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«L’instinct, c’est l’âne à quatre pattes ; la pensée, c’est l’esprit debout» - V. Hugo Finalement, cet été 2009 se passera comme les précédents, sans poussée qualitative, dans la même moiteur politique à peine épicée par la sanction qui frappe les couches moyennes avec la suppression du crédit à la consommation, surtout pour le marché de l’automobile. Sans débat clarificateur, sans préparation pédagogique, sans enquête et sondage rendus publics, les décideurs omniscients font tomber la décision comme une sourate. Elle ne se discute pas, elle s’applique sans coup férir, ou presque. Mais? l’humain n’est que trop humain et il y a celui qui consulte et discute et celui qui, inlassablement, répète «hug, j’ai dit» pour changer d’avis plus tard. Cependant, deux faits marquants auront marqué l’été 2009. Le premier se carctérise par du sang, des larmes, des deuils et le retour des fantômes de la décennie rouge FIS, GIA et autres filiales bien de chez nous, managées par des Algériens à part entière, ayant grandi avec des compromis et compromissions dont il faudra bien analyser l’inanité et les désastres causés. A l’écoute du monde, les Algériens ont fait de leur pays celui où il y a le plus de paraboles qui les informent dans toutes les langues et surtout grâce à un déferlement d’images sans précédent dans l’histoire mondiale de la télévision, soutenu par des réseaux sur Internet qui disent l’Algérie et son terrorisme de mille et une manières, de jour comme de nuit. L’été 2009, et un peu avant, les citoyens et le reste du pays suivent les évolution barbares d’un versant de l’islamisme local fortement armé et qui frappe des soldats, des gendarmes, des civils, des patriotes et dfes policiers. Les experts adoubés tentent d’expliciter des sigles, «d’analyser» des stratégies, d’égratigner avec plus ou moins de vigueur la politique de réconciliation défendue par le président Bouteflika et les partis de sa majorité. Opposants farouches, laudateurs forcenés, observateurs sans parti pris et commentateurs se trouvent nolens volens devant une cruelle réalité qu’il faut bien, et d’urgence, analyser selon les dégâts, le nombre et la qualité des victimes, l’impact politique et économique selon les régions meurtries par l’intégrisme, et selon l’image renvoyée à l’extérieur. A l’écoute du monde, étant les populations au monde les plus «accro» à la parabole, les Algériens voient ce que l’islamisme fait comme ravage dans des pays musulmans, exclusivement. Les nations non musulmanes se protègent avec des technologies de pointe, font de la prévention en amont et en aval. Les représentants de toutes les religions en Europe, en Amérique et sur d’autres continents combattent et condamnent chaque jour l’islamisme, le terrorisme et toutes les formes d’intolérance, toutes les atteintes aux libertés individuelles. Ces pays sont donc attractifs et séduisants pour de larges pans de la jeunesse du monde musulman où la femme est moins que rien, risquant la lapidation, l’enfermement à vie ou la négation pure et simple sous un fatras de chiffons rendus hallal par la force ou les pressions psychologiques et sociales. Le discours officiel algérien sur le terrorisme est désormais périmé, totalement en dehors de la réalité. Il n’est ni résiduel, ni en voie d’extinction et il s’attaque au premier bouclier du pays et de la nation, les forces armées. Ces dernières, contrairement à d’autres pays où une seule victime du terrorisme devient une affaire nationale de la plus haute importance, enterrent leurs morts dans l’anonymat, honteusement presque. Des soldats «inconnus». Le gouvernement, les formations politiques toutes tendances confondues, les médias lourds, les mouvements associatif et syndical, les élites culturelles et artistiques ne peuvent plus se suffire du silence insupportable pour les familles des victimes, pour les militaires et les forces de sécurité qui font leur travail, y perdent la vie tandis que les politiques parlent d’autre chose. Un autre discours sur l’islamisme et le terrorisme de plus en plus dévastateur serait le bienvenu pour ressouder toutes les forces anti-obsurantistes, tous les liens et liants entre les démembrements de l’Etat en uniforme et les citoyens qui veulent vivre en paix, sans forcément vivre dans un ghetto protègé par ceux-là même qui tombent, ou bouger sous haute protection. Comment rendre hommage et enterrer ceux qui meurent en faisant leur devoir pour faire de chaque victime un temps et un espace collectifs antiterrorisme et anti-islamisme ? Ce n’est certes pas facile, mais il appartient à ceux qui décident d’imaginer, de proposer et d’écouter pour aller à la riposte idéologique. Des messages clairs, simples à comprendre pour ceux dont la foi n’est pas une équation mathématique, sont venus de la Zaouïa Alawiya qui a organisé un colloque hors d’atteinte pour les officiels de l’Islam en Algérie et pour le «clergé» local, dont le niveau au plan religieux et scientifique n’atteint même pas cleui du début de l’Islam. M. Bentounès a frappé fort, là où les appareils religieux grassement payés (est-ce licite ?) gardent un silence ravageur. La foi est-elle liée au voile ou à l’apparence extérieure ? Le développement durable peut-il être musulman ou bien est-il reservé aux «mécréants» ? Une femme chef de Zaouïa ou chef de gouvernement, est-ce possible en Algérie ? Rien n’est moins sur à très long terme. La tolérance par tous et pour tous, le combat aux plans idéologique et politique, l’ouverture sur les femmes, la société dans la vie quotidienne (commerce, économie d’énergie et d’eau, developpement des comités d’immeubles, de cités et de quartiers sont des thèmes évités avec des ruses de Sioux par les fonctionnaires de la foi et le clergé national arrimés aux pêches du siècle numéro 18 ou 19, à la fiche de paie et à la comptabilité des passeports pour la Mecque et celle des sommes versées à la pauvre Arabie Séoudite qui, elle, sait vendre ce qui relève de la foi intérieure et construit des hôtels à l’infini. Les fonctionnaires étaient absents à Mostaganem. Chacun a le niveau théorique, religieux et scientifique de son cursus, et ceux qui n’ont rien à dire n’ont pas fait le voyage. Prudence, prudence ! Une Zaouïa a organisé un colloque impensé et impensable pour l’administration religieuse, par la qualité des communicants et celle des thèmes abordés. Quant à l’étoile de Daoud, les gravures, le voile... ce ne sont que les marqueurs d’une pensée bloquée, d’une rente assurée, d’un manque de courage patriotique car, sait-on demain, peut-être... |
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