La protesta est remise sur les devants de la scène socioprofessionnelle au niveau du Complexe Moteurs Tracteurs (CMT) de Oued Hamimime à El-Khroub, dans la wilaya de Constantine, dont le syndicat annonce un sit-in pour la journée du 6 juillet prochain, ainsi que l'organisation d'une assemblée générale extraordinaire dans les jours qui suivent cette action, pour décider de l'engagement d'éventuelles options plus musclées.

La grogne des travailleurs du Complexe Moteurs Tracteurs resurgit dans le sillage du projet de restructuration de l'entreprise, appelée à se scinder en deux entités autonomes, suscitant craintes et appréhensions au sein du personnel. Les représentants syndicaux affiliés à l'UGTA montent ainsi au créneau et dénoncent «l'opacité» qui entoure cette restructuration, «dont la nouvelle a été communiquée verbalement au syndicat par le président directeur général du complexe», soulignent les termes d'une note d'information transmise hier à notre rédaction.

D'emblée, on reproche à l'administration «d'avoir écarté la participation des syndicalistes de cette importante restructuration envisagée qui engage l'avenir de l'entreprise et tous ses employés, faisant de la sorte fi de tous les textes de loi et de la convention collective régissant les relations de travail». Cette décision de scinder l'entreprise en deux entités indépendantes n'est pas bien accueillie par les travailleurs et leurs représentants syndicaux, donnant libre cours à toutes les supputations possibles, dont les risques de perte d'emploi, «voire un avenir incertain qui réserve de mauvaises surprises aux travailleurs», précise le syndicat de l'entreprise dans sa note. «En évitant soigneusement de faire participer le partenaire social au projet en question, l'administration contribue à la création d'un climat malsain et perturbe la sérénité recherchée pour atteindre les buts tracés, visant l'essor de l'entreprise, souci majeur du syndicat», est-il encore relevé dans le document.

D'autres revendications professionnelles sont à l'occasion remises au goût du jour, certainement pas d'une façon fortuite, mises en avant préalablement à la mise en exécution du projet qui scindera le CMT en deux entités, pouvant dans la foulée annihiler les espoirs nourris en matière d'augmentation salariale, ou autres aspects de la relation de travail.

Dans ce contexte, on appelle à «une gestion transparente du dossier de permanisation des travailleurs contractuels, en adoptant les critères de l'ancienneté pour toutes les catégories professionnelles, sans autre distinction ou considération personnelle, comme il a été convenu entre les deux parties (administration, partenaire social, ndlr)».

Le président directeur général du complexe étant en mission à Alger, nous avons pu obtenir quelques réactions à ce communiqué du syndicat auprès de cadres de l'entreprise, qui nous ont affirmé que le projet de scinder le CMT en deux entités préserve totalement l'emploi. Mieux encore, on assure que l'entreprise compte lancer une campagne de recrutement pour combler le déficit en personnel et que le dossier de la permanisation est sérieusement pris en charge, surtout pour les postes sensibles.

En tout cas, de part et d'autre, on convient que l'entreprise a besoin de sérénité et que ce n'est vraiment pas le moment de perturber la dynamique en cours, rendue possible grâce au concours et au soutien des pouvoirs publics.