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La police britannique a annoncé jeudi l'interpellation de six hommes
soupçonnés d'avoir mis en ligne une vidéo dans laquelle ils semblent brûler
deux exemplaires du Coran, le 11 septembre dernier. Les six personnes ont été
arrêtées pour incitation à la haine raciale, ont rapporté plusieurs agences de
presse dont l'AFP citant la police britannique. Selon un communiqué de la
police britannique, les suspects arrêtés pour incitation à la haine raciale ont
été relâchés sous caution. Ils devront comparaître devant le tribunal de
Gateshead dans le nord de l'Angleterre. «Le 11 septembre dernier, deux
exemplaires du Coran avaient été brûlés à Gateshead (tout près de Newcastle,
nord-est de l'Angleterre)», a affirmé un porte-parole de la police de
Northumbria. «La scène a été enregistrée et une vidéo a été diffusée sur
internet», a déclaré la police britannique.
Les six hommes avaient diffusé une vidéo sur YouTube, dont des images ont été dévoilées par le tabloïd Daily Mail. Sur la vidéo, l'on voit six individus, le visage dissimulé sous des écharpes ou la tête couverte d'une capuche. Après avoir aspergé d'essence un livre, ils y mettent le feu. La même odieuse scène est répétée sur un autre exemplaire du Coran. Puis, ils explosent de joie, hurlant: «11 septembre, Journée internationale pour brûler le Coran» et «Pour les gars en Afghanistan». D'après la police, deux des suspects ont été interpellés le 15 septembre dernier et les quatre autres jeudi 22 septembre, avant de les placer tous en liberté conditionnelle. Le montant de la caution requise n'a pas été précisé. La police et l'autorité locale de Gateshead ont souligné, dans un communiqué commun, que «le genre de comportement montré dans cette vidéo n'était pas du tout représentatif» de la communauté. «Notre communauté fait preuve de respect mutuel et nous continuons à collaborer avec les leaders communautaires et les personnes de toutes les confessions et croyances pour maintenir de bonnes relations», affirment-ils. Ces arrestations interviennent moins d'une quinzaine de jours après le sinistre appel du pasteur américain Terry Jones, à brûler des exemplaires du Coran pour marquer l'anniversaire des attentats du 11 septembre. Le sinistre «religieux» meneur d'un groupuscule intégriste chrétien «Dove World Outreach Center» avait suscité un tollé et une indignation de la communauté internationale, avant qu'il ne renonce à son ignoble projet. Dans ce cas-ci, les six hommes sont bien passés à l'acte. L'islamophobie gagne du terrain en Angleterre au même titre que partout en Europe et aux Etats-Unis. En Grande-Bretagne, des affrontements ont opposé, fin août dernier, environ 700 manifestants anti-musulmans d'extrême droite et des centaines de policiers dans la ville de Bradford. Les manifestants extrémistes disaient «vouloir faire barrage à la progression de l'Islam, de la loi coranique en Angleterre.» La police a fait état de cinq arrestations parmi ces racistes. Des sympathisants de la Ligue de défense anglaise ((EDL) ont jeté des bouteilles, des pierres et une bombe fumigène sur les policiers qui les tenaient à l'écart d'une contre-manifestation organisée par le groupe de gauche «Unis contre le fascisme» (UAF). Le mouvement d'extrême droite anti-musulman l'«English Defence League» (EDL) multiplie les actions violentes en devenant le plus actif groupe d'extrême droite en Grande-Bretagne depuis la création du «British National Front» (BNP) dans les années 70. Ils prônent des slogans anti-immigrés et anti-Islam, n'hésitant pas à recourir à la violence. Les actes et les menaces anti-musulmans se multiplient en Grande-Bretagne où plusieurs faits de violence raciste ont été perpétrés au préjudice de personnes ou lieux du culte musulman. |
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