Il n'y a pas des entrepreneurs heureux en Algérie ? Dans le Financial Times et prenant argument, fort contestable au demeurant, des «ennuis » de Sawiris, Heba Salah croit déceler le message d'Alger aux investisseurs étrangers : «you're not welcome here». (Vous n'êtes pas les bienvenus ici). Un autre coup à l'image qui aurait pu, selon Réda Hamiani, être évité si la nouvelle politique économique avait fait l'effort d'être plus concertée. Et surtout d'être accompagnée d'un marketing politique. En 2009, les «intentions d'investissement» étrangers ont été inférieures aux doigts d'une seule main. Et il semble que même nos frères libyens, avec qui l'ont a vaguement partagé le «socialisme spécifique», sont rebutés par l'obligation de ne détenir que 49% dans un investissement en Algérie.

 En attendant une autre nouvelle politique économique, des Algériens continuent, envers et contre tout, d'entreprendre. Ils mettent en application la règle, 100% jeune algérien, «bouji takoul errouji»? Bouge, tu mangeras le rouget !

 Tant pis, s'ils doivent continuellement ralentir aux multiples dos d'âne administratifs qui sont dressés devant l'action d'entreprendre. L'Algérie, comme la Libye, n'est plus socialiste, mais certains continuent de croire que les entrepreneurs, ces détenteurs de «propriétés privées exploiteuses», sont potentiellement dangereux.

 Pour éviter ce prodigieux bond en arrière, regardons plutôt ces jeunes de Sétif, Batna, M'Sila qui ont fait le bond en avant de se lancer dans le e-commerce sans attendre l'e-Algérie de 2013. «Time is money», n'est-ce pas ? Regardons plutôt ce courageux entrepreneur qui s'est mis dans la tête de lancer ? et de faire - la lampe algérienne à basse consommation malgré des obstacles incroyables ou cette start-up de la géolocalisation qui creuse doucement sa place. A quoi bon se demander s'ils sont des entrepreneurs heureux ? L'essentiel est qu'ils entreprennent? malgré un contexte inhibiteur? Cela donne à espérer?