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Le fonds d'investissement public d'Abou Dhabi, Aabar Investments, a
conclu un accord avec le gouvernement algérien et cinq firmes allemandes pour
produire jusqu'à 10.000 véhicules par an en Algérie. La nouvelle annoncée,
hier, dans un communiqué d'Aabar Investments est de nature à réjouir le
gouvernement algérien. Celui-ci, fâché avec les importations et
particulièrement celles des véhicules, trouve enfin le «bon exemple» à donner:
des entreprises qui investissent et qui prennent un marché pratiquement garanti
et apportent une contrepartie sérieuse.
Si la rumeur qu'un grand constructeur automobile européen serait prêt à s'engager en Algérie avec la nouvelle formule 51-49%, se confirmait, l'effet sera important. Les pouvoirs publics qui subissent des vives critiques au sujet d'un retour au dirigisme pourraient ainsi signifier aux autres constructeurs automobiles la «bonne voie» à suivre. Même si cette «bonne voie» a tardé à s'imposer à un pouvoir qui n'a fait pendant des années que professer la religion des IDE en ouvrant allègrement le marché algérien. L'accord conclu avec Aabar est sans doute l'un des meilleurs jamais obtenu dans ce domaine. Et il conforte les autorités qui veulent signifier aux constructeurs automobiles que le temps des largesses est fini. Et que l'accès au marché dépend d'un engagement substantiel dans l'économie algérienne. Les allemandes se placent L'annonce d'Aabar Investments correspond bien au souhait, vains jusqu'à présent, des pouvoirs publics de favoriser une production qui permet de créer des emplois tout en répondant à des besoins locaux - dont ceux de l'armée - en voitures et camions. Le fait que ces investisseurs s'engagent en dépit de l'image extérieure, peu réjouissante de l'Algérie, est donc un bon signe. Il est intéressant de noter qu'Aabar a pris en mars dernier une participation de 9,1% dans le groupe automobile allemand Daimler. Dans cet accord dans lequel les ministères de l'Industrie et de la Défense sont associés, Aabar draine plusieurs entreprises allemandes. Outre Daimler, on retrouve la firme allemande MAN Ferrostaal, qui est contrôlée à 70% par la maison mère, d'Aabar, l'International Petroleum Investment Company (IPIC). Il y a également Rheinmetall, le fabricant de moteurs Deutz et MTU Aero Engines Holding. Les travaux pourraient commencer en 2010 après la modernisation et le développement d'usines à Tiaret, Aïn Smara et Oued Hamimine. Selon un journal d'Abou Dhabi, l'accord prévoit la création de trois joint-ventures dont l'une produira des véhicules militaires Mercedes. Le coût de l'investissement pourrait être de 720 millions de dollars, selon le journal Al-Rouaya Al Iqtissadia, citant le président d'Aabar, Khadem Al Qubaisi. Celui-ci, contacté par les agences de presse après l'annonce de la nouvelle, s'est abstenu de confirmer ou d'infirmer le chiffre. Brigitte Bertam, porte-parole de Daimler, a expliqué qu'au début, le gouvernement algérien sera le «client» et relève que son objectif est de créer des emplois. On a donc attendu Emaar avec ses mirifiques projets de près de 30 milliards de dollars, on a eu Aabar. Avec des ambitions plus modestes mais assurément plus sérieuses. |
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