Bonjour. Nous sommes à la fin du mois de juin et la moisson bat son plein.
Le nageur tunisien Oussama Mellouli a (déjà) battu deux records. Aujourd'hui,
nos athlètes ont un peu sorti la tête de l'eau, à l'image de Chala (tennis),
les pongistes (filles) et le nageur Nabil Kebab, finaliste malheureux devant
les champions français Bousquet Frederick et Il Phenomeno Alain Bernard. En
attendant toujours cette première médaille, même si elle vient d'ailleurs, on
croise les doigts. Et on s'impatiente. Ces jeux sont ceux des nations qui ont
investi dans le sport, en argent et en sueur, pas en palabres africaines et en
coups bas en tous genres. En attendant notre première médaille, les Tunisiens
en sont déjà à 5, les Turcs à plus de 8, les Italiens et les Français
commencent à carburer. Mais, bon, là n'est pas l'essentiel de beaucoup de pays
dont les athlètes sont là pour apprendre, connaître les ficelles qui font
jaillir des champions du chapeau de perlimpinpin de leurs entraîneurs. Et, là,
on ne peut que se poser la question de savoir jusqu'où iront certains pays de
la rive nord pour rafler des médailles. Samedi et dimanche, les athlètes
algériens de tennis de table ont reçu une raclée que leur ont donnée des...
Chinois. Oui, il y a des Chinois qui participent à ces JM-2009: ils sont dans
les équipes d'Italie et d'Espagne, par exemple. Les Chinois sont, bien sûr, des
pongistes qui ont été naturalisés espagnols, italiens, etc. La course aux
médailles, aux records, cela se passe aussi dans les JM, qui sont devenus, au
fil des ans, l'antichambre où s'entraînent les champions du monde, qui, au
passage, massacrent comme un punching-ball les athlètes des pays du sud de la
Mare Nostrum. A la piscine «Naiada» de Pescara, il n'y a vraiment pas photo
entre la nageuse italienne Pellegrini qui a battu le record du monde du 400 m
nage libre ou le champion du monde français Alain Bernard qui est descendu à
moins 47 secondes dans le 100 m nage libre et nos braves nageurs Nabil Kebab ou
Bennaceur: il n'y a vraiment aucune ressemblance, encore moins de tentative de
rapprochement, dans certaines disciplines, entre nos athlètes et les champions
italiens, français, et même espagnols. Mais sans être défaitistes, nous savons
que nous avons des chances de médailles, de gagner quelque chose. Même si les
grandes nations sportives méditerranéennes sont venues en Italie pour
moissonner le plus de médailles. Au village méditerranéen, il y a en fait des
athlètes qui ne passent plus inaperçus: ce sont les Turcs qui, pratiquement,
vont squatter ces JM-2009: à plus de 8 médailles d'or et une première place au
podium, ils font désormais figure de grands favoris, sinon une future puissance
sportive Euro-Med. Et à défaut d'entrer au sein de l'UE, les Turcs vont se
défoncer sportivement pour battre les Européens sur le seul terrain encore
praticable pour eux: le sport. Et, au classement général, ils mènent le bal
avec 17 médailles dont 8 en or, devant le pays de la botte (25 dont 6 en or).