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La recrudescence estivale des
cas de contaminations par la Covid implique la prise
de mesures à la hauteur de la menace et voilà que des instructions commencent à
pleuvoir afin d'essayer d'enrayer la propagation de l'endémie mais certaines de
ces contraintes imposées ne semblent pas prendre en considération les
difficultés de la réalité quotidienne des citoyens qui rendent difficile voire
impossible leur mise en œuvre. Nous citons entre autres l'obligation du port du
masque en voiture et ceci même pour une personne seule ou avec sa famille ce
qui semble à priori incompréhensible autant d'un point de vue purement pratique
que scientifique. Si en théorie la contamination interhumaine
est possible dans un espace clos, la faisabilité de cette mesure est loin
d'être chose facile même avec toutes les bonnes intentions des uns et des
autres et de fait seront pénalisés les conducteurs particuliers seuls qui représentent
alors le maillon faible de la chaîne car facilement sanctionnables,
bien qu'ils aient peu de risques d'être contaminés en comparaison aux passagers
d'un taxi ou d'un bus où la promiscuité est de rigueur et le respect du port de
masque difficile à contrôler.
Cette mesure a été déjà préconisée à l'acmé de l'épidémie mais au vu des difficultés à la mettre en pratique et tenant compte du choix dans les priorités elle a été abrogée par l'ancien Premier ministre quelques semaines après sa promulgation. Et au vu de la canicule qui sévit actuellement même dans le nord du pays, le port du masque serait suicidaire pour certains malades cardiaques, insuffisants respiratoires, claustrophobes qui trouvent alors comme seul répit l'isolement dans leur propre véhicule pour échapper au brouhaha des marchés, grandes surfaces ou même les plages où il serait chimérique de faire respecter la mesure tant que ces endroits et espaces sont ouverts et autorisés au public. Dans un précédent article paru au Quotidien d'Oran il a été déjà évoqué cet imbroglio surtout le cas de figure de l'application de cette mesure pour les citoyens résidant au Sud où la température avoisine les 50 degrés et surtout pour ceux obligés d'emprunter un taxi pour de longues distances et durant de longues heures sans climatisation dont l'utilisation est aussi controversée et qui de surcroît quand cette option est disponible et fonctionnelle n'est jamais presque mise en marche par les taxieurs par souci d'économie de carburant ou de crainte d'une sollicitation excessive du moteur. La circulaire remise à jour ne fait aucune distinction entre les véhicules particuliers et ceux à caractère professionnel, ni à l'état vaccinal du conducteur et ou des passagers ou bien de la contrainte climatique particulière à notre pays. Elle ne fait pas non plus distinction entre les occupants du véhicule et leur éventuel lien d'une même famille nucléaire ce qui sera certainement source de désagréments et sentiment d'injustice et surtout d'une non adhésion volontaire à une mesure pour laquelle aucune référence n'est faite aux autorités sanitaires, ministère de la Santé ou le comité de lutte contre la pandémie, ce qui lui confère un caractère administratif et strictement quasi répressif. La question a été déjà le sujet de controverses dans d'autres pays et chacun a essayé d'apporter la réponse qu'il jugeait utile dans un souci de préserver la santé du citoyen tout en essayant de la rendre acceptable en faisant distinction entre véhicule personnel et transport en commun surtout. Un petit tour d'horizon nous aide à nous éclairer. C'est ainsi par exemple au Maroc avec lequel on partage les particularités climatiques et les données sociologiques et épidémiologiques l'obligation du port du masque ne concerne que les conducteurs de véhicules à caractère professionnel, les particuliers en sont exempts. En France, la voiture est considérée comme un lieu privé, le conducteur et ses passagers ne sont pas soumis au port du masque bien qu'il soit conseillé si le conducteur est en compagnie de personnes ne partageant pas avec lui le même foyer, son port est par contre obligatoire en cas d'utilisation d'un VTC ou d'un taxi. En Espagne, pays aussi chaud que le nôtre et soumis à une pression épidémique, seul en voiture le port du masque n'est pas obligatoire de même qu'en voyage avec sa bulle sociale non plus, en revanche si les occupants ne résident pas à la même adresse le port du masque devient obligatoire pour tous sous peine d'une amende pouvant aller de 100 à 500 euros. Toutefois certaines catégories sont exemptées, « les personnes qui ont un type de maladie ou de difficultés respiratoires qui peuvent être aggravées par l'utilisation du masque ou qui, en raison de leur handicap ou de leur dépendance, n'ont pas l'autonomie pour retirer le masque, ou ont des altérations de comportement qui rendent son utilisation irréalisable ». En Suisse, le port du masque est obligatoire si les occupants n'appartiennent pas au même ménage. Enfin en Tunisie, le port du masque est obligatoire dans les véhicules particuliers sans distinction sauf lorsque le conducteur est seul. Certaines de ces mesures ont depuis été encore allégées depuis l'avènement de la vaccination. En résumé, le consensus existant est que le masque doit être obligatoire dans les transports en commun, en taxi ou en VTC et lorsque les occupants du véhicule particulier ne sont pas de la même famille, par contre tous les pays sont unanimes à exempter un conducteur seul ou avec sa famille dans son véhicule personnel et pour certains malades qui risquent une aggravation de leur état. Le législateur algérien devra donc s'inspirer des différentes solutions préconisées tout en considérant en plus les températures insupportables et l'offre en matière de transport en commun (bus, train et taxi) qui est loin d'être un modèle de confort à même de faciliter le respect des mesures de distanciation et de protection. La priorité devrait être donnée aux endroits fortement pourvoyeurs de contamination comme les marchés, fêtes et soirées, veillées funèbres, mosquées (qui d'ailleurs sont restées presque les seuls endroits ayant continué à respecter quoique partiellement les mesures de distanciation), manifestations culturelles sportives ou politiques, on aurait alors assuré une grande partie de la rupture de chaîne de contamination. Les fonctionnaires dans leurs lieux de travail et les autorités chargées du respect de ces consignes doivent bien sûr continuer à en donner l'exemple en toutes circonstances, cela ne fera que renforcer davantage l'adhésion du citoyen aux mesures de prévention et si sanction s'impose tout le monde doit être au même pied d'égalité devant la loi car donner l'exemple vaudrait mieux que mille discours. Persister à appliquer une consigne sans prendre en compte tous les aspects pratiques et sociales n'est que le prélude à son échec ; le citoyen doit d'abord voir dans toute décision des autorités une mesure qui vise à sa protection et non pas une autre contrainte répressive et incompréhensible. |
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