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C'est toute
l'envie de dire cette phrase qui agite les candidats aux sénatoriales de
décembre.
C'est cette irrésistible sensation de croire atteindre un sommet inégalé pour se contenter de finir sa course politique, qui suscite les élus d'hier à plus d'ardeur, de ferveur et d'audace. «Bonjour messieurs... du sénat!» serait le ticket d'accès, pensent-ils au monde de la permission de tout avoir, tout dire et tout voir. Voilà qu'arrive la période des bourgeons à implanter aléatoirement au sénat tant coté cour que jardin. Décembre est là pour raffiner les têtes, et affûter les envies. Les primaires ne seront d'aucune utilité, tant que l'utilité était déjà devancée, au début ; dans la liste initiale ayant permis la qualité d'électeur privilégié. Le collège électoral. La campagne n'est pas dans les couloirs des mairies, plus qu'elle ne se trouve dans l'affinité commune d'un seul dénominateur. L'intérêt. Pour ceux qui sont en cours de course ou ceux qui s'apprêtent à rendre/prendre le relais ; le témoin reste, sous la forme d'un bilan mitigé d'actions personnelles, d'écrits épars et de parlote à gauche et à droite. L'on dirait que le métier de sénateur n'est que celui inscrit dans les interstices d'une loi organique. Servir uniquement de courroie de transmission populaire. Une correspondance adressée par intermittence à un ou plusieurs ministres, ne peut dédouaner un sénateur de ne pas avoir à aller au fond des choses. Un dossier volumineux, étayé, argumenté et médiatisé ferait l'effet d'une bonne communication d'ordre politique. Les annales internationales ont retenu des noms de célèbres affaires. Matteotti and co. Certes il est loisible pour les représentants du peuple d'entretenir une liaison informative avec leur base. Ceci n'est en droit et en fait ; qu'un devoir à leur charge. Pourvu que cette liaison communicative ait la capacité d'attirer l'ouie et tout le sensoriel auditif. La postérité actuelle et récente retiendra que l'un des sénateurs en quête d'absolution, s'est voué suite à une série de diatribes légitimes d'ailleurs ; à agencer une rencontre-bilan loin d'abord de ses concitoyens et tentant ensuite à verser dans l'irresponsabilité. La communication n'est pas son dada, comme le seraient à juste titre les sciences exactes ou le monde du zéro à l'infini. Son cursus n'est pas hérissé d'embûches politiques, de tractations électorales, encore moins d'arrêt, de geôle ou d'opposition. Il est ainsi fait d'une joviale frimousse que contient une belle tête souriante et paraissant pensante, d'une élégance éthique et éducative à ne pas en rougir et d'un look semi- anglo-saxon. L'organisation et l'approche systémique dans la mise en place de la galerie d'auditeurs, lors d'un «point» de presse concocté à son honneur, n'auraient été qu'un autre indice de l'inexpérience de la navigation politique. Par définition, une «ponctuation» ; point ou conférence de presse n'est qu'une symbiose entre la recherche de l'information, son interpellation et la disponibilité immédiate de répliques. Autrement dit, il s'agirait là ; d'un ptit jeu de questions/ réponses. L'on avait compris qu'il s'agirait là d'un arrêt sur bilan. Ce fut une halte sur des informations intuitu personæ. Le sénateur semblait dire, sans le faire ; que la cité est mal gouvernée. Qu'elle croule sous les innombrables problèmes que son micro n'en pouvait contenir, nonobstant sa grande capacité de stockage. Il parlait de milliers de giga, devant un cas de crue. Il citait l'électronique devant une situation de surendettement. Le logement social participatif, chez le sénateur ; est une aberration nationale, puisqu'il prive le souscripteur du pouvoir d'achat d'un «pot de yaourt». Ne laissant par cette privation le droit d'accès à sa poche, qu'aux banquiers et usuriers. L'accession au logement par cette formule assure dans le moyen terme un glissement involontaire des couches moyennes vers le bas de la stratification sociale. Le logement appauvrit, croyons-nous l'entendre dire. L'on pense tout silencieux, à survoler le conférencier et ses comparses ; que le député ou le sénateur est dans le principe constitutionnel le représentant du peuple. Il est le résultat démocratique d'une addition de voix lors d'une opération de calcul électoral. Mais en réalité, l'on sent que c'est tout autre chose. Il ne serait qu'un «porteur de doléances» qu'une «navette entre la base et le sommet» sans pour autant pouvoir dire qu'il s'agirait aussi d'une facture salée qui coûte cher au trésor public. Hélas une dépense obligatoire, néanmoins pas trop inutile du fait de l'utilité parlementaire dans un régime s'affirmant pleinement soumis aux caprices de dame démocratie. La façade de la haute représentativité. L'Algérie est en fait un pays que se partage tout le peuple. Sétif ou Médéa aussi. Les clans naissent de l'accumulation d'enjeux. Les dirigeants proviennent de l'humeur. Les députés ou sénateurs apparaissent dans les listes de l'obséquiosité. L'assemblée dans ses deux formes est une merveille universelle, dans son fond un tremplin pour l'ambition démesurée et une tribune pour ceux en mal de médiatisation. D'anonymes individus, inconnus dans leurs contrées elle en a fait de prestigieux défenseurs des intérêts suprêmes de la nation. Tel qu'ils se le disent. Son utilité dépendra en grande partie de l'utilité marginale que représente son parti au niveau sociopolitique. L'appartenance à un tel ou autre parti détermine clairement les dessous qui animent l'homme représentant du peuple. Il est de constance que ces gens là siègent à Alger, y crèchent, y discutent et font de la figuration au sein de (l'amphi)-théâtre où les principaux rôles ne sont détenus que par ceux, en dehors de la scène, qui tirent les ficelles. La comédie est nationale tant que la tragédie dans l'attente de l'être n'est encore que régionale. Même de la sorte, diront certains ; elle est utile. A majorité de membres FLN, élus sur la base d'un programme du parti qui entre autres reprenant le chapelet des constances nationales tend à avoir une mine tout à fait communautaire, identique à ceux des autres formations en place à l'assemblée.. La concession des ressources hydrocarbures, la bonne gouvernance et l'imbroglio de l'accord avec l'union européenne ne seront pas, sous une bonne gouvernance politique et législative, à même de créer un climat de confrontation d'actes et d'actions. L'on aurait vu des lois de finance fortement déterminante pour le sort économique de la nation passer sous la manche. Ils viennent ; acquiescent, sourient et repartent. Peu convaincants, moins enclins à la conviction, nos élus nationaux savent ce qu'ils font. Autrement. Certains d'entre eux, ont la tache du moins au FLN et RND de présider ou coprésider les commissions. Ils se limitent à faire le procès verbal de lecture et en donne significations aux membres. Ils se limitent à faire inscrire les parents et les beaux-parents, quand il va s'agir d'élections locales. Ne parlent point des conflits qui rongent leur cité au moment où, candidats ils excellaient dans la reproduction du constat néfaste qu'ils promettaient une fois élus, de renverser les choses. Certes tout est renversé, même leur structure ménagère ou leur embarras mental. Préférant l'eau de l'Aurassi et autres gâteries à celle de Ain Fouara, le menu de la pêcherie aux chouwa de Ain oulmène ou à la doubara de kéchida. Le zéphyr de la sénatoriale ou de la députation commence pour les néophytes, les arrivistes mesquins et carriéristes à goûter aux délices de «la représentativité populaire». Même la solennité et le rang auguste qu'aurait mal imprimés les fonctions supérieures des uns ou des autres n'arrivent pas à leur faire réviser la sournoiserie du pouvoir et revisiter l'angoisse du peuple. Sauf que les uns, défrayent la chronique et crève les tabous en s'attaquant parfois de façon timide à la gestion locale d'un wali ou d'un maire en dehors de leur sainteté ; mettent ainsi en évidence les tares qui pourrissent au su de tout le monde l'octroi de logements, de terrains ou de marchés publics. Ces gens vivent en repli de leur base. L'élu national en ce début de siècle sert aussi à hanter les couloirs miteux et luxueux, porter des cravates neuves ou usées, jamais de chapeau même sous les pires tempêtes ou tornades nationales et pour d'autres, rares et sélectifs, à faire guise d'enfants terribles et contestataires. Néanmoins, il se trouve que des parlementaires hors mandat agissent au mieux du faisable pour le compte de la démocratie, du sens politique et du fonctionnement de l'Etat... Le poste que procure le mandat parlementaire en ses deux versions n'obéit à nulle circonspection si ce n'est celle de savoir à quelle caisse de retraités, dans cinq ans ; faudrait-il piocher les arrhes et les dividendes engrangés par l'occupation d'un siège dans le cénacle des automates gloutons et inassouvis ? Le président devrait, un jour dans ses usuelles admonestations brisant l'os dur des tabous et sorties inédites oser dire ; pouvoir s'en passer d'une telle institution ou à la limite provoquer publiquement la question d'à quoi sert le sénateur ? |
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