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Sous ses auspices, l'école
algérienne qui est flagellée par la non-gestion des Directions de l'éducation,
ne demeurera pas un faubourg malfamé. Elle sortira de l'isolement et sera cette
institution avec laquelle il faudra compter.
Ne s'érigeant pas en agitateur d'égoïsme et en promoteur de chimériques généralités, il n'incitera pas à l'épars, il ne provoquera pas la convulsion des énergies, il n'encouragera pas à l'inertie. Il se mettra du côté du droit, de la justice et de la liberté, ces garants de l'accomplissement du développement durable. Son objectif cardinal étant de faire dans ce mouvement où le rythme des mutations du progrès est fortement accéléré, il ne se perdra pas dans des conjectures absurdes qui le mèneront à sacrifier, dans une passivité inconsciente et suicidaire, les chances de progrès de l'Ecole algérienne, comme avaient tenté de le faire leurs prédécesseurs. Sous ses auspices, elle prendra, au contraire, de l'altitude. Elle ne traînera plus dans les divers classements mondiaux. Si dans un passé récent, elle fut tellement abîmée qu'il lui était difficile de regarder vers l'avenir, si le marasme y était réel, dorénavant la délinquance politique, qui l'avait laminée des décades durant, ne sévira plus parce qu'un élan salvateur et un sursaut salutaire, consacrés condition sine qua non, lui éviteront de se placer, dans une logique de déphasage et même d'exclusion, telle qu'elle pourrait être condamnée par l'évolution mondiale à l'arriération porteuse de toutes les frustrations, de toutes les brimades, elles-mêmes porteuses de tous les intégrismes. Il n'entendra, cependant pas, réformer l'Ecole sans prendre acte des préoccupations de la collectivité (ses ambitions, ses aspirations, ses besoins et ses contraintes) et sans faire référence aux lois universelles qui régissent la gestion de la mission éducative et celle de l'acte pédagogique entendues, lato-sensu, comme étant celles qui concourent au développement de l'intelligence et à celui de son corollaire immédiat, la mentalité scientifique dont les composantes sont le raisonnement logique et le jugement méthodique, ainsi qu'à celui de la sensibilité de la personne et qui mettent, en somme, l'être humain au centre des stratégies globales à adopter pour que s'accomplisse le bien-être de la cité. En effet, des années durant, l'Ecole algérienne a fait fausse route. La timidité du management au plan des actions innovatrices et qui a présidé aux réformettes-éclairs qui s'étaient succédé, a sacrifié des générations entières sur l'autel de la mégalomanie érigée, hélas, au rang de constante nationale. Dans son programme novateur et salutaire, le ministre de l'Education nationale, en authentique entrepreneur bien entendu, s'éloignera de ces sentiers battus où le comportement des gestionnaires de la mission éducative (depuis le directeur de l'école primaire, en passant par le directeur de l'éducation de wilaya et le directeur central au ministère), jaloux de leur autorité, ne fait que renforcer la bureaucratie monopolistique au lieu de projeter une vision claire du futur et des modalité de «sa construction», ce qui évidemment n'incite l'esprit de la population scolaire qu'à la démission (les résultats des examens de fin de cycle l'exprime vertement) et ne le mobilise pas pour qu'il aille à l'avant des impressions qui tentent de l'envahir. Il développera un paradigme éducatif qui : -mettra en place un système éducatif national performant et qui sera le levier principal de la transformation civique, culturelle, économique et sociale de la société algérienne. -ira à la conquête d'une Ecole performante, d'un pôle idées/forces au moyen desquelles les Algériennes et les Algériens pourront intervenir sur leur niveau de civilisation pour l'ajuster à celui auquel ils aspirent ; -sera l'expression d'une prise de conscience affichée par la majorité silencieuse à l'égard d'un projet de société de savoir et d'action ; -sera l'expression d'un discours qui refuse que le devenir algérien soit muselé, voire garrotté par un consensus d'hallucinations et que la société algérienne s'insularise alors que sa propension pour l'avenir commun aux hommes n'est plus à prouver. Un ministre de l'Education entrepreneur n'occultera donc pas que le problème de l'aboutissement du développement durable (ce défi), demeure posé avec acuité. Pour lui, pallier le déficit lourd de conséquences en matière de gestion de la mission éducative, c'est prendre en charge avec le maximum d'expertise, le dossier «paradigme éducatif porteur d'avenir». En effet, la gestion de la mission éducative en Algérie a, de tout temps, été l'apanage de personnages qui, non seulement ne maîtrisent pas le dossier, se sont en sus, encoconnés dans une espèce de charisme qui ne leur ressemble pas et par conséquent, dans des fantasmes gluants ou dans des ambitions désarticulées. Moralité, à une gestion pédagogique de la mission éducative, lui était préférée une gestion politico-bureaucratique pour ne pas dire «au jugé» ou pourquoi pas, à la pièce. Résultat, la sinistrose a affecté le système éducatif algérien au point où aujourd'hui, il est totalement inopérant. En conséquence, sans un élan salvateur, cette sinistrose qui s'érige dans des allures grandioses, risquerait de devenir son affectation définitive. A ce propos, le souci d'un ministre de l'Education nationale entrepreneur étant que l'avenir national soit de plus en plus visible et de mieux en mieux lisible, l'esprit cartésien conviendra que les temps ne sont plus propices à la morbidité, au farfelu, à l'insolite, à la hussarde, aux plans «Marshall» dans la gestion de la mission éducative comme ils le furent. En effet, les temps ne sont plus aux slogans, à la démagogie ou à la fuite en avant, ils ne sont non plus aux replis et aux pauses mais à la conjugaison des efforts et des volontés. Les temps ne sont plus ceux de l'indétermination et de l'incertitude mais ceux d'une feuille de route bien pensée et bien réfléchie et qui permettra une gestion efficace des modules proposés par la mondialisation afin de s'y mêler sans gêne et sans complexe. (A propos de la mondialisation, il s'agit d'une réorganisation du système socio-politico-économique mondial susceptible d'apporter à la société humaine progrès, paix et prospérité. Il ne s'agit pas de celle qui sous-tend la force motrice du chaos organisé pour asservir les peuples et s'accaparer leurs richesses). De toutes les façons, notons qu'à l'heure de celle-ci (de la mondialisation), où la compétition internationale devient impitoyable, ce sont les savoirs et les innovations scientifiques et technologiques qui redistribuent les cartes de la richesse et de la puissance. En conséquence, la croissance économique et la prospérité sociale ne sont plus, c'est une évidence, subordonnées à la seule possession des matières premières, fussent-elles stratégiques. Cela dit, l'explosion vertigineuse des connaissances, l'accélération de leur renouvellement, l'accroissement exponentiel des connaissances scientifiques et technologiques ayant imposé la mise en place d'une nouvelle société humaine, celle du savoir et de l'action, la nôtre qui aspire à être gouvernée par ceux qui savent et qui peuvent, devra l'être. Cela suppose que les savoirs dispensés à l'école devront désormais occuper, une place prépondérante dans nos soucis, entre autres, dans l'évolution de nos rapports avec les nations. L'heure est venue de cesser de régenter le système éducatif mais de débusquer toutes les carences qui l'ont empêché de promouvoir cette société de savoir et d'action, cette société capable de mobiliser ses aspirations pour qu'elles ne s'effilochent, d'orienter ses ambitions pour qu'elles ne tombent en désuétude, de sélectionner ses besoins pour qu'ils ne se transforment en désirs épars et de canaliser ses contraintes pour qu'elles ne l'envahissent et disposée à se donner tous les moyens pour pouvoir évoluer au rythme de l'international. L'heure est, alors, venue pour l'Ecole algérienne de cesser d'être ce ghetto de l'absurde et de faire corps avec les ajustements structurels définis par une politique éducative et culturelle qui, aux moments propices, saura s'arrêter, relire la conjoncture socio-économico-culturelle qui prévaudra, sélectionner les urgences et prendre «les virages» -(mesures)- qui s'imposeront. Cette politique qu'il convient donc de clarifier et d'engager, s'investira courageusement dans la lutte contre l'insignifiance et le «crétinisme» qui sont hélas, en tête d'affiche et qui privilégiera les actions porteuses d'intérêts sur les activités marginales et stériles générées des années durant par le discours politico-idéo-démagogique reproducteur de dérision et dont la fragilité et la vicissitude provenaient des contradictions qu'il secrétait et qu'il s'obstinait indécemment d'entretenir. Les acteurs du système éducatif devront, désormais, se mobiliser au profit de l'émergence du développement durable escompté et qu'animera, indubitablement, une école créatrice de renaissance. Cependant, une école créatrice de renaissance ne pourra être qu'une école intelligente et une école intelligente ne pourra être que le «précipité» d'une politique éducative inspirée par un paradigme scolaire porte-parole de son temps et témoin de demain (qui prépare au lendemain). La tâche étant lourde et dure à accomplir parce qu'il s'agit d'une refondation pure et simple de l'école algérienne. Cela dit, pour qu'un élan soit authentiquement salvateur, il serait utile de ne pas faire table rase des points morts en chaîne qui avaient défiguré ce qui devrait être un système éducatif porteur d'avenir. Autrement dit, il serait judicieux de prendre acte de l'état des lieux, c'est-à-dire des causes qui ont été à l'origine des points morts en chaîne constatés, d'en défaire l'attelage pour pouvoir définir un attelage politico-technico-pédagogique créateur de renaissance et qui s'exprimera à travers un plan de formation qui se refusera de se soumettre au diktat du révolu et par des buts qui se refuseront de se soumettre à celui de l'inertie force motrice de l'ineptie et surtout, qui inciteront l'élève à vivre son apprentissage comme une expérience où il interrogera ses relations avec la vérité, qui lui permettra d'apprécier la faisabilité et la portée de l'effort intellectuel authentique (cet effort auquel collaborent le raisonnement logique le jugement méthodique en tant que composants de la mentalité scientifique), qui lui apprendra à regarder plus haut, plus large, plus loin que le sectoriel, l'interne, l'immédiat, le court terme, qui lui enseignera à persévérer dans la voie dans laquelle il s'engagera en développant son sens de la responsabilité et en lui apprenant à effectuer des percées dans l'actualité. Cela suppose une refondation de l'Ecole. Il est donc plus que temps de débusquer toutes les carences qui l'ont empêché d'accomplir le pas libérateur et de s'ériger en une Ecole intelligente. Le monde d'aujourd'hui vit une véritable explosion de savoirs porteurs de fantastiques avancées technologiques. Les biotechnologies, par exemple, inaugurent déjà une énième dimension. Les satellites bouleversent la notion d'espace géographique. De nombreux champs de la connaissance émergent, telle l'intelligence artificielle et les industries du savoir à l'instar de l'informatique dont la percée structure une nouvelle hygiène de vie. Alors pourquoi l'Algérie, au seuil de ce troisième millénaire, demeure-t-elle en marge de ce programme novateur et lui tourne même le dos ? Pourtant la richesse du pays n'est pas exclusivement dans la manne pétrolière, elle est aussi dans sa capacité à produire des technologies innovantes. A ce propos, la refondation du système scolaire, culturel et universitaire doit aboutir. Celui-ci devra donc rompre avec les querelles idéologiques, les archaïsmes inhibants et les dogmes devenus par la force des choses (lignes politique et idéologique obligent), la seconde nature de son peuple. Qu'il cesse d'être un espace univoque et pédagogiquement impersonnel pour se vouer aux défis du progrès, de la modernité, de l'universalité. Moralité, il est grand temps que décideurs, enseignants et parents d'élèves brisent défaitisme et compromission et abordent, sans apriorisme ni autres tabous, l'avenir d'une société qui se veut pourtant épanouie et dynamique. Il est grand temps que l'Ecole algérienne cesse de demeurer ce faubourg malfamé que certains ont voulu et se décide de jouer son rôle moteur dans la société, faute de quoi celle-ci demeure en retrait de la mondialisation, ce vaste mouvement qui emporte le monde. Elle ne saura, de ce fait, composer avec les nouveaux équilibres internationaux. Isolée, engoncée, hésitante, elle ne saura rattraper le temps perdu, encore moins avancer. Si le triptyque, éducation de qualité, instruction performante, formation innovante, cette clé de l'avenir commun aux hommes, ne constitue pas l'axe nodal du choix de la politique éducative et culturelle à adopter, il en résulte la fossilisation pure et simple de l'ignorance, de l'intolérance, de l'exclusion, du sous-développement et de la pauvreté. L'ignorance, l'intolérance, l'exclusion, le sous-développement et la pauvreté sont par nature les facteurs déclenchant la violence qui accable la société humaine et par conséquent, les agents renforçateurs de l'incompréhension mutuelle entre les peuples et du reniement de l'idéal démocratique, de la dignité humaine, de l'égalité sociale. Le monde évolue et se transforme inexorablement. Il importe aux Algériennes et aux Algériens de ne plus demeurer à la remorque de l'autre mais de prendre part au cursus honorum, de jouer dans la cour des grands. Le souci est d'emboîter le pas à cet «autre» dans l'édification d'un monde solidaire. Ils s'évertueront alors à avoir raison de l'ignorance et écarteront les conflits qu'elle génère. Le moyen en sera l'éducation du comportement et du reflexe, de la culture de l'idée et de la science qui éclaire la conscience. Ils opposeront alors la culture de la paix à celle de l'affrontement. Ils ne ménageront aucun effort pour estomper les inégalités sociales. Ils consacreront la prospérité commune comme objectif à atteindre. Tel est le défi que l'Algérie doit relever au moyen d'une école créatrice de renaissance, au moyen d'une ECOLE INTELLIGENTE. Il s'agit d'une école qui jouera un rôle crucial dans la mise en valeur des potentialités de la ressource humaine en participant activement et efficacement au renforcement et au développement des savoir-faire, qui investira dans la promotion, l'acquisition, le transfert et le partage des savoirs. Sa Mission: - une formation au profit de la paix, de la protection des droits de l'homme et de la promotion de la démocratie pluraliste, de la tolérance et de la complémentarité entre les hommes, une formation qui valorisera l'intelligence et qui structurera la mentalité scientifique en affûtant ses deux composantes, le raisonnement logique et le jugement méthodique; - une formation qui encouragera le pluralisme linguistique et culturel ; - une formation qui apprendra à ceux auxquels elle s'adressera à composer avec les choses de la vie1 en vu de prendre part utilement à l'épanouissement de la cité et qui érigera l'équité et la solidarité entre les hommes, en norme. * Les choses de la vie : elles se répartissent entre la servitude et la liberté, entre l'injustice et l'équité, entre la faiblesse et la puissance. Cette formation s'investira dans le développement d'une intelligence en mesure de : - gérer la compréhension, la rétention, l'assimilation et l'exploitation des connaissances pour en faire un centre d'investigation et de prospective en quête d'autres connaissances, un cadre de réflexion en quête d'une vie meilleure celle où la vérité triomphe sur l'erreur, la justice sur l'iniquité, la citoyenneté sur l'égoïsme, la manipulation, la confusion, les clivages, le dirigisme et autres angoisses ; - faire avec le maximum de circonspection par souci de développer la capacité de tout un chacun à s'adapter aux données nouvelles qui régissent le progrès. Exigence du progrès pour un développement durable et ressort de l'amélioration de la condition humaine au profit du bien-être de la cité (cohésion sociale, participation démocratique, protection de l'environnement, développement de la capacité à communiquer), le savoir à dispenser aura pour mission d'infléchir inexorablement la trajectoire du risque «sous-développement». Il animera donc en tout un chacun l'intérêt à évoluer au rythme de l'international. La réponse à cette préoccupation oblige la gestion de la mission éducative et celle de l'acte pédagogique à : - refuser d'encourager la fragmentation sociale soutenue, urbi et orbi, par ceux qui s'autoproclament les chantres de l'ouverture sur le monde alors qu'ils en sont l'image inversée, ce qui a compromis la nécessaire adhésion du système éducatif et culturel algérien aux visées universalistes de l'éducation, de la formation et de la culture; - souscrire aux valeurs novatrices et réformatrices qui inspirent les mutations sociales positives en vue de les promouvoir et de les adapter aux nouvelles circonstances, celles qu'impose le contexte de la mondialisation ; - promouvoir le sens de la tendance lourde qui s'exprime à travers le monde (regarder plus large, plus haut et plus loin que le sectoriel, l'interne, l'immédiat, le court terme). Gérer la mission éducative et celle de l'acte pédagogique dans cette optique, c'est d'abord faire l'état des lieux et engager leur refondation en prenant appui sur une politique qui animera un authentique partenariat entre l'école et la vie. *Directeur de l'Education de Wilaya ancien Professeur INRE |
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