Des groupes musicaux et de danse d'excellente facture se sont produits en
cette soirée sous le chapiteau. Celle qui marquera incontestablement les
esprits, Dorothy Masuku, par la force et la beauté de sa voix mais aussi par
son élégance lorsque, sur scène, elle esquissera des pas de danse sur les airs
de l'éternelle Patata. Tous les invités feront pareil y compris la ministre
sud-africaine. En fait, c'est Dorothy qui a écrit les paroles de Patata à
Makeba. «Je les ai écrites en 1952, j'avais 14 ans», a-t-elle confié en aparté
aux journalistes. Patata signifie, dit-elle, « toucher, les enfants africains
touchent beaucoup la personne à laquelle ils parlent, ça m'a inspiré».
La voix sublime qu'elle a est un don du ciel. «C'est Allah», répond-elle
en regardant le ciel quand on lui demande comment elle a pu la garder aussi
pure. Dorothy était aux côtés de Makeba en 1969, lors du 1er Panaf. Elle a été
marquée par le peuple algérien, dit-elle, «parce qu'il est blanc et nous sommes
noirs, l'Afrique a des Noirs et des Blancs, ce mélange, c'est merveilleux !».