Personne ne sera surpris d'apprendre que
sur les cinq pays de l'Union du Maghreb, quatre ont des projets de centrale nucléaire.
Et encore moins de constater qu'il n'existe pas de programme «maghrébin», mais
une série de programmes nationaux juxtaposés. Quelques journaux, par réflexe
pavlovien ? cela vaut surtout pour l'Algérie et le Maroc ? ont évoqué une
«course au nucléaire» sous un style faussement alarmiste. Ce genre d'écrits ne
sert qu'à alimenter un discours occidental ? on le voit bien avec l'Iran ?
destiné à préserver un monopole du savoir. Et ils sont d'ailleurs prêts ces
occidentaux à nous en vendre des centrales nucléaires pour peu qu'on y renonce
à cette maîtrise du savoir (enrichir l'uranium en ferait partie même si rien
dans le TNP ne l'interdit). Bien entendu, on restera toujours suspects et le
vendeur se réservera la possibilité d'éteindre votre centrale à distance. Ce
n'est pas de la science-fiction, ce sont des propos d'un chef d'Etat. Fort
heureusement, ils ne sont pas les seuls à en avoir aujourd'hui la maîtrise du
nucléaire. Il y a quand même le Brésil, l'Afrique du Sud et d'autres? Cette
concurrence permet de recentrer le débat sur la seule question de la
pertinence, économique, écologique voire éthique, du choix de
l'électronucléaire. Et le soleil ardent et généreux du Maghreb rend ce débat
encore plus nécessaire. Au Maroc, on attend beaucoup du projet de parc éolien
de? Dhar Saadane ! Cela ne s'invente pas. Le choix de l'électronucléaire se
défend-il ? A quelle dose ? Quels sont les risques? Alors que les «choix» ne
sont pas encore définitifs, il serait bon de se questionner et, pourquoi pas,
de réfléchir «maghrébin» sur la question. Histoire de ne pas s'embarquer dans
des fausses pistes sur? le dos de Saadane !