De nouvelles mesures d'octroi de contrats viennent d'entrer en vigueur en
vertu d'un décret présidentiel portant réglementation des marchés publics,
publié au Journal Officiel N° 58. Ce décret, qui définit la politique
d'élaboration de passation et d'exécution de marchés publics, souligne que, «en
vue d'assurer l'efficacité de la commande publique et la bonne utilisation des
fonds publics, les marchés publics doivent respecter les principes de liberté
d'accès à la commande publique, d'égalité de traitement des candidats et de
transparence des procédures, dans le respect de ces nouvelles dispositions».
Toutefois, ce décret exclut, de certaines dispositions, les opérations de
produits et services qui, en raison de leur nature, des fluctuations rapides de
leur prix et de leur disponibilité, ainsi que les pratiques commerciales qui
leurs sont applicables, nécessitent une promptitude de décision du service
contractant. «Les marchés publics sont conclus avant tout commencement
d'exécution des prestations», souligne le texte. Toutefois, en cas de péril
menaçant un investissement, un bien du service contractant ou l'ordre public,
les pouvoirs publics peuvent autoriser le lancement de l'exécution des
prestations avant conclusion du marché. La nouvelle réglementation accorde, par
ailleurs, une marge de préférence de 25 pc aux produits d'origine algérienne et
aux entreprises de droit algérien dont le capital est détenu majoritairement
par des nationaux résidents.
Pour ce qui est de l'octroi des
marchés, deux types de modes de passation sont prévus: l'appel d'offres qui
constitue la règle générale et le gré à gré qui est une procédure
exceptionnelle. En matière de critères de sélection, ce code exclut de la
participation les opérateurs économiques en état de faillite, de liquidation,
de cession d'activité, de règlement judiciaire ou de concordat. Ceux qui ne
sont pas en règle avec leurs obligations fiscales, les inscrits sur la liste du
fichier national des fraudeurs et auteurs d'infractions graves ou encore les
opérateurs étrangers attributaires d'un marché n'ayant pas respecté leurs
engagements, sont également exclus. Dans la lutte contre la corruption, ce
décret prévoit des mesures coercitives à l'encontre des personnes qui
s'adonnent à des manoeuvres tendant à promettre d'accorder, à un agent, une
rémunération ou un avantage lors de l'exécution d'un marché. S'agissant du
contrôle, le texte stipule que les marchés conclus par le service contractant
sont soumis au contrôle avant et après leur exécution. Dans ce cadre, le
service contractant est tenu d'établir, au début de chaque exercice budgétaire,
la liste de tous les marchés conclus durant l'exercice précédent ainsi que le
nom des entreprises ou groupements d'entreprises attributaires et fournir le
programme prévisionnel des projets à lancer durant l'exercice considéré. Enfin,
il est institué, auprès du ministre des Finances, un portail électronique des
marchés publics ainsi qu'un Observatoire économique de la commande publique,
chargé d'effectuer annuellement un recensement économique de cette commande,
d'analyser les données relatives à ses aspects économiques et techniques et de
faire des recommandations au gouvernement.