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Les 65 enseignants de l'association Iqra, recrutés dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre l'analphabétisme, s'apprêtent à partir en vacances de fin d'année mercredi prochain, dépités et le moral au plus bas. En effet, ils viennent de passer une année scolaire pleine, d'octobre à fin juin, «à trimer comme des diables», disent-ils, sans cependant percevoir leurs salaires, «ni même une quelconque avance». Situation pénible qui avait d'ailleurs poussé certains à abandonner et quitter carrément le secteur. Le paradoxe de cette situation, c'est que leurs collègues, maintenus dans l'ancien statut relevant de l'emploi des jeunes et du filet social et qui sont au nombre de 175 agents, ont perçu leurs pécules de 2.000 dinars régulièrement. Et de poursuivre : «Pourtant, la décision datée du 6 mai 2008, signée entre les ministères de l'Education nationale et des Finances, dans la foulée de l'adoption de la stratégie de lutte contre l'analphabétisme, qui vise à éradiquer ce phénomène du pays à l'horizon 2016, promettait monts et merveilles aux candidats. Il était question d'un recrutement officiel, en bonne et due forme, d'enseignants chargés d'apprendre à lire et à écrire aux adultes, indiquent-ils, et ce dans le but de mettre fin à la situation de précarité qui était celle du secteur, ainsi que de l'octroi d'un vrai salaire de plus de 15.000 dinars par mois, à la place du pécule de 2.000 dinars perçu dans le cadre du filet social et de l'emploi des jeunes. Si bien, font-ils observer, que nous étions gonflés d'espoir, surtout que notre embauche s'est faite sur la base d'un niveau de troisième année moyenne au minimum, avec priorité pour ceux pouvant se prévaloir d'une expérience et d'une ancienneté dans le domaine». Conditions que nous avons appréciées comme justes et un indice de sérieux de la démarche d'ensemble, avouent les concernés. Cependant après une année, déclarent-ils, nous nous retrouvons au même point qu'auparavant ou plutôt dans une situation bien pire. S'il est vrai qu'au début de l'année scolaire, nous avons signé un document officiel de recrutement, il est tout aussi vrai qu'en cette veille de départ en vacances, notre situation n'a pas évolué pour autant et nous attendons toujours nos nouveaux salaires qui se font désirer.» Questionné sur ces points, le directeur de wilaya de la lutte contre l'analphabétisme, Djamel Bouhdjar, reconnaît ces difficultés dont souffrent les enseignants recrutés dans le cadre de la stratégie nationale d'alphabétisation et déclare «ne pas comprendre l'énorme retard dans le règlement de leurs salaires», indiquant «qu'il n'a eu de cesse de relancer la tutelle sur ce dossier, malheureusement sans résultat jusqu'à présent». «Le problème qui se pose, c'est comment envisager la rentrée prochaine si les choses demeurent en l'état : les autorités maintiennent-elles l'objectif d'éradiquer l'analphabétisme du pays à l'horizon 2016 ? Si c'est oui, il y a lieu de mettre les moyens qu'il faut et, partant du principe que tout labeur mérite rétribution, je ne peux qu'agir dans ce sens, comme je ne manque pas de saisir toute opportunité pour le faire régulièrement auprès de qui de droit». Toujours est-il qu'aux dernières nouvelles, non encore confirmées officiellement, les salaires seront payés au mois d'août prochain. |
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