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«Tout nous ramène à quelque idée de la mort,
parce que cette idée est au fond de la vie». Chateaubriand
L'abolition de la peine de mort, à la vérité, n'est pas une simple affaire. Elle se complique encore plus parce que le sujet implique sur le plan international, aux plans juridique, judiciaire et moral, une série de conventions internationales, des adhésions à des structures adoubées par l'ONU, des ONG qui pèsent lourd, l'UE, la Ligue arabe, l'Union africaine, etc. Cette pratique barbare, dont «les effets dissuasifs» sont réduits à zéro par les études, statistiques dans les Etats où le «meurtre» légal est pratiqué, est désormais indéfendable. La criminalité la plus abjecte (viols, meurtres, pédophilie, tortures...) n'a nullement baissé, elle est constante, de la même envergure là où la peine de mort s'exerce, s'applique peu ou prou, en maintenant une torture morale insoutenable sur les morts en sursis, leur famille et la société. Le débat s'annonce en Algérie dans la confusion, la violence, comme pour dénaturer une problématique grave et disqualifier les parties en présence, quelle que soit leur obédience. Les intellectuels, qui n'ont aucune représentation crédible, sont totalement aphasiques. Les organisations algériennes qui exercent publiquement pour la défense des droits de l'homme sont empêchées de poser le débat, de communiquer et d'écouter autour de la question. Les démembrements étatiques qualifiés sont incapables d'organiser un tel débat dans le calme, en présence des parties prenantes de la problématique avec toutes ses implications juridiques et judiciaires, morales et modernes aux plans national et international. Dans le monde, en ce siècle, dans de très nombreux pays, les problèmes de société, culturels, identitaires, d'histoire, d'économie, d'éducation, de sport, politiques, de civisme et de santé se discutent sans cesse. Des forums, des colloques, des publications, des documentaires, des émissions dans de nombreux supports audiovisuels, des débats au Parlement, dans les syndicats, tout se discute. L'essentiel est d'arriver à un consensus qui soit crédible à l'intérieur et à l'extérieur. Aujourd'hui, des pays hésitent à extrader un criminel vers des pays qui légalisent la peine de mort, qui ne la mettent pas systématiquement à exécution, ou qui n'ont pas franchement légiféré pour l'abolition d'une monstruosité qui ne dissuade pas, nulle part. Cette loi du talion, si elle n'est pas facile à éliminer dans un pays moderne et civilisé, peut cependant être appréciée dans la sérénité, le respect de tous les avis, pour que la société dans ses composantes les plus éclairées, à travers les élites, respire. Encore faudrait-il que les élites dans les administrations, les ministères, les formations politiques, les universités, les médias s'expriment, en argumentant dans la courtoisie avec une vision d'avenir. Celle des générations futures. Interdire une simple conférence sur l'abolition de la peine de mort en 2009, dans un pays où des hommes l'ont infligée par le sabre, le fusil, le feu et les bombes à toutes les corporations, à tous les corps de la République, dans une folie meurtrière, a de quoi inquiéter. Des femmes et des hommes, avec ou sans uniforme, diplômés ou simples ouvriers, journalistes ou écrivains, dramaturges ou passants au mauvais moment et au mauvais endroit, tous ont été assassinés par fournées entières. Parler de la peine de mort reviendrait, spécialement en Algérie, à honorer et aimer la vie de tous et de chacun, fût-il le plus assassin d'entre les assassins. Or, aux plans international et national, la peine de mort est une problématique prise à bras le corps par des gouvernements, des ONG, des médias partout sur la planète. Que doit faire l'Algérie ? La répression, l'interdiction des marches, des grèves caractérisent de nombreux secteurs et activités qui relèvent pour l'essentiel des pouvoirs publics. Ces derniers appliquent à la lettre un décret portant état d'urgence depuis le 29 février 1992. A cette date, l'Algérie était au bord d'une dislocation totale qui mettait en danger le pays, la société et tout ce qui est au fronton de la République. Or, la réalité est différente, radicalement plus pacifiée, marquée par des réalisations et des infrastructures indiscutables. De grands chantiers sont ouverts, plus ou moins achevés (autoroutes, logements, poste, santé, éducation, etc.). L'état d'urgence dénote, dévoie tous les aspects positifs, pour mettre en exergue les atteintes aux libertés et «l'envahissement du terrain» par les forces les plus rétrogrades, les plus archaïques, drapées de pseudo nationalisme, de religiosité vêtue de wahhabisme, de «philosophie» talibane et autres fumisteries venues d'un ailleurs des plus sombres, des plus nihilistes et destructeurs. La peine de mort est une abomination qui mérite de disparaître du paysage algérien qui ne la connaît que trop. |
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