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Selon des membres du bureau de wilaya de la Fédération nationale des
salons de coiffure et d'esthétique (FNCE), organisation syndicale activant sous
l'égide de l'Union nationale des commerçants et artisans d'Algérie (UGCAA),
«cette profession est complètement dévoyée par une foule d'arrivistes qui
pratiquent sans avoir ni la qualification ni le titre exigés et qui, pourtant,
ont pignon sur rue au vu et au su des autorités compétentes».
Les représentants de cette corporation sont montés hier au créneau pour dénoncer «une faune de prétendus artisans qui ne se soucient nullement de pratiquer cette profession pourtant réglementée, dans des conditions qui ne tiennent nullement compte de la loi et des règles élémentaires de sécurité et d'hygiène», assure M. Boulemdais Abdelhamid, secrétaire général du bureau de la wilaya de Constantine de la FNCE. «Je vous assure, ajoute-t-il, qu'on peut dénombrer uniquement 1 % de salons de coiffure dans notre wilaya qui exercent régulièrement en détenant un registre de commerce. En effectuant un simple contrôle au niveau de plusieurs cités populaires de la ville des ponts, nous avons découvert que deux salons sur trois travaillent de façon informelle. Quant au respect des règles de la profession en matière d'hygiène et de sécurité, d'une manière générale, cela laisse à désirer». Invité à fournir des chiffres, il a répondu pourtant qu'il n'en possède pas à l'heure actuelle, étant donné que son organisation vient tout juste de lancer une opération de recensement des artisans coiffeurs à travers toute la wilaya. Ce professionnel, qui dit activer dans le domaine depuis 1978, élu en 2007 à la tête d'un bureau de wilaya composé de 7 membres, ne manquera pas de décrire une situation chaotique dans laquelle évolue cette profession classée dans la catégorie des artisans. Il reproche à l'administration du centre national du registre de commerce de «se montrer peu voyante quant à la délivrance de l'autorisation d'exercer ce métier» qui exige pourtant des conditions réglementaires rigoureuses. « Des salons de coiffure dans une douche, dans un cyber ou tout simplement dans un café, sans aucune séparation, on voit cela à chaque coin de rue », dit-il. Il y a même des coiffeuses établies dans leurs appartements, maniant en même temps le séchoir et en remuant la marmite. Et cette situation est loin d'être réglementaire.» Le représentant local de l'UGCAA, M. Bouhenguel, abonde dans le même sens en estimant que le phénomène résulte de la désorganisation générale du marché. «En effet, ce secteur qui a longtemps évolué hors du circuit institutionnel a été pris en main, investi et dévoyé par des individus attirés par le profit qu'il génère. Cette catégorie de commerçants accorde peu de place à la loi, à la sécurité et à l'hygiène dont a droit la clientèle. Il est donc temps que ce métier d'artisan coiffeur, qui confère à ce dernier de la maîtrise, soit organisé et contrôlé. C'est pourquoi nous avons décidé de le prendre sérieusement en charge pour qu'il évolue dans un cadre réglementaire sous l'égide de notre organisation». Et d'affirmer qu'il avait reçu hier plusieurs artisans coiffeurs venus demander son aide pour mettre de l'ordre dans la profession. |
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