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Quoi qu'on dise, le problème des taxis à Constantine demeure entier par
ces journées de forte canicule, où les citoyens s'y prennent tôt le matin pour
faire leurs commissions dans les différents marchés ou se rendre tout
simplement au travail.
Les usagers, désemparés, parlent d'anarchie et pointent du doigt les taxieurs urbains, bien entendu, mais aussi les responsables du secteur. «La prétendue organisation, annoncée au début du mois de juin avec beaucoup de tapage, n'est que de la poudre aux yeux !», nous ont crié, à bout de nerfs, plusieurs usagers rencontrés dans une station. Et il n'ont pas du tout tort : quelle que soit la station, on trouve toujours une foule de gens qui attendent désespérément l'arrivée d'un taxi. Devant l'hôtel Cirta pour les dessertes de Sidi Mabrouk, Zouaghi et la nouvelle ville, à la place Chadi Abdallah pour les destinations de Boussouf, Filali et 2O Août, ainsi que dans d'autres stations que nous avons visitées, les véhicules sont pris d'assaut dès qu'ils pointent le bout du nez, créant des scènes tragi-comiques et conduisant parfois à des prises de becs entre usagers. Et dans cette situation, ce sont souvent les personnes âgées et les femmes qui restent sur le carreau. A la rue Debbah Louiza, les taxis même vides refusent de s'arrêter, ou bien ils vous imposent l'itinéraire de leur choix ! On passe sur tous ces déboires et sur le fonctionnement des stations H/24 annoncé et que personne ne semble avoir vu, pour reconnaître que les dispositions prises dernièrement pour créer de nouvelles stations et faciliter le travail aux taxieurs n'ont pas pour autant réglé le problème. En plus des anomalies signalées plus haut, nous constatons chaque jour que les usagers continuent à courir à droite et à gauche à la recherche d'un taxi, que les taxieurs continuent à n'en faire qu'à leur tête en imposant les itinéraires qui leur conviennent et en fixant parfois des tarifs exorbitants, etc. Et tout cela ouvre fatalement la brèche aux clandestins dont le nombre augmente chaque jour. Interrogés, plusieurs taxieurs ont donné la même réponse, à savoir que la situation découle des nombreuses interdictions qui leur sont faites, notamment celle de ne pas s'arrêter au centre-ville pour charger ou décharger sous peine de verbalisation par les agents de l'ordre, qui sont omniprésents à tous les endroits, ou bien ils prétextent les embouteillages monstres qui se produisent chaque jour sur certains itinéraires conduisant au centre-ville. «Franchement, je ne veux pas passer la moitié de la journée bloqué dans un embouteillage juste pour rendre service à des usagers», nous a avoué un taxieur. A ce propos, M. Ghezghouz de l'UGCAA, secrétaire de wilaya chargé des taxieurs, nous répond d'abord que la majorité des stations ouvertes dernièrement fonctionnent et que la commission prévoit de les renforcer par l'ouverture d'autres à chaque fois que les conditions le permettront. Il a reconnu que le problème est ardu compte tenu de la densité de la circulation au centre-ville et de la topographie des lieux, mais que, selon lui, il faut donner du temps à la nouvelle organisation pour «roder» les usagers et les taxieurs et pour s'habituer. En ajoutant aussi que le citoyen doit s'impliquer dans cette organisation, y mettre du sien en faisant preuve de civisme. Le mot de la fin a été délivré par un vieux citoyen de la ville qui a affirmé que « les comportements doivent changer. Sans cela, toute organisation est vouée, tôt ou tard, à l'échec. Toujours est-il que l'injection de quelques taxis d'une société locale n'est pas près de régler le problème, car il en faut d'autres encore... |
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