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La hausse du prix du gasoil préoccupe les
consommateurs, au premier chef les agriculteurs et les transporteurs routiers,
mais également les propriétaires de véhicules à moteur diesel.
Moins cher que les produits raffinés, le mazout a gagné la faveur de très nombreux utilisateurs qui récupèrent progressivement à la pompe le surcoût à l'achat d'une voiture diesel, dont le moteur est de surcroît réputé plus durable. L'augmentation prévue n'est pas négligeable : le gasoil sera ainsi 10% plus cher que son prix actuel. Contrairement à ce qui se passe à travers le monde, les hausses de prix à l'algérienne consistent le plus souvent en des progressions de plusieurs points de pourcentage. Mais au-delà de sa brutalité et de la ponction directe sur le porte-monnaie des citoyens qui utilisent ce carburant, ce sont les répercussions en chaîne qui posent question. Il est certain que les agriculteurs, tout comme les transporteurs, répercuteront l'augmentation sur le consommateur, entretenant ainsi cette course-poursuite infernale entre prix et salaires, où le premier creuse irrésistiblement l'écart sur le second. Il faut donc s'attendre à une modification encore plus négative des mercuriales et du prix des transports pour ceux qui ne possèdent pas de voiture. La hausse récente des salaires annoncée par la tripartite est ainsi d'emblée rognée par une inflation qui n'a besoin d'aucun cadre de concertation pour continuer son irrésistible ascension. De fait, les surcoûts entraînés par l'importation de produits raffinés devraient normalement disparaître à la réception des nouvelles capacités de production vers 2012 et cette hausse aurait pu s'effectuer par paliers. Mais la consommation en croissance d'un carburant hautement polluant montre surtout que l'Algérie, un des principaux producteurs de gaz naturel, n'a pas de politique en matière de consommation d'énergie. La diésélisation du parc automobile est une évolution à contre-courant des réalités écologiques et de la structure des réserves énergétiques du pays. Dans le silence total de ceux qui sont chargés de la protection de l'environnement. Plutôt que de suivre passivement un marché qui ne fonctionne que sur des rationalités à court terme, le pays devrait se donner les moyens d'une politique sérieuse et ambitieuse de généralisation au parc automobile de l'utilisation du gaz naturel. Qui pourrait critiquer une politique de subvention pour l'adaptation du parc automobile à cette énergie abondante, peu onéreuse et peu polluante ? En ces temps de lutte contre le réchauffement climatique, même les douteux savants du FMI ne se risqueraient pas à s'y opposer. L'annonce d'une hausse des prix des carburants polluants aurait davantage de sens dans un contexte où l'Etat, jouant pleinement son rôle, indiquerait des orientations stratégiques en mobilisant ses capacités de mise en oeuvre. Cette augmentation du prix du gasoil, en l'absence de tout cadre de réflexion et d'action, et sans la moindre indication qu'une stratégie de consommation nationale soit à l'étude, ramène la politique des prix et des salaires à un simple et très inefficace jeu de rattrapage où l'inflation gagne toujours. |
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