Ce ne sont pas toujours ceux qu'on attend qui tiennent les premiers
rôles, cela s'est vérifié face à l'Egypte. A titre d'exemple, Halliche, victime
d'un réflexe malheureux provoquant le penalty, fut contraint d'abandonner ses
coéquipiers pour cumul de cartons. Il faudra noter que le premier avertissement
infligé à Halliche n'était pas du tout évident, comme l'a d'ailleurs justement
signalé Rabah Saâdane en parlant même de planification, car l'arbitre béninois
Kodjia Coffi est allé trop vite en besogne sur cette action. Mais, Halliche
pouvait, avec un peu plus de concentration tout de même, éviter cette erreur
dans une zone sensible. De son côté, Belhadj, que l'on croyait revenu à son
meilleur niveau, a commis l'irréparable. Son expulsion a constitué le tournant
du match pour avoir laissé ses camarades à neuf. Le moins que l'on puisse dire,
c'est inadmissible de la part d'un joueur professionnel évoluant au haut
niveau. Enfin, Chaouchi donne l'impression d'avoir quelques difficultés à gérer
l'excessive euphorie médiatique depuis son match à Khartoum. Son attitude
envers l'arbitre après le penalty égyptien a déstabilisé le groupe.
Heureusement que Yebda, Meghni, Bougherra et à un degré moindre Abdoun ont
sauvé la face. Encore une fois, Yebda a montré toute l'étendue de son talent,
confirmant ainsi l'intérêt que lui portent les grands clubs européens. Face aux
Pharaons, le milieu de terrain algérien a éclipsé tout le monde par son
abattage et sa clairvoyance. Un vrai marathonien au volume de jeu fantastique
et doté d'une technique hors pair. Toujours en soutien d'un partenaire, sachant
jouer court et long, tireur de coups-francs, Yebda est devenu un joueur dont
rêve tout entraîneur. Joueur polyvalent, milieu de terrain à double vocation, Hacène
Yebda est bien parti pour devenir le nouveau dépositaire du jeu algérien. Avec
lui, on peut citer Meghni, un joueur de classe, qui a prouvé son talent en
dépit d'une méchante blessure qui l'a perturbé dans la préparation. Sa vision,
sa technique fine et ses dribbles déroutants font de lui le patron
incontestable des Verts. Sa présence ajoute un peu plus de créativité au jeu
offensif des Algériens.
Dommage que face à l'Egypte,
Meghni a été placé dans la plupart du temps à droite pour «fixer» Moawad. En
somme, sa polyvalence et sa complémentarité s'avèrent comme la principale force
des Fennecs en attendant la venue de Lahcen pour constituer le milieu royal
dont rêvent tous les Algériens au Mondial 2010. L'autre joueur ayant tiré son
épingle de jeu, n'est autre que Bougherra qui, même s'il a souffert après la
sortie de Halliche, a sauvé certaines situations. Abdoun, quant à lui, avec son
toucher de balle et ses dispositions techniques, il a tout simplement prouvé
son statut de véritable découverte et qu'il mérite un peu plus de confiance.