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Avez-vous entendu parler du
projet ?second life' ?, sinon vous avez regardé les films tels que ?Avatar' ou
?Matrix', des films de science-fiction connus, ces dernières années. L'idée de
mélanger la réalité au virtuel n'est pas nouvelle, elle date des années 50.
C'est le développement rapide des technologies de l'information et des
communications, qui lui ont donné forme.
En effet, dans un monde où tous les objets sont connectés (on parle de l'internet of things) ou IOT, les communications sont instantanées, facilitées par les technologies de la 5G, et la miniaturisation des composants repoussent les limites des nanotechnologies ; cet environnement a facilité l'émergence de l'intelligence artificielle qui vient s'imposer pour gérer notre quotidien. La réalité augmentée aura plus de succès que la réalité virtuelle dans le proche avenir, car tous les environnements et les espaces sont connectés au Net. L'augmentation vient se greffer à la réalité physique, comme dans une visite d'un musée où les commentaires et détails s'affichent dès que vous vous rapprochez de l'objet en exposition. Dans la réalité virtuelle ou étendue, il y a une « immersion » dans un espace 3D qui n'est pas réelle, que l'on doit d'abord créer ainsi que les objets 3D qui occupent cet espace. La difficulté réside actuellement dans cette vision et les interfaces 3D à manipuler. Quelle différence y-a-t-il entre réalité augmentée et virtuelle ? La réalité nous est livrée empaquetée dans des commentaires de type encyclopédique, de type utilitaire afin de nous aider à comprendre, à gagner du temps en zappant les choses sans intérêts. Ainsi nos loisirs, nos déplacements se voient étiquetés par des informations (électroniques dans les pays développés) pour nous fournir tout le confort et optimiser nos fonctions (changement d'itinéraire, commentaires, informations météo, réseaux disponibles, ...). Nos mouvements au sein de cet espace public dont les frontières informationnelles ont disparu il y a longtemps, sont guidés par une multitude d'indicateurs qui ne peuvent échapper à notre attention. Cette facilitation a touché pratiquement tous les domaines de la vie courante, et notre temps est marqué par une diffusion régulière d'informations gratuites susceptibles de nous intéresser (annonces publicitaires, SMS, événements ...). Il s'agit d'un univers virtuel fictif, dans lequel les personnes connectées pourraient évoluer dans des espaces partagés, en trois dimensions. Ce serait une sorte de futur Internet où l'on va naviguer non plus en deux dimensions, comme avec les navigateurs Web, actuellement sur votre écran, mais avec des avatars, dans la 3ème Dimension à travers des casques de réalité virtuelle de type Oculus. Si l'expérience de Google Glass n'a pas réussi à l'autre géant de la Gafem (Google, Facebook, Amazone et Microsoft), Facebook sera-t-il remplacé par des lunettes où tout le monde voit devant lui la réalité augmentée. La concurrence en intelligence artificielle fait rage, et les milliards de dollars investis par les états témoignent d'abord de l'intérêt à cette discipline révolutionnaire, et encouragent ensuite les scientifiques et faire avancer la recherche. Enfin, la deuxième question d'ordre éthique, est qu'adviendrons-nous en tant qu'être humains déjà drogués du numérique ? Serions-nous obligés de voir cette réalité qu'à travers cette augmentation ? Les applications de la AR (augmentée) et XR sont nombreuses. Je crois que vous avez déjà vu sur Facebook des vaches portant des casques de VR ; l'objectif est de leur créer un environnement virtuel leur faisant croire qu'elles sont dans une prairie pleine de verdure, afin d'être plus productives en matière de lait. La Covid 19 et le confinement ont obligé les individus à travailler derrière les écrans, ?Ikea place' par exemple est une application qui permet de monter un meuble de manière virtuelle. Dans le domaine médical aussi, l'environnement virtuel présenté aux patients permet une meilleure guérison surtout pour les maladies ou accidents neuro-sensoriels ou psychiatriques. Pour les médecins ou les technologues dans une usine, on peut imaginer un chirurgien ou un machiniste faisant des manipulations dans un espace qui n'est pas réel où il pourra apprendre à manipuler « sans faire de dégâts ». Au Canada, elle permet au psychologue de recréer artificiellement toutes sortes de situations afin que les gens puissent apprendre à contrôler leur anxiété et ce, sans avoir à se retrouver dans des endroits publics. Par des casques HMD, on peut immerger le patient pour des thérapies ciblées contre certaines phobies (bien réelles). La réalité mixte est vue quant à elle, comme une interface homme-application avancée pour la maîtrise des systèmes et des machines complexes. Il s'agit d'un domaine qui s'appuie en les intégrant sur l'infographie, la vision 3D d'une part et la robotique, l'automatique, le traitement des informations et la mécanique d'autre part. Cela va améliorer le rendement du personnel tout en assurant plus de sécurité en évitant les fausses manipulations. La réalité mixte a justement pour objectif de passer à un deuxième stade où il y a intégration des deux mondes dans un seul, comme c'est le cas des hologrammes. Cette application est déjà utilisée dans les meetings où la personne n'a pas besoin d'être présente physiquement à un endroit donné pour discuter avec le public. L'idée du ?métaverse' n'est pourtant à l'heure actuelle qu'un projet futuriste, il lui manque le software. Il peut cependant très vite devenir réalité, car l'infrastructure matérielle y est. Reste le contenu et les applications à développer. Par rapport à la confidentialité, Il y a une certaine réticence par rapport à l'accès aux données privées, malgré que les groupes de la data donnent des assurances de respecter ces données. Nous avons assisté, ces derniers temps, à des procès dans ce sens (whatsapp) . Avec cet espace virtuel et partagé, Facebook va « aspirer » encore plus nos données - Mais a-t-on vraiment le choix ? - en intégrant même nos comportements. Ainsi la data stockée sera plus pertinente car elle n'est plus statique. Si une personne est passée dans une boutique de chaussures, qu'est-ce qui l'a intéressé en premier, combien de temps elle a passé, a-t-elle négocié, ...etc. Cette année (du 12 au 15 juin 2022), la troisième édition IVAR a été programmée à Oran, afin de faire coïncider un événement sportif international (les Jeux méditerranéens) et un événement scientifique et culturel de grande envergure. Oran avec ses grandes universités est un pôle technologique qui attire de plus en plus d'entreprises et des startups en TIC. Les évènements comme le IVAR vont redonner à la ville plus d'attractivité pour les chercheurs et les développeurs de solutions informatiques qui rêvent de montrer leur talent à créer des solutions innovantes. La Covid 19 avait ralenti ce genre d'activités qui avaient lieu uniquement sous forme de webinaire, cela commence à reprendre. Cependant, et il faut le dire, les soutiens financiers et sponsorings restent malheureusement faibles pour les manifestations scientifiques. Heureusement pour le IVAR 2022, nous avons eu le soutien de quelques entreprises privées qui sont à saluer et qui n'ont pas hésité à répondre à notre sollicitation (je cite en premier Maghreb Emballage). Dès que mon ami Gherbi Rachid, professeur à Paris-sacley (France) m'a contacté pour organiser l'école à Oran, je n'ai pas hésité à répondre positivement. Les caractéristiques de cette édition par rapport aux précédentes est le développement rapide de cette technologie de l'intelligence artificielle et surtout l'apparition du contexte ?Metaverse' qui est le futur de Facebook. Donc depuis 2019, la dernière édition de IVAR, les ambitions ont grandi. Le marché de la réalité étendue XR (extended reality) a été estimé à 25 milliard de dollars en 2020, et il atteindra 400 milliards en 2026. Quand vous savez que ?Mark Zuckenberg' le patron de facebook a investi 50 milliard de dollars dans son projet Metaverse, et qu'il a lancé le recrutement de 10.000 informaticiens à travers le monde, les ambitions des géants de la technologie nourrissent les espoirs des jeunes à intégrer ces grands projets. Il faut noter que les ateliers IVAR seront animés par deux startups algériennes dont une est basée à Oran. Avec la Covid 19, le télé-travail fait partie des nouveaux modes d'organisation. Les informaticiens en Algérie pourront travailler, ici, en Algérie, pour l'Algérie et pour le reste du monde. La demande en matière de développeurs va exploser avec l'introduction du contenu et du software pour faire fonctionner les machines ou je dirais les « hommes-machines » du futur. Le développement de la réalité virtuelle en Algérie dépend des moyens et personnels compétents qui se mettront dans ce projet. Comme je l'ai dit, Il y a beaucoup d'applications à développer, donc beaucoup de code informatique à écrire. Cela nous amène à la problématique de créer de nouveaux créneaux de développement en matière surtout de formation pour ces technologies. L'objectif de l'école est de montrer à travers quelques exemples simples, comment peut-on devenir développeur ou même startup en intelligence artificielle. Il faut le dire, nous n'avons pas encore de spécialistes dans ce domaine pour développer les compétences. J'espère que nos chercheurs ainsi que tous les participants à l'école resteront en contact étroit avec les intervenants que nous avons faits venir pour le IVAR 2022 (7 intervenants étrangers de France, Irlande, suède, suisse et UK). C'est évidement notre souhait à tous pour que l'Algérie puisse construire ses propres solutions et, grâce au numérique (à l'image de l'Inde ou de la Corée du Sud), sortir de cette dépendance de l'étranger. Pour plus de détails sur l'IVAR2022 summer school, consulter le site internet : https://vrre.univ-oran1.dz/Conference/index-ivarr.html *Pr - Laboratoire de recherche en Informatique Industrielle et Réseaux - Département Informatique - Faculté des sciences exactes et appliquées, Université Oran 1 Ahmed Ben bella |
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