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Les cassandres qui ont prédit les plus sombres perspectives
pour l'économie nationale, suite aux mesures décrétées par le gouvernement par
le biais de la loi de finances complémentaire 2009, ont mis un bémol à leurs
lamentations.
D'aucuns des pourfendeurs de ces mesures, ayant compris que le temps est révolu durant lequel le laxisme officiel leur a permis d'avoir «le beurre et l'argent du beurre», ont carrément cessé les déclarations incendiaires, et déclament un discours d'où il ressort que, finalement, ces mesures ne sont pas aussi nocives qu'ils l'ont craint pour le climat des affaires et des investissements dans le pays. Et des affaires, ils continuent à en faire, comme le reconnaissent les constructeurs de véhicules et leurs concessionnaires qui ont pris part au salon de l'automobile à Alger et ont eu à constater à travers lui que l'impact de la suppression du crédit à la consommation ne sonnait nullement le glas des ventes substantielles pour leur secteur. Le maître mot dans ce milieu et dans d'autres est «l'adaptation». Cet état d'esprit se manifeste dans la publicité qui est la leur ces derniers temps. Franchement plus attractive en terme de «bonus» offerts pour intéresser le consommateur algérien à leurs produits. Ce qui n'était pas la qualité de celle d'avant la suppression de ce crédit à la consommation. Tout simplement parce que l'usage de celui-ci leur procurait une clientèle pour laquelle ils n'estimaient pas essentiel de concéder plus d'avantages en terme de réductions, forfaits et autres. Le crédit à la consommation a favorisé une sorte de situation dans le monde des affaires qui a totalement annihilé l'esprit de prise de risque et toute forme de concurrence dont auraient pu bénéficier les citoyens. La seule vraie opposition qui continue à s'exprimer contre les mesures conservatoires prises par l'exécutif gouvernemental algérien est celle que développent les milieux d'affaires étrangers. Lesquels n'apprécient nullement le tour de vis qui met fin à la situation de vache à lait qu'a été pour eux le juteux marché algérien. Leurs homologues et partenaires algériens, qui ont précipitamment fait chorus avec eux, seraient bien inspirés de leur rappeler que leurs Etats respectifs, si sourcilleux au plan du dogme du laisser-faire en économie, ont, crise mondiale oblige, verrouillé autrement plus hermétiquement pour soutenir leurs économies et industries nationales. L'on en est loin en Algérie, même après les mesures arrêtées par les autorités pour le retour de l'étatisme pur et dur qui fut celui d'une époque révolue. Il ne s'agit que d'une remise en ordre dans la sphère économique, qui n'est nullement antinomique avec le développement de la contribution du privé à l'activité économique dans le pays. Laquelle vise à réduire l'importance de la sphère de «l'import-import» qui a fait de l'Algérie un marché «fourre-tout», au détriment d'une économie nationale créatrice de richesse et d'emplois. Du gouvernement, il est attendu qu'il soit inflexible sur ses nouvelles orientations économiques. Ce n'est pas parce que la remontée des cours du pétrole éloigne l'Algérie d'une crise financière qui a failli la mettre à genoux, qu'il doit revenir sur le caractère contraignant et irrévocable de ses dernières mesures. |
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