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« Si la lutte
contre la drogue et la toxicomanie en général ne peut se faire sans la population
dans son ensemble, elle ne peut également se faire en l'absence du corps
médical en particulier. La société, ici plus qu'ailleurs, persiste à ne voir
dans le toxicomane qu'un vulgaire délinquant, mais jamais un malade au vrai
sens du terme qui dépend souvent de manière tragique, d'une substance chimique,
qui a par conséquent modifié son comportement et donc son profil social?». Tel
est le préambule de la conférence-débat à caractère régional, qui regroupera
les représentants associatifs d'une douzaine de wilayas de l'est algérien,
ainsi que quelques spécialistes étrangers français et maghrébins, qu'abritera
en fin de semaine l'amphithéâtre «Bendali Amor» de la Faculté de médecine du
Chalet des pins. Ce symposium sera organisé par l'aile constantinoise de la
Fédération nationale de la lutte contre la drogue et la toxicomanie, FNLDT.
Le principal public ciblé par cette rencontre sera celui des étudiant(e)s en médecine tous cursus confondus, «puisque, ce sont eux, futurs médecins, qui seront un jour face à la prise en charge des toxicomanes concernant les deux aspects préventif et curatif, avant que le tout répressif n'ait commis des dégâts», souligne le professeur Abdallah Benarab, médecin spécialiste, président de la FNLDT, mais aussi fondateur et superviseur de l'Association locale de prévention et de lutte contre les drogues douces et dures, l'ALAT. Et celui-ci de continuer : «les pouvoirs publics devraient réserver en toute exclusivité le tout répressif à l'encontre des gros bonnets du trafic des stupéfiants qui noient toujours avec plus d'ampleur le marché national de produits hallucinogènes, même pas à l'endroit du petit dealer de quartier qui, dans la majorité des cas, effectue un deal pour pouvoir se payer sa propre consommation. Hélas, nous disposons de plus de textes de lois, les unes aussi coercitives que les autres, que de structures spécialisées dans la prise en charge des toxicomanes. Sachez que le corps médical n'a guère été formé jusqu'ici à cet authentique fléau, un seul cours sur la toxicomanie-alcoolisme est dispensé à l'heure actuelle dans l'ensemble du cursus qui compte 7 années pour le médecin généraliste, même si la pathologie liée à la toxicomanie a été un des principaux éléments nouveaux introduits en Algérie depuis au moins une décade». Techniquement, précise l'organisateur, l'ensemble des communicants devra sortir à l'issue des débats avec quatre recommandations essentielles qui s'adressent à tous les intervenants en matière de lutte anti-drogue. Primo, revoir le contenu des programmes didactiques de médecine, avec la création d'un module trimestriel, semestriel ou annuel; secundo, l'interdiction stricte et formelle de la vente de tabac aux mineurs; tertio, l'accentuation récurrente des campagnes de prévention et de sensibilisation à travers les médias toutes catégories confondues, et enfin, la facilitation de l'accès aux crédits, genre «Ansej» notamment, aux médecins sortants qui disposent de la volonté de prendre en charge les toxicomanes». Notre interlocuteur termine son plaidoyer en souhaitant que «la lutte contre cette tare dramatique mériterait d'être placée sous la tutelle directe de la chefferie du gouvernement ou, plus haut encore, sous celle de la présidence de la République», trouvant par là même qu'elle doit constituer la «Priorité» en matière de santé publique. |
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