Le poète Belbaï est connu sous le sobriquet
de «El-Mandassi Seghir», en référence à une star du melhoun ayant vécu au
milieu du 19è siècle au Maroc oriental. Mais les gens de la M'leta, les douars
et les Beni Ameur l'appellent Hadj Khaled, une appellation qu'il a eue après
avoir accompli son devoir de pèlerinage aux Lieux Saints de l'Islam. Belbaï est
né à Oued Sebbah en 1850, une localité se trouvant au cœur de la plaine de
M'leta, d'une étendue de 30.000 ha, connue comme étant le grenier céréalier à
l'époque de Hadj Khaled. Dès son jeune âge, disent les ouvrages, il a étudié et
appris le Coran. De Oued Sebbah, sa localité natale, il s'est installé à Aïn
Témouchent et a été pris en charge par les Tahallaïti afin de pouvoir continuer
ses études. Hadj Khaled est décédé le 21 mai 1914 à l'âge de 64 ans. Cependant,
l'homme, à part la première rencontre de 1994 à Aïn Témouchent qui a vu des gens
s'intéresser à ses poèmes d'une portée civilisationnelle et révolutionnaire,
est resté dans l'anonymat quasi total. «Racines», l'association culturelle
artistique d'Aïn Témouchent est en train de faire un travail de prospection et
de recherche sur le patrimoine culturel et civilisationnel de la région
témouchentoise. L'idée de revisiter un tant soit peu l'histoire d'El-Mendassi
Seghir a eu un terrain fertile pour germer grâce au concours d'éminents poètes
venus de la région oranaise, dont Hadj Bouterfès et le grand comédien et
artiste de la télévision, en l'occurrence Benziane Blaha ainsi que Dellai Ahmed
Amine, chercheur au centre de recherches d'anthropologie sociale et culturelle
(CRASC) d'Oran. «Racines» veut retrouver ses racines et le meilleur moyen est
d'aller vers ceux encore vivants qui ont quelque chose à réciter, narrer et
écrire pour que la mémoire collective de notre patrimoine culturel et
artistique soit reprise d'une manière fidèle et authentique. Monsieur Bensalah,
le président de «Racines», envisage la tenue d'un festival en 2011, en hommage
à Hadj Khaled, El-Mendassi Seghir. Sur ce point, tous les chouyoukhs venus de
l'Oranie appuient l'idée. De plus, Dellaï estime que «l'objectif de cette
journée d'étude est de réhabiliter les poètes algériens et le melhoun». Une
manière, selon Blaha, «de ne pas délaisser notre patrimoine civilisationnel et
identitaire sur les plans culturel et artistique.
Il
est à noter, d'après Cheikh Bouterfès, «qu'en 1972, alors qu'il était invité à
Mazouna à prendre part à un rendez-vous politique, il a pris connaissance de
Hadj Khaled. Selon Benziane Blaha, «El Mendassi Segir a été présenté par lui à
Abdelkader Alloula, lequel a fort apprécié la poésie de Hadj Khaled.