La présente campagne de la tomate industrielle qui va débuter dans les
prochains jours est compromise et risque dans son sillage d'entraîner une
grosse colère auprès des agriculteurs dans la mesure où ils ne trouvent pas
preneurs de leur production. En effet, c'est ce qui se dessine au terme de la
réunion tenue en cette matinée de mardi, au siège de la DSA et à laquelle ont
pris part les directeurs de chambres de l'Agriculture des wilayas de Annaba, El
Tarf, Guelma et Skikda ainsi que treize conserveurs. En ce sens, on s'est
targué de la production à travers les quatre wilayas où plus de dix mille
hectares ont été consacrés à la tomate industrielle et dont les récoltes avec
les bonnes conditions climatiques et les contrats de performance passés avec
les agriculteurs seront en moyenne de 900 quintaux à l'hectare. Mais, les
conserveurs présents n'ont pas manqué de manifester leur courroux du fait que
jusqu'à présent leurs démarches sont restées vaines malgré les promesses
d'aides et le plan de campagne mis à cet effet, en ne voyant encore rien venir.
Au moment renchérira un conserveur: «même les banques ont refusé d'accorder les
crédits de campagne, alors que deux seulement parmi les conserveurs et passés
maîtres dans l'importation du concentré de tomate de Chine, à raison de 40.000
tonnes/an, se voient toujours accorder des crédits». Dans cette réunion, la
tension est montée d'un cran lorsqu'un conserveur comme pour ironiser a fait
savoir qu'il était prêt à prendre la tomate à 5 dinars le kilo!
Pour ce qui est de la wilaya d'El
Tarf, hormis, une conserverie de taille moyenne, les autres, au nombre de cinq
dont les plus importantes ne vont pas faire campagne, à un moment où tous les
espoirs sont portés sur la réunion qui regroupera, à Alger, les conserveurs et
le ministère de l'Agriculture.