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2è Festival panafricain: Accord de coopération entre l'Algérie et l'Afrique du Sud

par Ghania Oukazi

L'Algérie et l'Afrique du Sud viennent de signer un accord de coopération couvrant divers volets culturels.

C'est la ministre sud-africaine de la Culture et des arts qui l'a évoqué mardi soir, lors de sa rencontre avec quelques journalistes à l'hôtel Sheraton d'Alger. C'était, en fait, à l'occasion d'un dîner de gala que l'ambassadeur de l'Afrique du Sud accrédité à Alger a organisé en son honneur au chapiteau de l'hôtel Sheraton d'Alger. La ministre sud-africaine a précisé que l'accord en question a été préparé dans le cadre de la commission mixte et qu'il a été signé il y a deux jours à Alger. «Il concerne la coopération dans le domaine de la Culture à travers la recherche, la documentation, l'histoire, l'héritage culturel, la formation et la production du film africain», affirme Mme Luluma Xingwana. A propos de ce dernier point, la ministre sud-africaine de la Culture et des arts estime que «c'est là une importante opportunité pour les producteurs africains de développer des projets en commun». Interrogée sur les moyens de mettre un terme au pillage du patrimoine culturel et historique du Continent, Luluma Xingwana a souligné que «l'Afrique du Sud a défendu cette cause devant les instances de l'ONU, pour réhabiliter l'Afrique et protéger son héritage culturel. Nous travaillons avec d'autres pays de l'Union africaine pour assurer la protection du patrimoine africain». Ravie d'être à Alger à l'occasion du Panaf, elle qualifie la manifestation de «très beau festival. C'est une grande opportunité pour nous Africains, pour exprimer notre unité dans la diversité». A une question suggérant l'institutionnalisation du Panaf, elle répondra qu'«on ne doit pas attendre 40 ans encore pour organiser un autre Panaf. Il faudrait faire en sorte d'utiliser la culture pour construire notre continent, la cohésion sociale et la paix». Elle estime que «l'histoire, notre identité commune, notre destin commun, les arts, le tourisme culturel sont très importants pour le développement socioéconomique de l'Afrique». La ministre avait fait référence à l'ouverture de la soirée «au renforcement des relations amicales entre les deux peuples, qui sont conscients de l'importance du Nepad pour le développement de leur continent». Mais, dit-elle aussi, «les générations futures doivent savoir pourquoi leurs parents ont-ils combattu le colonialisme et pour quels défis et objectifs».

Dans son allocution d'ouverture de la soirée, la ministre avait rendu hommage à Meriam Zinzeley Makeba, la diva sud-africaine, qui, avait-elle dit, «aujourd'hui, on se rappelle de son dévouement non seulement pour la culture et l'art, mais particulièrement en tant que combattante pour la liberté et les droits de l'Homme». Elle rappellera que « Mama Makeba est décédée le 10 novembre 2008 après avoir donné un concert en Italie pour une cause juste». Mais elle retiendra que «tout le monde se rappelle de la performance exceptionnelle de Mama Makeba lorsqu'elle a interprété à Alger en 1969, Ana Horra fi El Djazaïr (je suis libre en Algérie)».

La ministre rendra aussi hommage à Michael Jackson, «un enfant de l'Afrique qui a été enterré en Californie». Elle demandera d'ailleurs à l'assistance d'observer une minute de silence à la mémoire de l'icône de la pop. En organisant la 2è édition du Panaf, l'Algérie a démontré, selon elle, que l'Afrique vit sa renaissance. La ministre fera savoir que le président de l'Afrique du Sud a décidé de faire du 18 juillet de chaque année une journée dédiée à Nelson Mandela. «Il est né le 18 juillet et fêtera cette année son 91è anniversaire», ajoute-t-elle. Elle saisira l'occasion pour rappeler que son pays abritera en 2010 la coupe du Monde, événement qui, au même titre que le Panaf, atteste selon elle «de l'essor et de la renaissance de l'Afrique».