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« Je me dois d'évoquer le travail et l'esprit d'abnégation admirable de
mes anciens élèves dans la formation et la promotion des jeunes, ainsi que leur
ténacité à maintenir vivant l'héritage andalou.»
C'est ce que Sid Ahmed Serri a, entre autres, déclaré à Tlemcen, lorsqu'il a rappelé qu'à ses débuts, ce n'était pas évident qu'il pouvait prévoir devenir un des plus éminents cheikhs de l'andalou. «Qui se serait douté que cet engouement pour l'andalou m'entraînerait un jour à apprendre la musique, à la pratiquer et à l'enseigner dans la pure tradition de mes valeureux maîtres, Mohamed Fakhardji et surtout Abderrezak. » Les Fakhardji, Serri les considère comme étant « les digne successeurs et continuateurs de l'œuvre de Mohamed Benteffahi sans lequel le répertoire de l'Ecole d'Alger ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui». Il évoquera Abderrezak comme étant son «vénéré maître et éminent chef d'orchestre qui m'a légué ce qu'il savait avec la suprême générosité qui lui était connue». Auprès de Mohamed Fakhardji, il rappelle avoir «acquis la notion de rigueur et les principes d'une solide conservation sans lesquels l'héritage de nos grands maîtres aurait subi de graves altérations». Le maître avoue ainsi que pour l'être devenu, «j'ai dû braver les tabous et les préjugés alors en usage dans les familles (?).» Après qu'il a rejoint en 1946 El Djazaïria en tant qu'élève, Serri en deviendra plus tard le professeur en remplacement de son maître incontesté, Abderrezak Fakhardji, appelé alors à enseigner au Conservatoire d'Alger. «Je deviens ainsi le professeur de mes camarades», dit-il. Il rendra un vibrant hommage en outre à ceux, souligne-t-il, «qui m'ont facilité et aidé avec un total désintéressement dans ma quête des œuvres rares enfouies dans leur mémoire». Il citera nommément « Si Ahmida Kateb, ancien compagnon de Maâlem Mouzinou et premier secrétaire général d'El Mossilia à sa création en 1932 qui a fait un travail de recension admirable des œuvres de l'Ecole d'Alger». Un travail qui, fait-il savoir, a servi à la confection des trois tomes des mouwachahate et el azdjal édités par l'Institut national de musique. « Hadj Omar Bensemane, élève de Mohamed Benteffahi, disciple de Laho Seror et membre fondateur d'El Djazaïria ; Si Mohamed Lekhal, dit Bach Qessad, ancien conservateur du mausolée de Sidi M'Hamed de Belcourt, fervent adepte et successeur de Mohamed Boukandoura, muphti d'Alger et grand connaisseur de la nouba andalouse ; Charles Sonigo, disciple de Laho Seror.» Serri évoquera aussi « Mahieddine Kamal Malti, cet ami de longue date qui a suivi mon évolution en toutes circonstances dans ce que j'ai hérité ; Rachid Mahi, pour avoir édité à sa charge mon premier recueil en 1997 et Bouabdellah Abed Zerrouki qui a mis à ma disposition son studio, fermé depuis plusieurs années, ainsi que sa technicité très recherchée.» Sid Ahmed Serri pense qu'aujourd'hui «j'ai fini ma mission». Mais il se refuse alors d'oublier «ceux qui m'ont accompagné dans cette tâche : à l'alto, Zerrouk Mekdad, au luth, le regretté Mohamed Boutriche, à la mandoline, Mohamed El Mançour Brahimi, au nay, Abdelhalim Guermi, au tar, mon ancien compagnon Belkacem Si Saber, à la derbouka, Moura Taleb et à la basse Nacer Hini ». Le maître de la Sanaa d'Alger remerciera «notre ami Fayçal Benkalfat qui, en plus de ses recherches liées à la mise à jour d'une documentation rarissime et enrichissante, au cours des mois et sans doute davantage, avec l'aide précieuse de nos amis communs Mourad Ouamara et Youcef Touaïbia, s'est attaché avec son savoir et sa disponibilité à la confection, sur la demande du ministère de la Culture, à la mise en valeur du coffret (?) sans omettre le recours à d'éminentes personnalités pour la traduction des textes en plusieurs langues.» Sid Ahmed Serri n'a surtout pas omis de remercier «du fond du cœur tous ceux qui m'ont soutenu dans les moments difficiles, avec une mention très particulière pour ma merveilleuse et courageuse épouse». |
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