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Evènement rare dans le paysage culturel oranais depuis quelques années,
l'ouverture d'une galerie d'art, à la fois espace de décoration, de conseil
déco, de peinture et de mobilier contemporain. Le «Carré Harmony» crée sa mode
depuis quelques jours. Habitué au cycle des librairies qui se transforment en
fast-foods et à la déculturation de la dernière décennie, Oran vient
d'accueillir dans la fausse discrétion l'ouverture d'un espace multivocations,
art design, ambiances et déco, dédié à la peinture mais aussi à l'esthétique du
«goût» contre le mauvais goût que les fortunes du marché libre et du
capitalisme de bazar arrivent à peine à masquer sous la course aux chinoiseries
en matière d'ameublement.
Le Carré Harmony a été créé par Nadya Zahraoui, une jeune Algérienne partisane de la promotion active, pour creuser le filon peu investi de l'esthétique high et art plastique et celui du mobilier haut de gamme. Le projet est mené par une promotrice qui a su rentabiliser ses formations européennes diverses et son expérience (licence en traduction de trois langues : arabe, français et anglais, et l'espagnol comme langue complémentaire. Une bonne formation dans le transport maritime de marchandise et le commerce international. Et, depuis bientôt 2 ans, une formation dans une école française comme décoratrice d'intérieur). Ce projet se veut une alternative à la «culture bibelots» et celle des paysages kitch des importations massives. L'idée de cet espace «mixte» ? Par «goût d'indépendance, envie de création de quelque chose d'original qui soit en relation avec mes goûts, ma vision de la vie et ma pratique de l'art», explique Nadya Zahraoui. Pour elle, le CV de son espace est simple. «Au plan art et déco, je propose des produits de marque (mobilier et accessoires) et, surtout, pas de n'importe quel style. Généralement, quand on est marchand de mobilier, on ne pense pas faire dans tel ou tel style particulier. On achète de tout, pourvu que cela ne soit pas cher, pour vendre beaucoup et en même temps avoir de la bonne marge, c'est-à-dire le plus de bénéfice possible. Au Carré Harmony, on va pour acheter du contemporain et rien que cela ! Autre originalité du projet, toujours au plan art et déco, le Carré Harmony fait aussi fonction de conseil. C'est, en quelque sorte, un service de paysagiste qu'on propose... Notre rapport au client ne vise pas seulement à lui fourguer coûte que coûte, de façon mercantiliste, tel ou tel produit : on le conseille en fonction de ses goûts, des caractéristiques de son lieu de vie ou de travail, de son environnement, etc. L'autre aspect qui fait l'originalité du Carré Harmony, c'est bien sûr l'Espace Arts plastiques. «Il n'était pas envisageable que nous proposions des mobiliers de marque et en même temps des tableaux reproduits en série industrielle, c'est-à-dire du toc...». Espace à vocations croisées, le Carré Harmony a donc été «inauguré» par un vernissage dès son ouverture, il y a quelques jours, regroupant les oeuvres d'une flopée d'artistes algériens, dont Abdelkader Belkhorissat, Abdelkader Mahboub, Ahmed Hamidi, Malika Lakhdari, Mustapha Souadji. Un vernissage sous le titre «Présences vives», qui rappelle, paradoxalement, qu'Oran n'en connaît plus depuis quelque temps déjà, ou seulement dans des espaces restreints, peu médiatisés et sans effet d'appel important sur des publics hors le cercle des «intimes» et des initiés. Ce cycle d'exposition est pour deux mois, selon un calendrier que l'on explique être éclectique et ouvert à toutes les tendances. Au Carré Harmony, «c'est justement sa vocation : faire connaître nos artistes locaux et nationaux, et même, parmi eux, certains qui vivent et travaillent à l'étranger», explique Nadya. «A l'occasion de mes déplacements, j'ai rencontré quelques-uns d'entre eux qui se sont dits prêts à venir. Je ne dis pas les noms, je garde cela comme surprise. Et ce sera, au plus tard, à la rentrée prochaine. Je compte faire venir également des artistes de nationalité étrangère. Il y a déjà dans mon agenda une Italienne, qui a exposé dans de prestigieuses galeries et tout récemment à Dubaï. Son nom ? Benedita Segala... Là-dessus, je dois quand même préciser que l'Espace Arts plastiques bénéficie du soutien précieux et du parrainage d'un grand artiste de chez nous : Abdelkader Belkhorissat, directeur de l'Ecole des beaux-arts de Sidi-Bel-Abbès». Le Carré Harmony est sis au 46, rue Alnakib Hamri (angle Général Ferradou), Gambetta. |
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