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La capitale européenne, Bruxelles, a vécu une soirée algérienne inoubliable. Et sans aucun
heurt. C'était merveilleux.
Les Algériens de Belgique ont sonné le rassemblement dans des dizaines de cafés-bars, salles louées à l'occasion et cercles culturels pour assister nombreux au dernier match de qualification de l'équipe nationale de football contre son homologue égyptienne. Quoique disposant pour la plupart chez eux de la chaîne algérienne «Canal Algérie» qui a transmis le match en direct, nos compatriotes ont choisi de se retrouver par centaines dans des lieux publics afin de se créer l'illusion d'être présents au stade de Khartoum. Et l'illusion fut vraie: «One, two, three ! Viva l'Algéri !» ; «Aller les gars nous sommes là!» ; «Nous allons les avoir !»... Pas un instant de répit, pas une seconde de découragement durant tout le match, et surtout après la fin du match. Au café-bar le «Boston Pub», à Bruxelles, où nous assistions au match, ce fut une soirée folle. Au plein volume des chansons et musiques dédiées au football et aux jeunes s'ajoutaient ceux des supporters hommes, femmes et enfants. Habillés aux couleurs nationales, drapeaux en main, il n'y avait que pour l'Algérie. Pas de place au doute. La majorité des présents ont suivi, debout, le match, applaudissant à chaque action algérienne, huant les joueurs égyptiens, se permettant même d'alerter avec de grands gestes tel défenseur algérien et d'hurler des consignes de jeu à tel autre attaquant ou milieu de terrain. C'est que personne ne croyait être à Bruxelles. Ils étaient tous à Khartoum. Premier but algérien: hurlements, pleurs, embrassades. La sono crache à fond ses poumons et les supporters dansent et chantent, ivres de joie. Puis, une «explosion» ! l'arbitre a sifflé la fin du match. Danse sur les tables, dans la rue, derboukas et klaxons, les femmes, emblème national déployé, sortent dans la rue: «Au centre-ville ! Allons y rejoindre les autres !» Zoubir et Yasser, les gérants du «Boston Pub», font sauter le bouchon. Champagne pour qui veut ! Des jeunes ont «sabré» d'autres bouteilles en pleine rue, devant le café-bar. Le hasard veut que le «Boston Pub» fait face à l'immeuble officiel (diplomatique) des ACP (Association des pays d'Afrique, Caraïbes et Pacifiques). Des Africains, de permanence à ce moment de la soirée sans doute, sont sortis et ont rejoint la joie et la fête des Algériens. Plus loin au centre-ville, les deux grands boulevards Anspach et Lemonier sont inondés par une marée humaine. Le rassemblement se fait à la jonction des deux boulevards, sur la place de la Bourse de Bruxelles. «One, two, three ! Viva l'Algérie !» Des bus de la Stib (société bruxelloise de transport public) sont bardés du drapeau algérien. La circulation automobile est difficile. Les services d'ordre belges arrivent à contenir le flot des manifestants, sans heurts et sans trop de difficultés. C'est qu'ils ont eu une première expérience avec le public algérien lors du match du 14 novembre où il n'y a eu aucun dégât majeur. En ville, des drapeaux marocains se sont joints à quelques groupes de manifestants. «Nous sommes avec vous ! L'Algérie c'est le Maghreb ! Bonne chance frères !» Criaient de jeunes et mois jeunes marocains de Bruxelles. La fête a continué toute la nuit, jusqu'au petit matin pour beaucoup, avant de rejoindre... leurs postes de travail. En un seul soir, des milliers de drapeaux algériens ont couvert la capitale européenne. Les youyous des femmes ont fait frémir les coeurs des Algériens. C'était magique. C'est ça l'Algérie aussi, celle des retrouvailles. |
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