Quelque 8.925 véhicules ont été envoyés à «la casse» et 42.000 autres
sont en sursis», a annoncé jeudi le directeur général de l'Etablissement
national du contrôle technique automobile (ENACTA), M. Abdallah Ghrieb.
M.Ghrieb a précisé à la radio nationale que ces véhicules, sur les 2 millions
de véhicules qui ont subi un contrôle technique entre janvier et février 2010,
«ont été retirés de la circulation», et «42.000 voitures sont en sursis et
exposés à un éventuel retrait de la circulation». Selon le directeur de
l'ENACTA, les propriétaires de ces véhicules ont bénéficié d'un délai variant
entre 15 et 30 jours pour réparer des défaillances techniques qui ne
nécessitaient pas l'immobilisation immédiate du véhicule.
Le retrait des véhicules
définitivement de la circulation procède, selon des sources proches de
l'ENACTA, du souci des autorités de rajeunir le parc automobile national et de
renforcer le contrôle technique pour limiter au maximum les accidents de la
route provoqués par des défaillances mécaniques ou par la vétusté des
véhicules. Les agences de contrôle sont, quant à elles, étroitement surveillées
et sanctionnées en cas de faute grave. Le directeur de l'ENACTA a ainsi fait
état d'une dizaine d'agences de contrôle technique sanctionnées au 30 septembre
2010 pour avoir manqué à leurs responsabilités. Les sanctions ont varié entre
l'avertissement et la fermeture provisoire de 1 à 3 mois avec des retraits
d'agrément allant même jusqu'au retrait définitif pour certains. La sévérité de
ces sanctions prend son importance lorsqu'on constate que des véhicules datant
des années 60 et certains au-delà circulent le plus normalement du monde sur
nos routes. Selon M.Ghrieb, 1/5 du parc national, qui compte selon son
organisme 5,5 millions de véhicules, a moins de cinq années d'âge. Il a
également appelé pour l'unification du fichier du parc national de véhicules
puisque, pour l'Enacta, il y a 5,5 millions de véhicules tous tonnages qui
circulent en Algérie, contre 4,171 millions de véhicules, selon les
statistiques de l'ONS. Entre les deux organismes, il y a une différence de plus
de 1,5 million de véhicules. Qui a raison, qui a tort, et surtout, quel est
exactement le nombre réel des véhicules en Algérie ? Selon l'Office national
des statistiques (ONS), le parc national automobile était de 4.171.827
véhicules au 31 décembre 2009, avec une hausse de 185.821 véhicules par rapport
à 2008. Par catégorie d'âge, la part des véhicules de moins de cinq ans d'âge
représente 22,36% de l'ensemble du parc national, alors que ce taux n'était que
de 6,1% en 2003, avant de passer à 21,89% en 2008. Ce rajeunissement du parc
national s'est accompagné par un léger recul des véhicules de plus de 20 ans
qui représentent 57,42% en 2009, contre 58% en 2008, et 59% en 2006. Par
ailleurs, les véhicules de tourisme représentent 62, 16% du parc national avec
2.593.310 voitures, 8,68% pour les camions, 19,69% pour les fourgonnettes et
1,68% pour les autocars et autobus, selon l'ONS. Pour les carburants, l'essence
Super reste encore dominante avec 66,01% de véhicules roulant avec ce type de
carburant, contre seulement 33,99% de véhicules dotés de système de carburation
au diesel. En moyenne, le parc national augmente de plus de 50.000 véhicules
neufs chaque année, et, à ce rythme, son rajeunissement ira crescendo, d'autant
que l'ENACTA veille à ce que les contrôles techniques soient faits sans
complaisance, et les véhicules qui doivent être retirés de la circulation le
soient effectivement. Pour autant, «une prime à la casse», comme cela se fait
dans d'autres pays, donnerait un véritable coup de fouet au rajeunissement du
parc national des véhicules tous gabarits. Un vœu pieu alors que le crédit à la
consommation a été supprimé en 2009.