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Les dernières déclarations du président français, Nicolas Sarkozy,
concernant le port de la burqa, ont fait réagir l'organisation d'Al-Qaïda au
Maghreb islamique qui a menacé la France de représailles. Dans un communiqué
diffusé dimanche, l'émir de cette organisation, Abou Mouss'ab Abd Al Wadoud,
s'en prend aux déclarations de Nicolas Sarkozy qui a soutenu que la burqa
n'était «pas la bienvenue» en France. Des déclarations faites au début de la
semaine dernière en plein débat sur le port du voile intégral en France que le
gouvernement n'a pas exclu d'interdire par la loi. «Après avoir mené une guerre
sans merci, des années auparavant, contre nos filles voilées, voilà que la
France concentre toutes ses capacités, mobilise toutes ses institutions et
organise ses rangs pour mener une nouvelle guerre perfide contre nos soeurs qui
portent le niqab. Des injustices commises par les Français (...), défiant
outrageusement les sentiments des musulmans et n'ayant cure ni des préceptes de
leur religion musulmane, ni de leurs us et coutumes », peut-on lire dans ce
communiqué. Menaçante, l'organisation d'Al-Qaïda, par le billet de ce
communiqué, affirme « ne pas se taire devant ces provocations et ces injustices
et de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour, et à la première occasion,
se venger de la France et de ses intérêts où qu'ils se trouvent, pour l'honneur
de nos filles et de nos soeurs. Puisse cela dissuader la France de ses
injustices et sa tyrannie, puisse-t-il aussi arrêter ses agressions et sa
haine, (...) car hier, ce fut le voile, et aujourd'hui vient le tour du niqab.
Et qui sait si demain leurs mains pécheresses ne feront pas de même avec un
pilier de l'Islam, la prière, le jeûne ou encore le pèlerinage.
D'autre part, le communiqué appelle les musulmans à « répondre à cette haine par une autre plus ravageuse », et à affronter « l'obstination française à faire douter les croyants et les croyantes de leur religion par une résignation plus tenace à s'attacher aux préceptes de l'Islam, majeurs ou mineurs, obligations ou recommandations ». Dans un discours devant les sénateurs et députés réunis en Congrès à Versailles, près de Paris, M. Sarkozy a affirmé récemment que la burqa (qui couvre complètement le visage), «signe d'asservissement» de la femme, n'était «pas la bienvenue» en France, selon l'AFP. «Nous ne pouvons pas accepter dans notre pays des femmes prisonnières derrière un grillage, coupées de toute vie sociale, privées de toute identité», a-t-il ajouté. Une demande de commission d'enquête parlementaire sur le port de la burqa avait ravivé dernièrement la polémique sur la laïcité en France, seul pays européen à avoir légiféré, en 2004, pour interdire le voile islamique à l'école. Signe de la sensibilité du sujet en France, où vivent 5 millions de musulmans, la question divise les associations, la classe politique et jusqu'au gouvernement. Une mission parlementaire va enquêter pendant six mois sur la question du port de la burqa en France. Composée de 32 députés de tous bords politiques, la commission sera mise en place en juillet, rappelle-t-on. |
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