De nombreux centres de santé implantés dans
les hameaux enclavés ou enfouis au milieu de la steppe ne sont guère dotés de
moyens d'évacuation des malades en difficultés, et pourtant ce n'est pas ce qui
manque au niveau des parcs des trois établissements de santé de proximité des
chefs-lieux, des daïras et, comble de l'ironie, dans certains chefs-lieux de
commune, c'est le chauffeur ambulancier qui fait cruellement défaut et
l'exemple le plus éloquent est sans conteste le cas de Kef Lahmar (daïra de
Rogassa) et il ne faut guère compter sur le concours des maires pour assurer
les évacuations en urgence vers les maternités les plus proches. L'on a appris
que sans la solidarité du voisinage, de nombreux patients en difficultés
auraient passé de vie à trépas. A Deir Hassiane, petite agglomération de 200
âmes dans la commune de Sidi Tiffour, le recours à la motocyclette ou le
tracteur est la seule solution adoptée par les habitants lors des évacuations
afin de rejoindre la salle de soins la plus proche, distante de plus d'une
vingtaine de kilomètres.