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La foule prend
d'assaut tôt dans la matinée les locaux de l'agence de la Banque de
développement local (BDL), sise à la rue Tatache Belkacem, réputée pour ses
prestations en matière de prêt sur gages.
«Cette affluence est presque saisonnière, car le nombre des demandeurs de prêts connaît toujours une hausse considérable à l'approche du Ramadhan, de la rentrée scolaire ou d'autres événements qui engagent des dépenses hors de portée des bourses faibles et même moyennes», nous apprendra un agent de la BDL. L'évènement cette fois-ci a trait au Ramadhan et à la rentrée scolaire, qui nécessitent pour les ménages un «budget spécial» afin de faire face aux dépenses énormes générées par ces deux rendez-vous. « Déjà en temps normal, on n'arrive pas à joindre les deux bouts, alors que dire lorsqu'on est confronté à cette situation où le salaire est avalé dès les premiers jours du Ramadhan, laissant un déficit béant dans le porte-monnaie des ménages, attendus dans la même période au tournant d'une rentrée scolaire très coûteuse, et dans l'ensemble couronnée par la fête de l'Aïd El-Fitr, qui finira par mettre à genoux les pères de famille», estimera un homme au bout de la longue chaîne qui s'est formée devant les guichets de dépôt d'or. Autrefois, on s'approchait de cette banque avec une certaine pudeur dans la démarche. Mais ces derniers temps, le comportement de la clientèle a changé de fond en comble, car «c'est toute la classe moyenne qui recourt au prêt sur gages, et plus encore des gens aisés ne s'offusquent plus de déposer leurs bijoux dans la banque en quantité importante pour obtenir en contrepartie un prêt conséquent, pouvant servir au montage financier d'un quelconque investissement, chose qui leur éviterait aussi une probable hypothèque de biens dans d'autres circonstances», assure un cadre de la banque. Mais, ce sont plutôt les bourses moyennes, les femmes seules ou les maris sans emploi qui sollicitent ces jours-ci la BDL pour s'en sortir avec les dépenses prévisionnelles lors de cette fin de mois d'août, et presque tout au long du mois de septembre. «Je préfère déposer les bijoux de ma femme pour obtenir un prêt auprès de la banque, mieux que d'aller sonder une autre piste de prêt chez des proches, ou des collègues, qui eux-mêmes sont souvent dans le besoin, voire dans l'incapacité d'offrir leur aide financière», dira un jeune, employé dans une entreprise privée. Ajoutant dans ce sens que pour le remboursement du prêt, «la banque est très souple, car elle permet aux clients d'opérer des versements mensuels, une option moins contraignante que l'exigence de verser la somme obtenue en totalité, comme ne manquerait pas de le réclamer un particulier». Et le taux d'intérêt, comment le jugez-vous ? Là, d'une voix unanime, tout le monde s'insurge contre le taux pratiqué sur les prêts sur gages. «C'est très élevé», juge-t-on. «On devrait le réviser à la baisse, car le prêt sur gages n'est pas une source lucrative, ou qui induit des bénéfices pour le client», clament encore les demandeurs. Contacté à ce propos, un cadre de la BDL reconnaîtra qu'avec 12% de taux d'intérêt, le prêt sur gages est effectivement logé à une mauvaise enseigne. Cependant, il faut retenir, dit-il, que ce taux comprend aussi le droit de garde des bijoux par la banque. Enfin, taux élevé ou pas, les concernés, poussés par le besoin, y regardent rarement. |
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