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Le réchauffement
climatique, sujet d'actualité que la conférence de Copenhague remet au goût du
jour, n'est pas que d'ordre géophysique comme nous semblons nous en accommoder,
mais bien plus que ça.
Nous rapportons volontiers aux grands de ce monde, dont certains continuent à ne pas tenir compte des recommandations de la Conférence de la Terre tenue à Rio en juin 1992, encore moins à consentir à ratifier le Protocole de Kyoto de 1997. Il est d'autant plus vrai que ces gouvernements n'ont aucune prise réelle sur les grands trusts industriels qui polluent, sans état d'âme, la biosphère. Si la vieille Europe est responsable de l'émission de 13 % de gaz à effet de serre (GES), la Chine et les USA seraient responsables à eux seuls, de 50 % de toutes les émissions de la planète. L'échéance 2012 est là et le processus semble s'emballer depuis bientôt cinq ans, pour prendre l'allure de cataclysmes naturels qui se suivent, mais qui ne se ressemblent. Leurs victimes premières ont été les populations du Sud du globe. Et, si à chaque chose malheur est bon, l'ouragan katrina, dévastateur de la Louisiane, est venu rappeler au pays de l'Oncle Sam qu'il n'était pas à l'abri de ces phénomènes météorologiques. Cette catastrophe a démontré au monde entier, qu'en dépit des moyens colossaux de cette nation, les populations touchées sont rendues vulnérables par le chaos humanitaire. Les transferts de population vers d'autres Etats voisins a changé, dit-on, la configuration ethnique de cet Etat du sud, connu pour être le berceau de la race afro-américaine. Le bouleversement des profils démographiques des nations est probablement l'un des déchirements humanitaires de ce millénaire résultant des soubresauts climatologiques de la planète et dont l'homme en est l'unique responsable. La submersion de grands territoires du Bengladesh, l'un des pays les plus peuplés et les plus pauvres, fait subir aux populations les pires exactions socio-économiques exercées sur l'homme. Des clans entiers d'agriculteurs ont dû quitter leurs terres submergées, pour aller s'implanter ailleurs. Pour beaucoup d'entre eux, l'opération s'est répétée jusqu'à vingt fois, fuyant à chaque fois la furie des eaux. L'image de cet exode est reflétée par l'homme bengali, portant sont toit en zinc à bout de bras. Pour contenir le flux migratoire climatique, l'Inde la grande puissance économique voisine a érigé une barrière de barbelés. Les « check-point » qui filtrent les transfuges ne laissent passer que les jeunes filles de 13 à 18 ans qui seront destinées à assouvir les instincts sexuels des militaires, pour être ensuite versées dans des circuits de prostitution. Humiliation suprême pour une population ancestralement islamisée, déchue par le dénuement et la faim. Le gigantesque bidonville qui longe la voie ferrée de Dacca, la capitale, vomit ces relents pestilentiels pour livrer à une mort lente des milliers d'enfants malnutris et livrés à l'infection morbide de toutes sortes de maladies induites par la promiscuité et l'absence d'hygiène. Selon un expert autochtone, toute la population réunie de son pays produirait moins de G.E.S que la ville de New York. Et pour imager son propos, il demande en compensation du préjudice subi, le transfert d'une trentaine de villages en France et cinq ou six en Suisse. C'est dire toute la problématique des pays qui subissent les contrecoups d'un phénomène, dont ils n'en sont pas responsables. La Chine doit certainement constituer un cas d'école dans son statut de pollueur mondial et victime de la désertification. Elle paye actuellement un lourd tribut à la déforestation énergétique de l'ère révolutionnaire. Les dunes de sable, à quelques kilomètres de Pékin, font subir à sa population jusqu'à quatre tempêtes par an. Le phénomène de désertficication est accentué, dit-on, par les pacages des troupeaux de la Mongolie orientale. Ce phénomène climatique, peut-être à l'origine de confrontations interethniques sanglantes. Qu'adviendra-il des habitants de ces îles du Pacifique ou de l'Océanie et dont les territoires sont ou vont être immergées ? Voudront-ils un jour consentir à changer de nationalité à l'instar de cette île à qui il est proposé la fixation en terre australienne ? Il y va de l'effacement de tout un patrimoine identitaire et héréditaire amassé depuis des millénaires. Le continent africain et sur lequel nous vivons n'est pas exempt des ressacs climatiques. La déforestation est sa plus suintante plaie. La République démocratique du Congo avec ses 1.450.000 km² carrés de forêt tropicale constitue le 2è poumon de la planète après l'Amazonie. Véritable piège à carbone, elle stocke, à elle seule, trois années d'émission du carbone mondial. Cette miraculeuse machine à recycler l'air que nous respirons, est, selon l'avis d'experts, le moyen le moins coûteux et le plus efficace pour un développement durable sans à coups. Il suffirait à la RDC et à l'Indonésie de s'inscrire, à l'instar du Brésil, dans un processus de reforestation pour que les effets d'irréversibilité soient inhibés. Le projet financé par la BIRD en RDC pour la plantation de manioc, a trois objectifs : fournir de l'aliment aux hommes et aux bêtes, produire du bois et capturer 2.000.000 de tonnes de carbone. Voici un modèle de projet intégré de développement durable. Les drames que ne cesse de vivre notre continent relèvent en partie de la main de l'homme, armée souvent d'une simple hache. Le lac Tchad, que se partagent quatre pays africains, est probablement l'illustration la plus tragique de la déchéance de la nature et par conséquent de sa fulgurante réplique à son agresseur. Cette immense mer intérieure d'eau douce couvrait dans les années soixante, près de 25.000 km² ; elle subvenait aux besoins alimentaires de près de 20.000.000 d'âmes. Son plan d'eau qui ne couvre plus que le 10è de cette superficie arrive à peine à fournir l'eau de boisson qui n'est plus potable du fait des déjections humaines et animales. La production piscicole, de 263.000 tonnes en 1977, est tombée à 56.000 tonnes à l'orée des années 1990. La faim et les maladies hydriques emporteront une bonne partie de la population infantile notamment ; pour les survivants, le binôme mortel les obligera à la migration forcée dans un fol espoir de terre promise. Les organisations non gouvernementales, présentent en force à Copenhague, interpellent par le pressing, les gouvernants à plus d'engagements solennels. Ils exigent dans une envolée solidaire, que certains appellent déjà : justice climatique, de faire payer les riches pour les préjudices faits aux pauvres. Les communautés scientifique et altermondialiste fixent le plafond du réchauffement climatique à moins deux degrés centigrades (-2°). Les chefs d'Etat attendus dans la capitale danoise sauront-ils faire de ce vendredi 11 décembre 2009, le jour béni, où l'humanité se sera rendue humblement compte, des torts causés à la nature pour faire amende honorable. Il faudrait aussi que l'on se rendre compte, qu'il n'existe à travers l'univers aucune autre planète de rechange. Il demeure, néanmoins, une seule question à poser à nos concitoyens et qui est la suivante : à combien de kilomètres d'Alger, trouve-t-on les premiers cordons dunaires ? Les dunes qu'on croyait avoir fixé sont inexorablement livrées aux avides pelleteuses du milieu du foncier immobilier. Y aura-t-il un jour, un copenhague national ? |
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