Après le ciment, c'est au tour d'un autre matériau de construction, le
sable de concassage, de manquer cruellement au point de menacer d'arrêt total
tous les chantiers de la wilaya. En effet, depuis plusieurs jours déjà, les
entreprises de bâtiment et de travaux publics ont tout le mal du monde à
s'approvisionner en sable qui a atteint le seuil fatidique des six cents dinars
le mètre cube. De Tiaret, jusqu'à Ksar-Chellala en passant par la wilaya
voisine de Tissemsilt, le sable de concassage est introuvable. La raison à
cela, la fermeture de la seule carrière agréée dont l'exploitation est devenue
impossible pour son propriétaire qui s'est vu exiger par l'Agence nationale de
géologie et du contrôle minier de contracter une assurance spéciale contre les
risques majeurs ainsi que le recrutement d'agents qualifiés pour le suivi des
travaux. Plus de quatre-vingts travailleurs journaliers et autres
manutentionnaires ont été laissés sur le carreau après la fermeture de la
carrière, située à Sebaïn, dans la daïra de Mahdia. Au marché parallèle à
Tiaret, le sable de concassage se vend en dessous de table tandis que le sable,
extrait des oueds et interdit par les lois en vigueur, est vendu à des tarifs
plus ou moins abordables.
Et selon la direction des Mines
et de l'Industrie de la wilaya, plusieurs carrières illicites de sable ont reçu
la visite des contrôleurs de l'Agence nationale de géologie et du contrôle
minier qui ont ordonné leur fermeture en application des articles 87 et 72 de
la loi n°01-10 portant loi minière. A la direction du Logement et des
Equipements publics, l'on indique que plusieurs chantiers stratégiques
connaissent un retard considérable en raison de la pénurie de sable et
appellent les autorités concernées à prendre les mesures qui s'imposent au plus
tôt.