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Voici le texte intégral d'un passage d'un livre d'Albert Einstein (1) où
l'auteur donne une vision pour sortir l'humanité de la crise économique de
1929. A l'époque, la crise économique de 1929 a surpris le monde par sa
violence. L'économie américaine a atteint un fond jamais atteint de son
histoire.
En trois ans, le chômage explose, passant de 1,5 million à 15 millions en 1932. L'Amérique est devenue une sorte de «no man's land», où les chômeurs déambulaient, hagards, misérables, voguant entre soupe populaire, mendicité et émeutes. Le gouvernement américain a dû faire recours à la force armée pour maintenir la sécurité des biens et des personnes dans les Etats. La crise s'étendit à l'Europe et au monde. Comme l'a énoncé l'éminent physicien dans son analyse, cette crise a rompu avec les crises économiques antérieures, et constitué la première crise du monde moderne. «RÉFLEXIONS SUR LA CRISE ÉCONOMIQUE MONDIALE», PAR ALBERT EINSTEIN «S'il y a quelque chose qui puisse donner à un profane en questions économiques le courage d'exprimer une opinion sur la nature des difficultés économiques angoissantes du temps présent, c'est la confusion désespérante des avis des gens compétents. Ce que j'ai à dire n'est pas nouveau et n'a pas la prétention d'être autre chose que l'expression de la conviction d'un homme honnête et indépendant qui, libéré de tout préjugé de classe et de nationalisme, ne désire pas autre chose que le bien de l'humanité et un aménagement aussi harmonieux que possible de l'existence humaine. Si dans ce qui suit j'écris comme si les choses les plus diverses étaient absolument claires pour moi et comme si j'étais sûr de la vérité de mes réflexions, ce n'est qu'un moyen de m'exprimer le plus commodément, et non pas l'expression d'une confiance en moi-même mal fondée, ou bien de la confiance en l'infaillibilité de ma simple conception de circonstances qui véritablement sont extraordinairement compliquées. Selon ma conviction, le caractère de cette crise ressemble d'autant moins à celui des crises antérieures qu'elle repose sur des circonstances de nature toute nouvelle, qui sont la conséquence du progrès rapide des méthodes de production forcée : pour produire la totalité des produits de consommation nécessaires à l'existence, ce n'est plus qu'une fraction de la main-d'œuvre disponible qui est indispensable. Ce fait entraîne nécessairement, dans une économie entièrement libre, du chômage. Pour des raisons que je n'ai pas à analyser ici, la majorité des hommes est obligée, sous le régime de liberté économique, de travailler pour un salaire journalier correspondant au minimum d'existence. De deux fabricants de la même catégorie de marchandises, celui qui, à conditions égales par ailleurs, est en mesure de produire cette marchandise à meilleur marché est par conséquent celui qui occupe le moins de main-d'œuvre, c'est-à-dire qui fait travailler l'ouvrier individuel aussi longtemps et aussi intensivement que la constitution naturelle de l'homme le permet. Mais il en résulte nécessairement, dans l'état actuel des méthodes de travail, qu'une fraction seulement de la main-d'œuvre peut trouver à s'employer, et pendant que cette fraction se trouve déraisonnablement surmenée, le reste se trouve automatiquement écarté du processus de la production. L'écoulement des marchandises et les profits diminuent; les entreprises échouent financièrement. Il s'ensuit une nouvelle aggravation du chômage, une décroissance de la confiance dans les entreprises et par conséquent aussi du concours apporté par le public aux banques servant d'intermédiaires, finalement, une cessation de paiement des banques provoquée par le soudain retrait des dépôts et une stagnation complète de l'économie. On a essayé d'attribuer encore d'autres causes à la crise ; nous allons nous en occuper. La surproduction. Ici, il faut distinguer entre deux choses, savoir : la surproduction proprement dite et la surproduction apparente. « Par surproduction proprement dite, j'entends une production qui est si élevée qu'elle dépasse les besoins » : ceci a peut-être lieu actuellement pour les automobiles et le blé aux États-Unis, bien que même ce soit douteux. La plupart du temps, on entend par surproduction l'état dans lequel la production d'une catégorie de marchandises est supérieure à ce qui peut en être vendu dans les circonstances régnantes, bien que les produits fassent défaut chez les consommateurs : c'est ce que j'appelle la surproduction apparente. Dans ce cas, ce n'est pas le besoin qui fait défaut, c'est le pouvoir d'achat des consommateurs. Mais cette surproduction apparente n'est qu'une autre expression de la crise et ne peut pas par conséquent servir à l'expliquer lorsque l'on veut rendre la surproduction responsable de la crise actuelle, on fait donc une pétition de principes. Les réparations. L'obligation de fournir des paiements de réparation accable les débiteurs ainsi que leur économie, force ces pays à faire du « dumping » dans l'exportation, et porte aussi par conséquent du tort aux pays créanciers. Ceci n'est pas contestable. Mais l'apparition de la crise dans un pays protégé par de hautes barrières douanières comme les États-Unis montre que la cause principale de la crise ne peut pas être là. Et même la raréfaction de l'or dans les pays débiteurs, due aux réparations, peut tout au plus servir d'argument pour faire supprimer ces paiements, mais non pas d'explication de la crise mondiale. L'établissement de nombreuses barrières douanières nouvelles. L'accroissement des charges improductives dues à la fabrication d'armements. L'insécurité politique due au danger de guerre latent. Tout cela fait empirer sérieusement la situation de l'Europe, sans toucher essentiellement l'Amérique ; l'apparition de la crise en Amérique prouve donc que ce ne sont pas les causes les plus importantes de la crise. Faillite de puissances comme la Chine et la Russie. Ce préjudice causé à l'économie mondiale ne peut pas se faire sentir beaucoup en Amérique, et ne peut pas non plus, par conséquent, être la cause principale de la crise. Ascension économique des classes inférieures depuis la guerre. Au cas où ce facteur existerait réellement, il ne pourrait que produire un resserrement des marchandises et non pas une pléthore d'offres. Je ne veux pas lasser le lecteur par l'énumération d'autres arguments qui, j'en suis convaincu, ne constituent pas l'essence de la chose. Pour moi, voici la vraie raison : la cause principale de la misère actuelle, c'est ce même progrès technique, qui serait lui-même appelé à supprimer une grande partie du travail des hommes nécessaire à leur entretien. Il y a par suite des critiques qui veulent, le plus sérieusement du monde, interdire tout progrès technique ultérieur ! C'est un non-sens évident. Mais alors, comment peut-on sortir de notre dilemme par une voie plus raisonnable ? Si, par un moyen quelconque, on réussissait à empêcher que la puissance d'achat de la masse descende en dessous d'un niveau déterminé minimum (évalué en valeur de marchandises), des engorgements de la circulation économique de la nature de ceux que nous voyons se produire actuellement deviendraient impossibles. La méthode logiquement la plus simple, mais aussi la plus risquée, pour réaliser cet état de choses, c'est l'économie complètement dirigée, la production et la répartition des réduits de consommation importante exécutées par les soins de la communauté. C'est, en somme, ce qui est tenté aujourd'hui en Russie, et il est très important de savoir ce que donnera cet essai violent. Ce serait pure présomption que de vouloir prophétiser. Mais, dans un tel système, est-il possible d'obtenir une production aussi économique que dans un système qui laisse plus de liberté à l'initiative des individus ? En outre, un système de cette nature peut-il se maintenir sans la terreur exercée jusqu'à présent, à laquelle aucun de nos hommes à tendances « occidentales » ne consentirait à se voir exposé ? Un système économique aussi rigide et centralisé n'a-t-il pas tendance à arrêter des nouveautés avantageuses et à conduire à l'économie protégée ? Mais il faut bien se garder de laisser ces objections devenir des idées préconçues, sous peine de barrer la route à tout jugement objectif. Personnellement, je crois qu'en général il faut donner la préférence aux méthodes qui respectent les traditions et les habitudes au point qu'il n'y ait pas d'obstacle entre elles et le but que l'on poursuit. Je crois aussi que le passage rapide de la direction de la production entre les mains de la communauté n'est pas avantageux pour la production ; il faut laisser à l'initiative privée son champ d'action, dans la mesure où, sous forme de cartel, elle n'a pas été mise à l'écart par l'économie elle-même. Mais, en tout cas, dans deux domaines, des limitations à la liberté d'économie sont nécessaires. Il faut, par des dispositions légales, réduire, dans les branches individuelles de production, la durée de la semaine ouvrable, de telle manière que le chômage soit systématiquement écarté ; avec cela, il faut prendre soin d'établir des salaires minima, de telle sorte que la puissance d'achat des salariés corresponde à la production. En outre, dans les branches qui par l'organisation des producteurs ont obtenu le caractère du monopole, l'établissement des prix devrait être contrôlé par l'État afin de maintenir les constitutions de capitaux dans des limites raisonnables et d'empêcher un étranglement artificiel de la production et de la consommation de se produire. De cette manière, il serait peut-être possible de ramener l'équilibre entre la production et la consommation sans limiter trop fortement l'initiative privée et, en même temps, de supprimer la domination intolérable du possesseur des moyens de production (terrain, machines) sur les salariés (pris dans l'acception la plus large du terme).» LA CRISE ECONOMIQUE DE 1929 ETAIT «NECESSAIRE» POUR FAIRE AVANCER LE MONDE Par quel raisonnement peut-on aborder la réflexion économique d'Einstein qui se pose comme un véritable programme économique. Pour éviter « qu'un étranglement artificiel de la production et de la consommation se produise, le physicien propose quatre mesures économiques phares ». 1. Laisser à l'initiative privée son champ d'action 2. Réduire, dans les branches individuelles de production, la durée de la semaine ouvrable, compte tenu du progrès rapide des méthodes de production. 3. Etablir des salaires minima pour adapter le pouvoir d'achat à la production des entreprises 4. Procéder au contrôle des prix par l'État pour éviter un étranglement artificiel entre la production et la consommation d'une part, et de maintenir à un niveau raisonnable de constitution de capitaux monopolistiques (trust, cartel, consortium?). Pourquoi ces mesures qui paraissent simples, raisonnables dans le sens qu'elles cherchent à répondre à la crise et donc susceptibles d'apporter une solution, n'ont pas eu de suite auprès des gouvernants occidentaux de l'époque ? La première remarque que l'on peut faire, c'est que Einstein est resté très « économique », il n'a pas pris en compte les enjeux qui se posaient à l'époque, d'une part, ni pris l'essence même de la crise économique de 1929, d'autre part. A toute crise, il y a un sens, bien entendu historiquement parlant. Aucune crise tant politique qu'économique ne vient ex nihilo, ce sont les forces historiques qui la provoquent parce que le monde est en permanence en gestation. Une crise politique ou économique majeure peut constituer une « bifurcation de la marche du monde ». Une bifurcation signifie que le monde humain se trouve dans une phase de transition. « Et une phase de transition est accompagnée toujours d'orages politiques et économiques violents. » Un peu comme une phase d'accouchement au forceps et qui durera plusieurs années avant de voir une éclaircie. La crise économique de 1929 entrait dans cette perspective. Et Einstein ne pouvait pas savoir. Peut-être que s'il avait vécu aujourd'hui, il aurait eu un autre regard. Qu'il comprendrait que, quoi que l'on dise, le mal sert l'homme. Un accouchement d'un monde nouveau se fait toujours dans la douleur. Dans les guerres, c'est l'homme certes qui est l'acteur, mais il reste toujours dépendant du concours de circonstances. Si la crise économique de 1929 n'avait pas existé, Hitler n'aurait jamais pris le pouvoir en Allemagne. Il serait resté tout au plus un opposant au pouvoir en place sans une conjoncture qui viendrait remettre en cause l'équilibre politique de l'Allemagne à l'époque. Il n'y aurait pas eu 6 millions de chômeurs allemands en 1932. En 1929, l'Allemagne comptait 1,5 million de chômeurs. Donc, sans crise de 1929, l'Occident aurait continué à régner en maître sur le monde qui serait resté en grande partie colonisé ou sous protectorat. Il n'y aurait pas de Shoah ni d'Etat juif. Pas de changement pour l'Afrique et l'Asie. Le Japon aurait continué à régner en maître sur une partie de la Chine, la Corée et autres pays asiatiques. Mais voilà, il y a les contingences de l'histoire que l'on ne connaît pas, jusqu'à ce qu'elles surviennent et changent l'équilibre des forces dans le monde. Aussi on peut énoncer ce postulat: «l'Homme mène mais il est aussi mené ». L'humanité donc n'est pas tout à fait libre de son devenir. Précisément, Einstein ne pouvait pas savoir que les « Contingences de l'Histoire étaient à l'œuvre pour changer l'organisation du monde». Cependant les mesures qu'il a préconisées n'ont pas été sans fondement puisque l'Histoire devait ensuite lui donner raison. «Mais l'Histoire devait d'abord se faire.» La crise économique de 1929 devait d'abord épuiser ce pourquoi elle a existé. Il y a donc un sens herméneutique dans l'Histoire qui dépasse l'homme dans sa réalisation historique. Que Albert Einstein parlait de surproduction réelle ou apparente ou du décalage entre la consommation et la production aux États-Unis, ou encore les réparations allemandes, n'étaient en réalité que des pseudos-vérités ! Les vraies vérités étaient ailleurs. Le monde tel qu'il était organisé n'était plus viable au regard de l'Histoire. Et c'est ce que l'on doit comprendre dans ce mouvement herméneutique de l'Histoire, comme d'ailleurs ce qui se déroule aujourd'hui dans le monde arabo-musulman et en Afrique. Où d'autres problèmes, d'autres enjeux se jouent à l'échelle planétaire. LES POSTULATS ECONOMIQUES-PHARES D'ALBERT EINSTEIN «Laisser à l'initiative privée son champ d'action », énonce Einstein en 1934. Pour comprendre, que s'est-il passé d'abord au sortir du Deuxième Conflit mondial ? Le monde est devenu bipolarisé par deux superpuissances qui se faisaient contrepoids mutuellement avec une doctrine qui a bouleversé l'ordre politique de puissance de l'humanité. C'est désormais l'« équilibre de la terreur » ou une destruction mutuelle assurée (MAD, Mutually Assured Destruction). Sur le plan militaire, l'arme thermonucléaire a changé radicalement la guerre entre les grandes puissances. Il n'y a plus de cibles militaires naturelles, il n'y a plus que des cibles militaires tous azimuts en riposte graduée, ou totale. Le monde a complètement changé, la science s'est introduite dans le quotidien de l'homme. « Elle colonise l'homme jusque dans ses derniers retranchements. » Et ce n'est pas seulement dans les moyens inimaginables de destruction auxquels l'homme est arrivé. Il faudrait peut-être dire dans tous les aspects d'existence de son quotidien auxquels la Science l'a amené. Et ce qu'il y a d'incroyable, c'est qu'il y a une formidable synchronicité dans toutes les avancées de l'homme. Tout concourt à organiser de plus en plus scientifiquement l'humanité ; là où ce n'est pas organisé ou mal organisé, les crises et les conflits armés s'en chargent pour le changer, «pour l'uniformiser avec ceux qui le sont déjà ». Un processus scientifique humanitaro-développementiste «inéluctable». Et c'est le cas dans certaines régions encore en retard en Asie, dans le monde arabo-musulman et en Afrique. L'humanité est une et indivisible. Et les guerres et crises qui s'y jouent, en usant de la métaphore, ne sont que des fièvres qui traversent ce grand corps pour rendre l'humanité toujours plus viable. La raison humaine « balbutie » encore sur la compréhension de cet herméneutique synchronisme d'événements qui construisent l'espace humain de l'humanité. Par exemple, comment cela était cette synchronicité dans les événements qui ont fait avancer le monde dans les années 1970 et 1980 ? Partis de crises politiques et économiques, ces événements se sont soldés par la fin de l'Union soviétique et sa conversion au libéralisme économique. De même pour la Chine, son régime communiste s'est converti au socialisme de marché. Ces événements sont-ils écrits dans l'Histoire pour que le monde s'uniformise ? Au point qu'un nouveau concept est en vogue aujourd'hui, le concept « Mondialisation » est largement diffusé dans le monde. Dès lors, le premier postulat-phare d'Einstein trouve tout son sens ! Son appel« Laisser à l'initiative privée son champ d'action » relève d'un mouvement naturel dans les relations interhumaines. Le système socialiste en URSS n'a été qu'un détour car dicté par une conjoncture politique historique précise. Son deuxième postulat-phare « Réduire, dans les branches individuelles de production, la durée de la semaine ouvrable, compte tenu du progrès rapide des méthodes de production » n'est-il pas déjà appliqué partout dans le monde ? Dans la première moitié du XXe siècle, plusieurs pays légalisèrent la journée de 8 heures et la semaine de 40 heures. Evidemment, si cela n'a pas été formellement appliqué, cela a été en regard de l'instabilité du monde et des guerres mondiales. Mais dans la deuxième moitié du XXe siècle, la plupart des pays ont une durée de travail annuelle de 1920 heures. Ce qui équivaut à une durée de travail hebdomadaire de 40 heures, sur 48 semaines travaillées par an, et un mois de congé annuel. Et cette diminution du travail, il faut le dire, le doit aux avancées de la science et les applications dans les technologies de production. Sans les avancées de la science, ni le progrès ni les revendications des travailleurs ne pouvaient aboutir. Le troisième postulat-phare « Etablir des salaires minima pour adapter le pouvoir d'achat à la production des entreprises » est aujourd'hui une réalité dans l'économie mondiale. Partout dans les pays développés, émergents ou en développement, un salaire minima est généralement proclamé et fait partie des principes et agrégats qui régissent une économie moderne. Le salaire minimum (sic, smic, smig, etc. selon les appellations et l'évolution), nonobstant les critiques, est un élément important dans la confrontation consommation-production nationale. Et l'appel d'Einstein pour un salaire minima doit être vu, en plus d'une adéquation du pouvoir d'achat à la production, comme une avancée de justice sociale. Ce sont les États-Unis qui appliqueront, les premiers, par la loi « Fair Labor Standards Act » (Loi sur les normes du travail équitable), le 25 juin 1938, la mesure-phare d'Albert Einstein. La loi américaine établit un salaire minimal, propose une règlementation des heures supplémentaires et interdit l'emploi des enfants. Les autres nations appliqueront le salaire minima à partir des années 1950. Aujourd'hui, le salaire minimal est pratiquement généralisé à l'échelle mondiale. Enfin, le quatrième postulat-phare « Procéder au contrôle des prix par l'État pour éviter un étranglement artificiel entre la production et la consommation d'une part, et de maintenir à un niveau raisonnable de constitution de capitaux monopolistiques (trust, cartel, consortium?) » dérive du principe même des trois postulats-phares précédents. Sans un contrôle des prix à minima à l'échelle d'une nation, ni le salaire minima ni le temps de travail règlementé ne pourront ajuster les agrégats macroéconomiques entre eux. Pire encore, la liberté laissée à l'initiative privée (qui se constitue en capitaux monopolistiques) engendreront, avec une hausse des prix, une montée de l'inflation et forcément, par un pouvoir d'achat diminué et déstabilisé, une poussée de chômage. L'ESPRIT LUMINEUX D'ALBERT EINSTEIN Comme nous l'avons dit dans les analyses précédentes, il y a des « forces historiques » qu'il faut comprendre et qui ont beaucoup de signification dans la transformation progressive du monde. Pourtant Albert Einstein n'est pas économiste, il est physicien et un grand savant dans la connaissance de l'univers. Mais l'Univers ne se limite pas uniquement à l'univers de l'énergie et la matière. L'Univers embrasse le monde dans toutes ses ramifications, dans toute sa conception universelle, dans tous ses constituants universaux, dont « seule une partie de ces constituants est donnée à l'humain ». Précisément, l'homme est crée ne se sachant pas pour savoir. Et l'univers humain qui se situe dans cet Univers universel, il n'y a pas d'appellation pour définir ce Contenant du contenu humain, force est de dire que l'économie, et a fortiori l'Economie dont dépend l'humanité et son devenir, est autant importante pour Einstein que la connaissance de la relation qui lie l'énergie à la matière. Il n'empêche qu'Einstein a eu cette « intuition prémonitoire », une faculté qui s'est conjuguée à sa formidable intelligence et la pensée qui les a véhiculées. Un esprit rare, ou plutôt un « esprit lumineux » que fut le savant. Et qui atteste par ce que l'homme produit que le monde n'est pas construit fortuitement, chaotiquement. Et ce sont ces hommes que l'Esprit visite qui font avancer l'humanité. Et comme il l'a énoncé dans un certain sens. (2) « Puis-je commencer par une profession de foi politique ? La voici : la Science est faite pour les hommes et non pas par les hommes pour la Science. On peut dire pour l'Etat la même chose que pour la Science ». Et la Science englobe toutes les sciences, a fortiori herméneutico-économique. * Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale Note: 1. «Religion et science», dans le livre «Comment je vois le monde», Albert Einstein, 1934 2. «Comment et pourquoi le monde arabe est entré en folie meurtrière ? » (19ème partie) par Medjdoub Hamed, 9 juin 2015, www.lequotidien-oran.com, www.agoravox.fr |
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