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«? et mangez et buvez; et ne commettez pas d'excès, car Il [Allah] n'aime
pas ceux qui commettent des excès.» (Coran 7/31).
Le Ramadhan est connu chez nous comme partout ailleurs dans le monde arabo-musulman, comme étant le mois de l'absentéisme par excellence. Une virée à travers certaines institutions, uniquement en période matinale car les après-midi c'est pire, montre l'ampleur de ce phénomène qui ronge l'économie du pays et qui verse dans le contraire des principes et règles de la pratique du jeûne en Islam. Des employés absents, n'arrivant également qu'en retard et fuyant les lieux avant l'heure. Une recherche non exhaustive montre que pas mal d'études menées sur le sujet par des organismes scientifiques, attribuent et mettent en cause deux facteurs essentiels : le déséquilibre alimentaire par l'excès de nourriture et le manque de sommeil durant ce mois. Explication : Le déséquilibre alimentaire par l'excès de nourriture Tradition oblige, avant même l'arrivée du mois sacré, censé être accueilli dans une atmosphère de miséricorde, de joie et de piété, voilà que des familles s'empressent et se bousculent aux portes des magasins d'alimentation et autres marchés de légumes pour ne retourner chez elles non seulement les couffins bien garnis mais aussi avec divers cartons pleins de nourritures sous emballages. Jouant le jeu de la population, les pouvoirs publics versent de leur côté dans la surenchère alimentaire en rassurant et garantissant la disponibilité des produits alimentaires tout le long du mois. Conséquence : une surconsommation effrénée, un gaspillage à outrance, des familles en difficultés financières ne pouvant joindre les deux bouts et enfin des troubles métaboliques sur l'organisme. Preuve : l'union des commerçants et artisans algériens ( UGCAA), nous apprend que plus de trois millions de baguettes de pains sont jetées à la poubelle quotidiennement et que les ordures ménagères sont en quantité double par rapport aux autres jours de l'année. Des chiffres alarmants qui témoignent à eux seuls de l'énormité du gaspillage dans un pays où près de deux millions d'individus sont classés nécessiteux selon le ministère de l'Intérieur. Des familles entières ne trouvant de quoi manger, si ce n'est les gestes miséricordieux de nombreuses associations caritatives qui contribuent avec bravoure et fierté pour nourrir les pauvres. Comment une société musulmane comme la notre verse dans le gaspillage à outrance alors que nous sommes censés apprendre ou avoir entendu le verset sus-indiqué ou les suivants : «Donne au proche parent ce qui lui est dû, ainsi qu'au pauvre et au voyageur, mais ne sois pas gaspilleur.» Ou cet autre verset : «Les gaspilleurs sont les frères des Satans». Faire de ce mois sacré de Ramadan un mois de la grande bouffe est aussi néfaste pour notre organisme. Les diététiciens ont remarqué que la rupture du jeûne ouvre grande la porte de l'estomac pour digérer en un laps de temps très court près de 80% de l'ensemble des apports quotidiens en calories. Une situation critique qui contraint l'organisme à assurer significativement la consistance des paramètres biologiques (taux de glycémie, de cholestérol?), le foie voit augmenter ses capacités métaboliques. Après s'être gavés de nourriture riches en graisses et surtout en glucides, au détriment d'un corps déjà affaibli par l'abstinence diurne, le jeûneur se retrouve en fin de repas du ftour engourdis et fatigué, n'arrivant plus à se mettre sur ses deux pieds, accomplissant difficilement la prière nocturne des tarawih. La situation devient plus alarmante quand le jeûneur passe la nuit tout entière jusqu'à l'aube assis aux terrasses des cafés ou chez lui devant le poste de télévison ou connecté à l'internet. Au lendemain, le corps n'est plus dans ses forces, pour assumer à bien des activités courantes sociales et professionnelles de la vie. C'est alors, l'absence totale ou partielle au travail. Le manque de sommeil Diminuer du temps de notre sommeil de près de deux heures par jour, tout en l'entrecoupant par un réveil forcé pour le repas du S'hour, ne sont pas sans impact sur l'absentéisme. Dans son website, Dr. Sarah Laksimi, médecin généraliste et nutritionniste, nous explique, on ne peut plus clair sur les dérèglements physiologiques et les désagréments que peut endurer tout organisme en déficit de sommeil. Elle considère que «dormir est aussi important que respirer ou se nourrir. Le sommeil participe aux fonctions de maintenance et de réparation de nos organes. Des fonctions nécessaires à la création d'énergie, au bon fonctionnement de notre corps durant la journée et au renforcement de la défense immunitaire de notre organisme». Il est évident qu'un individu en manque sommeil, présente un caractère de mauvaise humeur de type dépressif et perd naturellement de sa vigilance durant la journée. A noter que chaque individu possède une horloge biologique appelée horloge interne située dans l'hypothalamus (zone du cerveau). Une horloge qui contribue dans l'ensemble des mécanises physiologiques et biologiques qui permettent une activité très bien rythmée. Elle dirige convenablement le rythme de l'éveil et du sommeil. Le changement de notre mode vie durant le mois de Ramadhan, à l'exemple de la levée pour le repas du S'hour et les veillées nocturnes déréglera forcément le rythme cette horloge. Un dérèglement qui n'est pas sans conséquences sur l'activité du jour. A rajouter également qu'une nuit de sommeil est composée de quatre à cinq cycles dont les plus importants : le cycle lent et le cycle paradoxal. La succession de ces deux cycles, au début et en fin de sommeil, est pour beaucoup dans le repos et le maintient en vigilance du jeûneur durant la journée. Ainsi, dormir tard ou rester éveillé toute la nuit de Ramadan, privera l'organisme de 50% de son besoin de sommeil lent et réparateur. Nous ne pouvons fermer cette parenthèse sur le sommeil sans parler du court sommeil de l'après-midi, appelé «coups de barre» ( El Kayloula en arabe),qui survient entre 14h et 16h. Quoique moins importante que le sommeil de la nuit, la petite sieste d'environ une vingtaine de minutes est très bénéfique pour un corps affaibli par le travail de la matinée. Elle rapporte un repos considérable et un nouveau souffle au dormeur qui achèvera en forme l'activité du reste de la journée. Une pratique qui relève d'ailleurs de la Sunna, pratiquée et recommandée par le messager d'Allah, Mohamed (prières et saluts d'Allah sur lui). La diététicienne nous apprends que «Des entreprises intelligentes ont déjà compris l'intérêt de la sieste et ont mis en place des salles de repos où le salarié peut prendre quelques minutes de vraie pause». Conclusion Il est clair que pendant Ramadan, le changement du mode alimentaire par l'excès de nourriture et la désynchronisation du rythme veille/sommeil, sont les facteurs essentiels du grand absentéisme au travail. La pratique du jeûne ne se résume pas seulement à l'abstinence à la nourriture et à la boisson mais aussi à se plier à une meilleure hygiène de vie. Une alimentation équilibrée et sans excès qui tient compte du conseil prophétique : «Il n'est pire récipient que le ventre que remplit le fils d'Adam. õ Quelques bouchées de nourriture pour maintenir son corps en bonne santé, lui sont suffisantes. Et s'il ne peut se limiter à cela, alors qu'il consacre un tiers pour la nourriture, un tiers pour la boisson et un tiers pour lui-même (vide)». Il y a lieu aussi de respecter le plus possible son horloge biologique qui a programmé la nuit pour dormir et se reposer, et la journée pour l'activité. Inverser cette règle comme nous le faisons actuellement durant le mois de Ramadan ne peut que nuire à la bonne santé de notre organisme. Altérer son corps en le privant de sommeil est aussi contraire au principe du droit à la vie d'un être humain en islam. « Sache que Dieu à ses droits sur toi, ton corps a aussi ses droits et ta famille a ses droits. Attribue à chaque ayant-droit ses droits ». C'et le conseil qu'a prodigué un compagnon à un ami qui passait la nuit chez lui, refusait de dormir, voulant consacrer la nuit entière dans l'adoration (dans les prière, non pas dans une soirée ramadanesque). Le Prophète approuva par la suite ce conseil. La pratique du jeûne ne peut en aucun cas nous exonérer de l'accomplissement des taches de notre quotidien. Bien au contraire l'absentéisme est blâmable en islam du fait que l'employé touche un salaire qui n'équivaut nullement aux heures de travail accomplies. Dire que le jeûne encourage la planque et la paresse est aussi faux, car comment expliquer l'exploit du Prophète et ses Compagnons à la bataille de Badr et la conquête de La Mecque en plein mois de Ramadan. Qu'Allah agrée notre jeûne et absout nos péchés ! *Chirurgien dentiste |
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