« C'est une
arnaque à l'échelle planétaire qui s'est faite au détriment des pays du
tiers-monde !», a déclaré hier à Constantine, à propos de la grippe porcine, le
docteur Hakim Hitache, spécialiste en médecine interne et en diabétologie, en
marge d'une journée d'étude sur le traitement du diabète organisée par
l'association des internistes libéraux de l'Est (AILE). «On s'est rendu compte
ces dernières années, a poursuivi ce praticien, que les décisions de
l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) n'étaient pas totalement sincères
parce que des responsables de cette organisation onusienne étaient sous
influence de certains laboratoires mondiaux qui avaient tout intérêt à ce que
le niveau d'alerte concernant la grippe porcine, soit maintenu haut jusqu'à ce
jour. Il y a des milliards de dollars en jeu. Et les pays du tiers-monde sont
ceux-là qui achètent le plus de vaccins parce qu'ils ne possèdent pas d'experts
pour les mettre en garde». Il cite l'exemple de la France qui avait réussi à
vendre, avant péremption, la moitié de son stock de vaccins à des pays du
tiers-monde, en leur faisant comprendre qu'ils n'avaient pas le choix, parce
que les usines sont incapables de produire suffisamment pour tout le monde.
Parce qu'elle savait que c'était une supercherie !» a dit le Dr. Hitache. En ce
qui concerne la prise en charge du diabète en Algérie, le Dr. Boulberhane,
président de l'Aile, dira que, «dans cette journée qui prend le contre-pied de
tout ce qui a été dit récemment sur le diabète. Nous allons parler, faire
l'analyse critique de la prise en charge du diabétique chez nous et ailleurs,
en essayant de voir pourquoi on n'arrive pas à équilibrer un diabétique dont la
maladie débouche toujours sur le stade de complication. Pourquoi cet échec ?
demanda-t-il. Il expliqua que la prise en charge du diabétique est
pluridisciplinaire, et ne se limite pas à une seule spécialité, et ce afin
d'éviter d'arriver aux complications dégénératives extrêmes : amputation de
membres inférieurs nécessitant une prise en charge lourde par l'Etat sur le
plan financier». Pour le Dr. Hakim Hitache qui a fait cette analyse critique,
il dira que «le sujet choisi a suscité des débats avant même que cette journée
ait lieu». Selon lui, «des études récentes ont montré que 87 % de diabétiques
sont suivis en médecine générale et ce type de contrôle est insuffisant. En
outre, 7O % des amputations ont pour cause le diabète. Il cite l'exemple de la
Tunisie et même des?Zoulous en Afrique du Sud, qui sont en avance sur nous ! Le
diabète tue jusqu'à 4O % des malades.» Il prévoit «une explosion de cette
pathologie dans le monde dans les années à venir et affirme que c'est une
fatalité contre laquelle la communauté scientifique internationale ne peut
rien, parce qu'elle n'a pas les moyens de contrer cette épidémie. En Algérie,
dit-il, les chiffres présentés sont souvent faux et 9 % seulement des malades
respectent un régime alors que l'Etat dépense quatre fois plus pour un
diabétique que pour un non diabétique. Ainsi, selon le conférencier, la CNAS dépense
32OO dinars par trimestre et par personne pour un diabète de type 2. «Et qu'est
ce qu'on nous propose aujourd'hui comme révolution dans ce domaine ? C'est la
couleur de la seringue jetable» conclut ironiquement le Dr. Hitache.