De violentes manifestations de protestation se sont déroulées ces deux derniers jours dans la ville d'El-Oued pour dénoncer les fréquentes coupures de courant.

Quand ce n'est pas tout simplement des coupures généralisées de toute une ville. Dans les régions d'El-Oued, de Biskra et de leur périphérie, jusque vers la Tunisie voisine, le thermomètre est monté à plus de 49 degrés centigrades.

 A El-Oued, la manifestation a été particulièrement violente, les citoyens ayant protesté contre les fréquentes coupures d'électricité en ces temps caniculaires. Les manifestants avaient notamment dénoncé les promesses non tenues de la Sonelgaz de normaliser la situation dans leur ville. En fait, les coupures de courant sont devenues fréquentes dans cette vile du sud-est du pays depuis la tempête du mois de juin qui a causé d'importants dégâts au réseau de transport électrique. Et, depuis plus d'un mois, les habitants du Souf souffrent de ces pertes d'énergie électrique, occasionnant des coupures fréquentes qui ont mis à mal la patience légendaire des Soufis.

 Même ambiance survoltée à Biskra, où les habitants d'El-Alia, de Sidi-Ghezal et ceux des quartiers du K'sar, le vieux Biskra, protestent contre les coupures de courant. «Nous sommes dépendants de ce produit, tout fonctionne au courant électrique, du frigo qui nous donne de l'eau fraiche jusqu'au climatiseur qui permet aux adultes comme aux bébés de survivre dans cette fournaise. Et quand on coupe le courant, c'est comme si on coupe la vie dans cette ville», fulmine un résident du quartier d'El-Alia, où le délestage aurait duré 2 jours.

 «La Sonelgaz devrait équiper de climatiseurs ses transformateurs de quartier afin d'éviter les ruptures intempestives dues aux grosses chaleurs saisonnières», ajoute-t-il.

 Pour la Sonelgaz pourtant, il n'est pas question de délestage cet été, la production nationale étant suffisante pour couvrir la demande. Les explications officielles de Sonelgaz sur les coupures de courant répétitives dans les villes du sud-est du pays sont dues aux conditions météorologiques. Selon M. Abdelali Badache, PDG chargé de la gestion du réseau transport électricité (GRTE), «les conditions météorologiques et la chaleur sont la cause des coupures d'électricité» dans les villes de Biskra ou El-Oued. «La cause de ces coupures d'électricité est due aux fortes chaleurs dans ces régions qui ont causé des dommages au réseau électrique», a-t-il précisé. Il a assuré dans une déclaration à la Chaîne 1 que «la situation va se normaliser avant la fin du mois» (de juillet).

 Entre 2009 et 2010, Sonelgaz devait produire quelque 2.000 mégawatts d'électricité supplémentaires, selon un responsable à la division de distribution d'électricité et de gaz Ouest. Il précise que la capacité de production de l'électricité augmentera en 2010 de 1.400 mégawats, lorsque les nouvelles stations implantées dans les localités de Terga, Koudiat Daraouiche, Relizane et Larbâa seront réceptionnées. Ce volume s'ajoutera à une production de 600 mégawatts au cours de cette année grâce aux projets en cours portant sur l'extension d'autres stations de ce genre. Ainsi, le P-DG de GRTE a tenu à souligner à la chaîne 1 que «la production actuelle couvre la demande nationale» en énergie électrique. Il écarte, ainsi, l'éventualité de délestages durant cet été et rassure sur la capacité de Sonelgaz de répondre à la demande nationale en ces mois de fortes chaleurs.

 Mieux, selon le P-DG du groupe, M. Nouredine Bouterfa, il est même question d'exporter de l'énergie électrique vers l'Espagne et le Maroc dans le cadre de l'interconnexion maghrébine. Selon lui, il existe un potentiel de 400 mégawatts au moins jusqu'à 2012.

 Cela va-t-il pour autant contribuer à rassurer les habitants de Oued Souf, Biskra et des villes du sud du pays, où la température avoisine les 50 degrés à l'ombre ? Mieux, Sonelgaz va-t-elle mettre les bouchées doubles pour assurer, de son côté, un ramadhan «frais» aux habitants de ces localités ?