
Par les temps qui courent, les fellahs,
dans la wilaya d' Aïn Témouchent, finissent par être hébétés, comme si leurs
facultés de percevoir les choses sont engourdies par ce que disent des responsables,
aujourd'hui et se contredisent, quelques mois plus tard. Pour certains horizons
on parle de nouvelles techniques, pour d'autres il faut faire des essais et
pour d'autres encore le commun prime sur tout ce qui est nouveau en quête de
vulgarisation. Pour illustrer, un petit peu cette hésitation dans la façon
d'appréhender l'on revient au début du mois de janvier quand le problème du ver
blanc a été posé par la profession et la filière des grandes cultures
céréalières. Le D.S.A. Mr. Houari Athmane (voir notre article paru le
08.02.2010) a porté à la connaissance des agriculteurs la disponibilité des
produits de lutte au niveau des structures des services de l'agriculture et que
la wilaya a dégagé plus d'un milliard pour l'achat desdits produits. Mais dans
son intervention, il a souligné que la lutte mécanique, c'est-à-dire des
labours profonds en été, est le moyen le plus efficace à la portée des fellahs.
Les
fellahs sont quelque peu déboussolés car jeudi passé, une expérience de culture
de pois chiches dite semi directe a été initiée par la D.S.A. dans une
exploitation près de la localité de Chentouf. Elle consiste à semer
directement, sur chacune ou sur l'état actuel du sol, à l'aide d'un semoir (qui
coûte plus de 3 milliards), appelé à ouvrir des sillons, herser les mottes et
recouvrir les grains. Il se trouve que la région du Chentouf a été
sporadiquement atteinte du fléau dit ver blanc à l'instar de la M'lita qui a
été partiellement menacée. La nouvelle technique dite semi directe,
c'est-à-dire sans préparation du sol est-elle indiquée dans les terres qui
pratiquent l'assolement ou celle qui exercent la monoculture céréalière. Les
fellahs qu'on a rencontrés ne veulent plus en parler et appellent le semi
direct un «trois en un» pour rire. «Laisser nous ce qu'on a appris de père en
fils et aider nous à acquérir le matériel, les engrais et les insecticides à
des prix bonifiés en temps opportun» répond S.A., un propriétaire foncier de la
région de Sidi Errayah connue sous l'appellation «Hssounet». L'expérimentation
n'est point une invention nouvelle, elle a fait l'objet l'an dernier d'un débat
auquel ont pris part la profession et la filière des grandes cultures
céréalières. Les initiateurs veulent-ils vanter cette technique pour vendre
avec le matériel ? Qui sait !