Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a affirmé dans un communiqué publié
hier par le centre américain de surveillance des sites islamistes, SITE, avoir
tué, le 4 juillet dernier, 28 soldats et capturé trois militaires lors d'une
«embuscade» tendue à un convoi de l'armée malienne au lieu-dit «El Ouasra», au
nord du mali. A l'issue d'une bataille qu'elle a qualifiée de «féroce», Aqmi
n'a reconnu qu'un mort dans ses rangs.
«C'est de la propagande», a réagi le capitaine Ali Diakité, de
l'état-major de l'armée malienne, cité par l'AFP. «Il y a eu certes des
dizaines de morts de part et d'autre», a-t-il admis, «mais ce sont les
terroristes qui ont perdu le plus d'hommes». «Nous avons une dizaine d'éléments
portés disparus. Cinq d'entre eux sont revenus lundi à la base», a poursuivi
l'officier malien. Il s'agit des affrontements les plus meurtriers entre les
forces armées maliennes et des combattants islamistes dans ce pays qui est
longtemps resté épargné par la violence terroriste. Dans un communiqué mis en
ligne, Aqmi menace aussi de lancer d'autres attaques et s'en prend au président
malien Amadou Toumani Touré qu'il accuse d'avoir engagé son armée contre ses
éléments avec le soutien des «croisés». Lundi, le chef de l'Etat malien a
déclaré que son pays menait une «lutte totale contre Al-Qaïda». «C'est une
lutte totale contre Al-Qaïda que nous menons actuellement. Je dis bien totale.
Sur le terrain, dans la bande sahélo-saharienne, les salafistes et leurs
complices qui sont auteurs de multiples trafics sont nos ennemis», a-t-il
indiqué. Une opération d'envergure de plusieurs pays contre les éléments d'Aqmi
dans la région est en préparation, a par ailleurs affirmé mardi un haut responsable
de la sécurité au Mali. «Avec des pays comme l'Algérie, et d'autres, nous
préparons une opération d'envergure contre les salafistes dans la bande
sahélo-saharienne», a dit ce responsable à l'AFP, s'exprimant sous couvert
d'anonymat. «Nous allons engager les moyens nécessaires», a-t-il ajouté. Le 17
juin dernier, l'armée malienne avait annoncé avoir tué 26 «combattants
islamistes» en attaquant, pour la première fois, une base de la branche
maghrébine d'Al-Qaïda sur son sol. L'opération avait été menée dans l'extrême
nord du Mali, à la frontière avec l'Algérie, sur le territoire de la localité
de Garn-Akassa. Cette offensive avait eu lieu un peu plus de deux semaines
après le premier assassinat d'un otage occidental, le Britannique Edwin Dyer,
revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique. Il avait été capturé en janvier
au Niger voisin, en même temps que trois autres touristes. Un Suisse, Werner
Greiner, reste actuellement aux mains des ravisseurs, les deux autres ont été
libérés.