de fusion avec la société Weather Investments, qui détient une participation majoritaire dans Orascom Telecom Holding. |
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