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Quelles sont en
réalité les quantités de ciment produites au niveau du groupement de l'Est et
comment est distribué ce matériau de construction stratégique ?
Quelles sont les causes à la base de la flambée du prix alors que l'Etat ne cesse d'importer d'importantes quantités de ce produit qui sont injectées chaque jour sur le marché local? Et dans cette situation de pénurie, comment le citoyen pourra-t-il achever sa construction et se mettre en conformité avec la loi 08-15 du 23 février 2008? Telle est la problématique qui a été proposée au débat hier au forum de la radio régionale. Cette émission a proposé ce thème en débat avec des représentant du groupement de ciment de l'Est (ERCE) et de la Confédération algérienne du patronat. Les invités ont tenté tant bien que mal de répondre aux questions de la presse et des citoyens. En premier lieu, la présentation de la carte technique du groupement faite par M. Chaker, directeur commercial du groupe, et son adjoint M. Bouslama, a fait ressortir que l'appareil de production de la région Est se compose de cinq unités situées à Aïn Touta (Batna), Hamma Bouziane (Constantine), Hadjar Soud (Skikda), Aïn Kébira (Sétif et Tébessa). A titre indicatif, il a indiqué que la production nationale de ciment du secteur public, au titre de l'exercice 2008-2009, a été de 11,5 millions de tonnes et les unités de l'Est ont réalisé 50% de ce chiffre. «Mais à l'horizon 2013/14, la production nationale atteindra 20 millions de tonnes par an». Il jugera que la production dans la région Est qui est actuellement de 9 millions de tonnes annuellement, reste insuffisante pour répondre à ses besoins qu'il a estimées entre 10 et 11 millions de tonnes, avec en plus 1500 tonnes de ciment d'importation sont injectées chaque jour dans le marché local. En parlant des causes objectives qui provoquent des crises cycliques, ou des pénuries, il situa celles-ci «principalement dans les longs arrêts techniques que connaissent les unités de production pour l'indispensable lifting prévu dans le programme de maintenance périodique. Chaque pièce de rechange est commandée d'Europe où elle est usinée spécialement pour l'unité et vous aurez une idée du temps d'arrêt», dira M. Chaker qui parlera de la gestion lourde des unités et citera comme exemple celle de Hamma Bouziane, dont les 2500 moteurs consomment autant de gaz que toute la ville de Constantine. «Sachez aussi que les filtres de dernière génération dont sont équipées les unités de production de ciment pour éviter de polluer l'environnement, coûtent 120 milliards de centimes l'unité et que chaque unité est équipée de cinq de ces filtres!», dira-t-il. Ceci lui servira de transition pour aborder le problème des prix. A ce propos, il dira tout d'abord que depuis le 24 novembre 2009, le prix du sac de ciment, au sortir de l'usine, est passé de 230 dinars à 300 dinars. Le ciment importé revenant plus cher que celui produit localement, il justifiera cette augmentation destinée, selon lui, à compenser les pertes subies. A propos de la distribution, il rappellera que les grands projets structurants et les chantiers des entreprises étrangères engagés dans la région sont prioritaires et la quantité qui reste est mise sur le marché dans les unités commerciales de l'entreprise. Répondant à une question, ce responsable dira «que l'entreprise n'est pas responsable de la spéculation sur le ciment». M. Salmi, président de la Confédération du patronat (CAP), répond, lui, indirectement à un citoyen qui s'est plaint que le sac de ciment au marché noir est cédé aujourd'hui à pas moins de 800 dinars, estimant «que le marché noir existera tant qu'il y aura un déséquilibre entre l'offre et la demande». Il donnera son avis sur la gestion des projets structurants qui, selon lui, laisse à désirer déplorant «que le ministère ait décidé d'importer 3 millions de tonnes alors que cette quantité peut être produite localement et par une seule unité de production. Cela n'est pas logique», dira-t-il. |
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