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En l'absence d'organismes habilités à les
fournir, les statistiques de la production céréalière de cette année annoncées
dans la wilaya d'Aïn Témouchent sont loin d'être fiables et ceux qui les
donnent les expriment en fonction des données théoriques ne reflétant guère la
réalité. Les agriculteurs disposant des semences de ferme représentent un taux
non négligeable et n'accordent aucune considération à tout ce qui se réalise
autour d'eux par les structures de l'Etat.
Si l'on table à 30.000 q de semences traitées et sélectionnées la quantité livrée par la CCLS aux agriculteurs, cela se traduit par une superficie emblavée de l'ordre de 24.000 ha. Le reste, soit 76 à 80 mille hectares, est ensemencé à l'aide de semences de ferme quasiment non traitées et non sélectionnées. Ce qui veut dire que les incidences sur la qualité du produit et du rendement sont conséquentes et ne nécessitent pas d'être commentées par les spécialistes du domaine pour les mettre en évidence à qui veut les connaître et les apprécier. Maintenant la seule source d'information, qui est crédible aux yeux du plan et de l'office des statistiques, est la CCLS à travers l'ensemble de ses structures wilayales. Les chiffres qu'elle présente en fin de campagne sont ceux qui définissent les stocks réels. En tenant compte de l'hypothèse suivie plus haut, cela veut dire que les fellahs qui n'ont pas de relations effectives avec la CCLS vont laisser en stocks propres au plus 80 mille quintaux de semences de ferme de mauvaise qualité. Quelle stratégie peut-on mener avec cette tradition négative devenue à la longue une mentalité dominante dans l'esprit des fellahs témouchentois ? Ces derniers ont-ils tort sur tous les plans ? Répondre hâtivement à cette question risque d'être imprudent et pourrait induire en erreur les uns comme les autres. Mais une chose est claire, le fellah croit au «melmousse», au palpable et au concret. Dans son esprit, vaut mieux avoir de la semence de ferme, même assez mal traitée, que d'attendre d'être approvisionné par la CCLS qui le plus souvent ne peut satisfaire la demande ou ne peut la fournir à temps en fonction des zones (précoces, semi-précoces et tardives). |
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