Les professeurs de l'enseignement secondaire observeront aujourd'hui une journée de protestation dans les lycées de la wilaya d'Oran aux fins de contester la suspension, à titre provisoire, de trois enseignantes de l'enseignement technique qui avaient refusé d'assurer les cours de la matière de l'informatique. Le recours à la protesta a été décidé à l'issue des AG tenues hier matin, dans l'ensemble des 55 établissements secondaires de la wilaya, a-t-on appris hier auprès de membres du Snapest, un syndicat fortement représentatif dans les lycées à Oran. «Nous avons lancé ce mouvement de contestation d'une journée en signe de solidarité avec nos trois collègues suspendues de manière arbitraire et injuste par le directeur d'Académie. Nous rejetons en bloc la dernière circulaire de la direction de l'Education concernant le complément du volume horaire. Cette circulaire est une mauvaise interprétation de la réglementation. Les professeurs du Technique sont appelés à enseigner l'informatique, alors qu'aucune formation n'a été assurée pour ces enseignants», affirme ce syndicaliste. Et d'enchaîner : «le nouveau programme de cette matière, comportant plusieurs modules comme l'Excel, nécessite une formation spécifique en informatique. Nous refusons de jouer les bouche-trous de la réforme scolaire». Les syndicalistes ne sont pas allés avec le dos de la cuillère pour dénoncer, selon leurs propos, la «gestion par glissement» du secteur de l'Education à Oran. «Le plan de gestion du personnel de l'Education nationale n'a pas été signé à ce jour par la fonction publique. Oran reste la seule wilaya du pays qui connaît ces déboires. L'Académie semble opter pour une gestion par glissement du personnel au lieu d'ouvrir de nouveaux postes budgétaires. Des enseignants se trouvent ainsi trimballés dans les localités périphériques de la wilaya pour couvrir le déficit en matière de personnel dans les nouveaux établissements», soutient notre interlocuteur. Les syndicalistes ont menacé de reconduire ce mouvement de contestation après les vacances si rien n'est fait par la tutelle pour trouver une «solution concrète, juste et équitable». Les trois enseignantes de matières techniques (génie mécanique, génie civil et génie électrique), qui ont été sanctionnées par l'Académie, exercent au lycée Ibn Mahrez El wahrani à Haï El Mekkeri (ex St Eugène). Il est à signaler que certains établissements secondaires n'avaient pas attendu jusqu'à aujourd'hui pour observer un arrêt de travail.