Il n'y a pas d'affaire Orascom Telecom
Holding en Tunisie. Dans la tradition feutrée et discrète de la Tunisie l'Etat
a tout fait pour éviter qu'il y ait une «affaire» afin justement de ne pas
troubler le climat des affaires? Si en termes de réformes politiques, le pays
de Ben ali est aussi immobile que le reste des pays arabes, il veille
scrupuleusement à ne pas décrocher dans les classements qui comptent pour les
hommes d'affaires et pour les Investissement directs étrangers avec lesquels
l'Algérie donne l'impression d'être fâchée. Quand on est 55ème dans le Doing
Business 2011 (en progression de 3 places) et quand on dépasse largement l'Espagne
et l'Italie dans le classement du forum économique mondial de Davos sur la
compétitivité, on ne prononce jamais les mots qui inquiètent comme
«nationalisation» ou? droit de préemption. Mauvais pour les affaires. On se
contente, sans débourser un sou, de suggérer à des acteurs économiques, comme
Qtel, d'acheter tout en plaçant des acteurs locaux privés dans le jeu. L'Etat
tunisien si présent partout paraît très absent? du coup, tout le monde est bien
content. Il y a eu une transaction, il n'y a pas eu d'affaire. Alors qu'à
Alger, l'affaire reste l'affaire? et l'on attend ce qui sortira des soumissions
des banques d'affaires et cabinets d'affaires pour l'accompagnement de l'Etat
algérien dans l'opération de rachat de Djezzy. Les experts algériens sont dubitatifs?
Les experts étrangers, comme Philippe Ausseur d'Ernst and Young nous invitent à
voir les deux côtés de la médaille, voire même à regarder la moitié pleine du
verre que la moitié vide. Un Rebrab, c'est bien, nous dit-il, plusieurs c'est
beaucoup mieux. Une manière douce de rappeler qu'une hirondelle ne fait pas le
printemps. Et puis, même en regardant passer une hirondelle et en observant le
verre à moitié plein, on ne peut s'empêcher de constater que l'Algérie peut
mieux faire? Que l'Algérie doit mieux faire?