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... Aussi, ce travail en
matière d'élaboration d'une stratégie de réponse aux accidents de la route *
dans notre pays (et, en filigrane, la mise en place d'un plan national
«Accidents de la route»), propose les Grandes Lignes d'une approche ayant pour vision:
1-Dans une première étape, de cerner les limites/dysfonctionnements et lacunes inhérents aux finalités, mesure et soutenabilité liées à la prévention et sécurité routière observées antérieurement et présentement dans notre pays. 2- Dans une deuxième étape, d'en déduire un correctif/ ajustement par une réorientation de la politique publique de sécurité routière en Algérie 3-Dans une troisième étape, de contribuer à obtenir des résultats sur le terrain : en l'occurrence une réduction significative de la morbi-mortalité imputable à ces AR. En cette partie 2 nous présentons l'étape 1 : Première étape : IDENTIFICATION DES LIMITES /DYSFONCTIONNEMENTS ET LACUNES A- LIMITES/ DYSFONCTIONNEMENTS Objectif: cerner le pourquoi de la genèse (dès les années 1970) et depuis, l'allure crescendo de la gravité de l'hécatombe: L'analyse de moult limites/dysfonctionnements afférents aux divers segments de la réponse à l'hécatombe « Accidents de la route * » en tant que politique publique dans notre pays, indique, entre autres : 1- L'appel constamment tardif et ou anachronique à l'action expliquant le peu de performances de cette politique publique entrainant une réaction ciblant de manière acharnée l'accidentel et ou le post accidentel avec ses corollaires de deuils et de souffrances suivis de campagnes de sensibilisation qui ont montré largement leurs limites (telles que menées). 2- La gravissime persistance (à l'instar d'une fausse note) du leitmotiv «Approche techniciste et ou administrative» seul se référant systématiquement à la fameuse triade «causale» alliant les éternels facteurs Humain/Véhicule/Environnement . 3- La timide intégration en pratique réelle des finalités, mesure et soutenabilité aux stratégies de réponse possibles et l'avènement d'une gestion approximative de toutes les ressources disponibles (notamment humaines) dans le cadre des mises en place et œuvre d'un plan national et global capable d'anticipation et de gestion idoine du risque routier. 4-Le recours injustifié de «gouvernance importée «sans avis d'aucune tutelle scientifique locale synonyme de marginalisation des compétences humaines bien de chez nous. 5- L'induction inconfortable d'un anachronisme s'observant autant au plan intrinsèque qu'extrinsèque (culture de savoirs à vision collective embryonnaire, entrechocage des matières grises travaillant sur la question et transdisciplinarité avec des disciplines aussi utiles qu'incontournables que l'économie, la psychologie, la sociologie, la démographie... entre autres, pratiquement inexistantes). 6- L'induction de certaines conséquences parfaitement évitables (En l'occurrence dans le domaine médico-sanitaire par exemple : durées de séjour hospitalier anormalement allongées, journées d'hospitalisation médicalement injustifiées, allocation de ressources budgétaires supplémentaires, morbidité et ou mortalité surajoutées...) entrainant entre autres des couts indirects toujours complexes à évaluer. 7- La flagrante absence d'objectifs «Espace/temps» quantifiés en tant que diminution de la morbi-mortalité routière au titre de l'illustration. B-LACUNES Objectif: Cerner les lacunes entravant toute politique publique pouvant générer des résultats palpables sur le terrain en termes de lutte contre l'insécurité routière. (Leur méconnaissance et ou leur mésestimation ne peut que faire perdurer l'hécatombe) 1- Méconnaissance des conséquences médicales : La mortalité, la morbidité, l'incidence annuelle inhérente aux AR sont relativement méconnues dans notre pays. La mise en place d'un système de notification (à l'exemple de registres) doit être institué d'autant que ce dernier pourra mettre en évidence des indicateurs pertinents tels que les rapports de gravité (T/A, B/A, T/B ; T=Tués ; B=Blessés ; A=Accidents) - D'autre part, il y a lieu, pour des besoins de positionnement (par rapport à un seuil donné (modélisation), de procéder, en plus d'une standardisation, à une comparabilité adéquate (tester ce même recueil par rapport aux échelles régionale, continentale et ou internationale). 2- Méconnaissance des conséquences psychosociales : De lourdes retombées psychosociales sont certainement imposées. Quoique difficiles à mettre totalement en évidence, il est urgent d'entreprendre l'évaluation de leurs conséquences. 3- Méconnaissance des conséquences économiques : Absence d'une évaluation économique : Le coût engendré en Algérie par les AR et leurs conséquences n'est pas connu avec exactitude (Mis à part une estimation faite par nos amis de l'université de Batna : 100 Milliards de DA/an). 4- Méconnaissance des coûts indirects : Certainement les plus dramatiques. Quoique complexe et certainement utile à mettre en exergue, l'appréciation toutes dimensions confondues des coûts indirects très difficiles à quantifier est multidimensionnelle et pose des problèmes d'approche. Il faut ajouter à ce lourd tribut, les deuils et douleurs s'y greffant. 5-Méconnaissance au plan descriptif de l'accident: Imprécision du diagnostic de l'accident. Non maîtrise de l'accessibilité et de la qualité de l'information. Absence de définition d'un seuil de genèse de l'accident. Absence de notification standardisée. Hétérogénéité des sources d ?information : - conséquences - conditions de survenue -facteurs impliqués d'une région à une autre. Méconnaissance des conséquences à moyen et long termes 6 - Méconnaissance au plan analytique de l'accident : Méconnaissance: -des processus de genèse - des réseaux étiologiques. - des potentiels de sujets cibles. - de la population exposée. -de la durée d'exposition. Non prise en compte de la multiplicité des facteurs contributifs. Hétérogénéité des conséquences d'un même AR. Insuffisance de l'approche uni-disciplinaire seule. Difficulté de comparabilité des données. 7- Absence de tradition d'évaluation des mesures prises du fait notamment de la : Multiplicité et diversité des indicateurs. Méconnaissance de la quantité et de la qualité de l'exposition. Méconnaissance du mode d'implantation des mesures préventives. Efficience imprécise des mesures préventives. Absence d'un plan stratégique global. 8- Prise en charge discutable: -Il n'existe actuellement pas de plan national articulant de manière optimale toutes les interventions possibles (d'ordre réglementaire, juridique, législatif, éducatif, informatif, communicatif, pédagogique, culturel, politique, urbanistique, aménagement du territoire, démographique économique...) -Soutien, effectivité et permanence d'une prise en charge du problème font défaut dans notre pays. -Intérêt accordé au sujet relativement limité en certains segments. (A suivre) *Epidémiologiste indépendant - Ex-Médecin spécialiste en chef - Ex-S/Directeur à la Direction des Activités Médicales -DAPM- CHU Oran - Ex-Membre du MAGHTECH - Maghreb Technologies - Université d'Oran |
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